FAURE Gabriel, Joseph, Marius, dit « Gaby »

Très jeune, Gabriel Faure avait adhéré aux Jeunesses communistes à Grenoble et s’y était montré un remarquable animateur. En 1931, il fonda, avec de jeunes travailleurs, le groupe théâtral des « Blouses bleues », affilié à la Fédération du théâtre ouvrier, dont les spectacles constituèrent un élément important de l’agitation et de la propagande des JC, ainsi que de la popularité de son animateur, familièrement appelé Gaby. Militant du Parti communiste, il fut candidat sur sa liste aux élections municipales à Grenoble en 1935. En 1936, il était membre du comité de section de Grenoble.

À l’été 1936, avec plusieurs autres militants des JC, il partit pour l’Espagne, engagé volontaire dans les Brigades internationales et combattit pendant deux ans sur les différents fronts de la guerre civile, notamment dans les rangs de la 14e Brigade, « La Marseillaise » et fut nommé capitaine de l’armée populaire espagnole. En mai 1938, au cours d’une permission, il prononça plusieurs conférences dans le département, sur la guerre d’Espagne. À la fin de cette année, lors du rapatriement des « volontaires étrangers », il fut élu président départemental de l’Amicale des volontaires en Espagne républicaine.

En 1940, il avait repris son métier de mécanicien dentiste et habitait Saint-Martin-d’Hères. En tant qu’ancien combattant d’Espagne, il était l’objet d’une surveillance policière particulière et il fut l’un des militants communistes arrêtés le 30 novembre 1940. Interné à Fort-Barraux, il en fut libéré le 22 décembre 1941. Il passa très vite dans la clandestinité : sa qualité d’ancien combattant d’Espagne et ses connaissances militaires le vouaient à l’organisation des FTP dont il fut l’un des organisateurs en zone sud. En septembre 1944, sous le nom de « colonel Chevalier », il était adjoint au commandant de la place militaire de Lyon. Il demanda, sur décision de son Parti, à demeurer dans l’armée et y fut intégré avec le grade de capitaine d’active. D’abord officier d’état-major, il reçut en 1945 une affectation pour le corps expéditionnaire en Indochine et l’accepta. Il signa, avec indication de son grade et de sa qualité, un texte de soutien aux candidats du Parti communiste aux élections législatives en 1945 dans l’Isère. En 1949, il commandait la garnison française de Hué. Il revint d’Indochine gravement malade et n’eut plus guère désormais d’activité politique.