Né le 23 octobre 1870 à Tōkyō ; mort le 23 août 1948. Dirigeant syndical.
KIMURA Jōkichi naquit à Tōkyō, dans le quartier de Kobinata-suidōmachi, arrondissement de Koishikawa. Il fut d’abord, en 1887, apprenti ouvrier à l’arsenal militaire de Yokosuka, puis se perfectionna dans son métier en allant d’usine en usine, jusqu’à son entrée, en 1906, à la section de fabrication des chantiers navals Kawasaki. En 1912, il fut envoyé en Angleterre pour poursuivre des études techniques aux chantiers navals de Glasgow. A son retour l’attendait un poste de directeur aux chantiers Kawasaki. Il s’y consacra à l’amélioration des machines, tâche dans laquelle il fit preuve de capacités remarquables. C’est vers cette époque que KIMURA Jōkichi commença à jouer un rôle actif dans le mouvement ouvrier. Entré à la section de Kōbe de la Société fraternelle (Yūai kai) peu après la création de celle-ci, il en devint le secrétaire général en octobre 1915 et profita de sa situation aux chantiers Kawasaki pour y faire adhérer un grand nombre des ouvriers qui se trouvaient sous son contrôle. C’est dans ce sens en particulier qu’il joua un rôle très positif au sein de la section de Kōbe (puis, plus tard, de l’Union de Kōbe) de la Société fraternelle.
KIMURA Jōkichi fut également le premier président de la Confédération du travail du Kansai (Kansai rōdō dōmeikai), fondée en avril 1919. A l’automne de la même année, il renonça à son poste aux chantiers Kawasaki pour aller prendre la direction de la section de la Société fraternelle (Yūai kai) du Kyūshū. C’est également en qualité de représentant de la Société fraternelle (Yūai kai) que, en février et mars 1920, il se mit à la tête d’une partie des grévistes des chantiers navals Hachiman. KIMURA Jōkichi fut également le meilleur dirigeant et le conseiller des grévistes des chantiers navals Kawasaki et Mitsubishi de Kōbe, après l’arrestation générale des leaders ouvriers, le 29 juillet 1921 (la grève dura de juin à août). En avril 1922, il assuma pour la deuxième fois la présidence de la Confédération du travail du Kansai (Kansai rōdō dōmeikai). Ses activités de militant se limitèrent dès lors à la région du Kansai (région de Kyōto, Kōbe, Ōsaka).
Après la fondation du Conseil des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai hyōgikai), consécutive à la première scission de la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei), KIMURA Jōkichi devint membre permanent du Conseil pour la région de Kōbe. Il se lança ensuite dans l’action politique proprement dite en adhérant, dès sa fondation, au Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin tō). Après que la dissolution de ce parti eût été ordonnée en avril 1928, KIMURA Jōkichi consacra toute· son énergie à sa reconstruction et accéda au poste de responsable de la section de Kōbe de la Fédération ouvriers-paysans pour l’obtention des libertés politiques (Seijiteki jiyū kakutoku rōnō dōmei), fondée en mai 1929. Le nouveau Parti des ouvriers et des paysans (Shin rōdō nōmin tō), plus connu sous le nom de Parti ouvriers-paysans (Rōnō tō), une fois constitué, KIMURA Jōkichi y devint responsable de la section de Kōbe. Il prit également une part active à la création en avril 1931 du Conseil général des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai sōhyōgikai), dont il assura la présidence. KIMURA Jōkichi abandonna ensuite pendant quelque temps le mouvement ouvrier et se consacra à l’aviculture, mais il revint bientôt à la vie publique pour apporter sa participation à la lutte contre le fascisme. Promu ensuite responsable de la section de Kōbe du Parti prolétarien japonais (Nihon musan tō), fondé en mars 1937, il fut arrêté en décembre de la même année, lors de la répression dirigée contre les militants de ce Parti et du Conseil national des syndicats ouvriers du Japon (Zempyō). Après la Deuxième Guerre mondiale, KIMURA Jōkichi, cloué au lit par la maladie, dut renoncer à toute activité militante.
SOURCES : NOGUCHI Yoshiaki, Musan undō sō toshi den (Biographies complètes des combattants du mouvement prolétarien), 1931. — Comité de rédaction de l’histoire du mouvement ouvrier dans le département de Hyōgo, Hyōgo ken rōdō undō shi (Histoire du mouvement ouvrier dans le département de Hyōgo), 1961.