KONDŌ Eizō

Né le 5 février 1883 à Tōkyō ; mort le 3 juillet 1965. Un des fondateurs du Parti communiste japonais puis leader du mouvement national-socialiste.

KONDŌ Eizō, fils cadet d’un fonctionnaire résidant dans le quartier de Suwachō, arrondissement de Koishikawa, à Tōkyō, s’embarqua pour l’Amérique, en 1902, dès qu’il eut terminé ses études secondaires. Tout en gagnant sa vie, il suivit des cours en Californie dans une école d’agriculture dont il sortit diplômé en 1908. Deux ans plus tard, il rentra au pays pour y faire de l’agriculture et du commerce dans le quartier de Kanda à Tōkyō. Mais en 1916 il repartit pour l’Amérique où il s’occupa de la vente d’estampes japonaises. Un an plus tard, il rencontra, à New York, KATAYAMA Sen par l’intermédiaire duquel il entra en contact avec le mouvement socialiste et il commença à écrire pour le mensuel Heimin (Gens du peuple).
Intrigué par les informations qui parvenaient sur les émeutes du riz d’août 1918, KONDŌ Eizō rentra au Japon neuf mois plus tard, quand il estima le moment venu d’y implanter un mouvement communiste. Gérant d’un magasin de chaussures à Kōbe, il déploya une activité militante aux côtés de ARAHATA Kanson et YAMAKAWA Hitoshi ; en janvier 1921, il vint à Tōkyō et collabora à Rōdō undō (Le Mouvement ouvrier), deuxième série, revue dirigée par ŌSUGI Sakae, où il représenta avec TAKATSU Seidō le point de vue du bolchevisme.
Quatre mois plus tard, KONDŌ Eizō rencontra un émissaire secret du Comintern et constitua selon ses directives une commission chargée de la préparation d’une section japonaise du Comintern avec pour président SAKAI Toshihiko. Puis il prit part, en qualité de délégué du Japon, aux réunions du Bureau d’Extrême-Orient du Comintern qui se tinrent à Shanghai, en mai 1921. Appréhendé sur la route du retour alors qu’il se divertissait à Shimonoseki, il fut relâché un mois plus tard, mais cet incident lui fit perdre la confiance de nombreux camarades.
Avec les six mille yens qu’il avait reçus du Comintern, KONDŌ Eizō reprit en juillet la société d’édition Baibunsha qui appartenait à SAKAI Toshihiko. Un mois plus tard, il fonda, à partir de la Société des hommes de l’aube (Gyōminsha), qui regroupait KOZU Masamitsu et ses camarades, le Parti communiste des hommes de l’aube (Gyōminsha kyōsan tō) dont il devint président. Mais il fut arrêté en novembre alors qu’il distribuait des tracts antimilitaristes. Il ne fut remis en liberté qu’au bout de cinq mois. Présent à la réunion de constitution du Parti communiste japonais, le 15 juillet 1922, il fut nommé membre du Comité central. C’est lui qui présida le IIe congrès du Parti en février 1923 ; cependant, il ne fut pas réélu au Comité central. Quand la première vague de répression contre le Parti communiste fut déclenchée quatre mois plus tard, KONDŌ Eizō,·obéissant aux directives de son organisation, se réfugia en Union soviétique. Il devint alors membre de la direction du Profintern (Internationale syndicale rouge) et assista en tant que délégué japonais au Ve Congrès du Comintern.
De retour au Japon en novembre 1926, KONDŌ Eizō rompit avec le Parti communiste et s’affilia au Parti ouvriers-paysans japonais (Nihon rōnō tō) en mars 1928. Mais il évolua progressivement vers la droite, avec le Parti populaire japonais (Nihon taishū tō), qui se transforma en Parti national populaire japonais (Zenkoku nihon taishū tō), puis en Parti national populaire ouvriers-paysans (Zenkoku rōnō taishū tō) et finalement il proclama ouvertement son adhésion au national-socialisme.
En 1932, KONDŌ Eizō participa à la fondation de la Fédération nationale du nouveau Japon (Shin nihon kokumin dōmei), du Cercle d’étude sur le nationalisme japonais (Nihon kokkashugi gakumei) et de la Fédération japonaise du travail (Nihon rōdō dōmei) dont il devint un des membres dirigeants. En tant que participant à la formation du Parti japonais des travailleurs (Kinrō nihon tō) en avril 1934, il fut ensuite chargé de superviser les affaires de ce parti. Il fut également l’artisan de la restructuration de la Fédération japonaise du travail (Nihon rōdō dōmei) qui devait devenir la Société des patriotes ouvriers et paysans (Aikoku rōdō nōmin doshi kai) en novembre 1936, puis la Société politique des patriotes (Aikoku seiji doshi kai) en 1940.
Pendant la Guerre du Pacifique, KONDŌ Eizō fut appréhendé, en août 1942, pour infraction à la Loi sur le maintien de l’ordre, mais, quatre mois plus tard, les poursuites contre lui furent suspendues. Expulsé de la fonction publique après la guerre, il se reconvertit dans l’aide sociale. En février 1946, il fonda la Fédération pan-japonaise des vic­ times de guerre (Zen nihon sensaisha dōmei), puis il organisa, en 1953, la Société du soleil du printemps (Shun’yō kai), société de bienfaisance pour l’assistance aux handicapés, dont il s’occupe encore actuellement (1972).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237297, notice KONDŌ Eizō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 10 mai 2021.

ŒUVRE : Jiyūka dokusai ka (Liberté ou dictature ?), 1922. — Rokoku rōdoundō shi (Histoire du mouvement ouvrier de Russie), 1927. — Shin rōnō tō no hihan (Critique du nouveau Parti des ouvriers et des paysans), 1929. — Musanseitō denaosubeshi (Il faut reconstruire un parti prolétarien), 1931. — Aikoku undō wa nani wo nasubekika (Que doit faire le mouvement patriotique ?), 1936. — Norowareta roshia (Russie maudite), 1938. — Nihonshugi ninshiki (La Prise de conscience nationaliste japonaise), 1939. — Comintern no misshi (Émissaire secret du Comintern), 1949. — KONDŌ Eizō jiden (Autobiographie de KONDO Eizô), 1970, etc.

SOURCES : Institut des sciences humaines de l’Université Dōshisha : KONDŌ Eizō bunko mokuroku (Cataloguè du Fonds KONDŌ Eizō), 1969.

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