Né en octobre 1904 dans le département de Kagoshima ; mort en prison le 10 juin 1934. Dirigeant du mouvement étudiant et militant communiste.
KOREEDA Kyōji était le fils cadet d’une vieille famille ruinée de la localité de Taniyama-chō, dans la région de Kagoshima. Il fut élève du lycée supérieur Nanako et entra en 1923 à la Faculté des lettres de l’Université impériale de Tōkyō pour étudier la sociologie. Il devait très vite participer aux activités de la Société des hommes nouveaux (Shinjinkai) : ayant commencé par l’organisation de secours aux ouvriers lors du grand séisme du Kantō, il prit la tête du Mouvement contre l’éducation militaire (Gunji kyōiku hantai undō) et des actions contestataires lors de l’Affaire de l’éducation militaire à l’École supérieure de commerce de Otaru ; c’est alors qu’il acquit la notoriété par ses talents de théoricien et d’orateur, et qu’il devint un des leaders incontestés de la Société des hommes nouveaux.
Au début de l’année 1926, la répression s’abattit sur l’Union des étudiants de Kyōto coupable de la première infraction à la Loi sur le maintien de l’ordre ; 38 militants étudiants dont KOREEDA Kyōji et ISHIDA Eiichirō furent arrêtés et accusés de se livrer à des activités communistes au sein de l’Union des étudiants. KOREEDA Kyōji fut ainsi condamné à un an de prison par le tribunal de première instance, puis à sept ans de travaux forcés, soit la peine maximale, par un jugement en deuxième instance. Mais il fut mis en liberté sous caution et adhéra aussitôt au Parti communiste qui avait été reconstitué en décembre 1926.
Sous le pseudonyme d’AKIYAMA Jiro, KOREEDA Kyōji écrivit dans la revue légale Marukusushugi (Marxisme), tandis qu’il inaugurait son activité de militant du Parti communiste en devenant rédacteur en chef du journal Musansha shimbun (Le Journal du prolétaire), organe légal du Parti.
A nouveau appréhendé lors des arrestations massives du 15 mars 1928, KOREEDA Kyōji figura en 1929 dans le groupe de ceux qui étaient en faveur de la dissolution du Parti et dont les chefs de file étaient MIZUNO Shigeo et ASANO Akira. C’est ainsi qu’il fut amené à écrire aux dirigeants du Parti une lettre par laquelle il demandait l’autorisation d’annuler son adhésion, mais il retira sa demande presque aussitôt.
KOREEDA Kyōji, atteint de tuberculose, fut mis en liberté sous caution en automne 1931. Sa demande de réintégration fut acceptée et il put reprendre ses activités au sein du Parti communiste. Mais en février 1933, il était emprisonné à nouveau, ce qui le conduisit quatre mois plus tard à renier encore une fois son appartenance au Parti, dans le cadre des reniements en masse qui suivirent ceux de SANO Manabu et de NABEYAMA Sadachika. Un an plus tard, KOREEDA Kyōji mourut de tuberculose dans la prison de Sakai où il purgeait la peine prononcée lors du procès de l’Union des étudiants de Kyōto.
SOUCES : Association marxiste, Marukusushugi (Marxisme) mai 1924-avril 1934. — Musansha shimbun (Le Journal du prolétaire), 20 septembre 1925-20 août 1934. — SEKIDO Kyūmichi, Kaisō kōkino shinjinkai (Mémoires. La Société des hommes nouveaux à sa dernière période), 1959, paru dans le numéro 16 de Rōdō undō shi kenkyū (Recherches historiques sur le mouvement ouvrier). — INAOKA Susumu, ITOYA Hisao, Nihon no gakusei undō (Le Mouvement étudiant japonais), 1961.