Né le 25 février 1903 dans le département de Shizuoka. Critique littéraire prolétarien.
KUBOKAWA Tsurujirō naquit le 25 février 1903 dans le village d’Uchida, aujourd’hui localité de Kikukawa, district d’Ogasa, département de Shizuoka. Son père était médecin. Entre huit et dix-neuf ans, il perdit tous ses proches, grand-père, père, mère, etc. En avril 1921, il entra à l’École supérieure Daiyon où il fit la connaissance de NAKANO Shigeharu. Trois ans plus tard, il abandonnait le lycée pour partir à Tōkyō ; il y devint élève du poète SHIMAKI Akahiko, célèbre pour ses poèmes traditionnels (waka) et maître de l’école de ARARAGI.
Tout en travaillant à la Caisse d’épargne, il commença à écrire lui même de la poésie et, en avril 1926, avec NAKANO Shigeharu et d’autres membres de leur cercle littéraire, il créa la revue Roba (L’Ane). C’est alors qu’il rencontra SATA Ineko ; il l’épousa en juillet de cette même année.
En novembre 1927, sur l’invitation de NISHIZAWA Ryūji, un des collaborateurs de Roba (L’Ane), il entra à la Ligue japonaise de l’art prolétarien (Purogei ou Nihon puroretaria geijutsu renmei). Deux mois durant, KUBOKAWA Tsurujirō participa à l’activité politique : il travailla au secrétariat de la Section du Nord et de Tōkyō du Parti des ouvriers et des paysans (Rōnō tō ou Rōdō nōmin tō) qui renaîtra ensuite sous la forme d’une Fédération ouvriers-paysans pour l’obtention de la liberté politique (Seijiteki jiyū kakutoku rōnōdōmei). Il fut appréhendé aux cours des arrestations massives du 16 avril 1929 et en septembre, atteint de tuberculose, il dut se mettre au repos. Au bout d’un an, sur les conseils de NISHIZAWA Ryūji, devenu secrétaire général de la Fédération des écrivains (Sakka dōmei), il reprit ses activités dans le mouvement littéraire prolétarien. Alors qu’il n’avait fait paraître jusque là que deux ou trois textes poétiques, il sera désormais un critique littéraire très productif.
Au début de l’été 1931, KUBOKAWA Tsurujirō adhéra au Parti communiste japonais mais, en mars de l’année suivante, il fut arrêté à nouveau au cours de la vague de répression contre la Ligue japonaise de la culture prolétarienne (KOPF ou Nihon puroretaria bunka dōmei).
Il fut toute fois mis en liberté sous caution en novembre 1933, pour raison de santé et aussi parce qu’il avait renié son appartenance au Parti communiste. A l’occasion de la dissolution de la Fédération japonaise des auteurs prolétariens (N.A.R.P. ou Nihon puroretaria sakka dōmei), il s’opposa cependant au courant d’idées fascistes au moyen de ses critiques littéraires empreintes d’humanisme, critiques qu’il éditera en novembre 1939 sous la forme d’un recueil intitulé Gendai bungaku ron (Traité de littérature contemporaine).
A cause de son reniement du Parti communiste, ses relations avec sa femme Ineko se dégradèrent peu à peu jusqu’au divorce en mai 1940.
Tandis que le Japon était en guerre, KUBOKAWA Tsurujirō adopta une attitude opportuniste à l’égard du régime, mais il continua d’écrire des œuvres critiques. Quand la paix fut revenue, il participa à la Société littéraire du Japon nouveau (Shin nihon bungaku kai) et réintégra le Parti communiste. Il écrivit de nombreux ouvrages sur les « tanka », poèmes japonais de 31 syllabes.
ŒUVRE : Gendai bungaku ron (Traité de littérature contemporaine), 1939. — Tanka ron (Traité sur les tanka), 1950.