Né le 14 avril 1894, dans le département d’Okayama. Avocat ; député de l’aile gauche du Parti socialiste à la Chambre des représentants en 1936.
KURODA Hisao naquit dans la localité de Kanagawa, district de Mitsu, département d’Okayama. Il fit ses études secondaires d’abord au collège de Kanagawa, puis au lycée supérieur Dairoku d’Okayama, et poursuivit ses études à la Faculté de droit de l’Université impériale de Tōkyō. Il adhéra alors à la Société des hommes nouveaux (Shinjinkai) dont il dirigea le dernier organe, Narōdo (Le Peuple). Il regroupa des étudiants de tout le pays dans l’intention de former un syndicat et, en novembre 1922, à l’occasion du cinquième anniversaire de la Révolution russe, il put enfin réaliser ce projet. Participant également au mouvement ouvrier, KURODA Hisao habita chez WATANABE Masanosuke du Syndicat des ouvriers de Minami-katsushika (Nankatsu rōdō kumiai) jusqu’à la veille du grand séisme du Kantō. Atteint de la fièvre typhoïde, il fut hospitalisé, ce qui lui permit, dit-on, d’échapper au massacre de Kameido.
Diplômé de l’Université en 1923, KURODA Hisao mena alors des Campagnes pour soutenir les ouvriers en grève et les mouvements des petits fermiers (kosaku), en sa qualité d’avocat appartenant an Groupe des juristes ponr les libertés civiles (Jiyū hōsō dan). L’année suivante, il participa à la création du Groupe de recherches sur la politique (Seiji kenkyū kai) où il devint membre de la direction chargé du problème de la constitution d’un parti prolétarien. Mais en 1926, en opposition avec la fraction communiste, il donna sa démission du Comité central et quitta le Groupe de recherches sur la politique. Avec SUZUKI Mosaburō et ŌYAMA Ikuo également démissionnaires, il édita la revue Taishū (Les Masses) dont il fut directeur de publication. En outre, il prêta son concours à Rōnō (Ouvriers et paysans). Dès lors, il suivit la ligne politique de la gauche légale, en tant que partisan de l’action pratique dans l’école marxiste Rōnō (Rōnōha).
Après l’interdiction du Parti des ouvriers et paysans (Rōdō nōmin tō), en 1928, KURODA Hisao déploya ses efforts pour créer le Parti prolétarien (Musan taishū tō) et fut élu au Comité central. A la fm de la même année, à la suite de la fusion de sept partis, le Parti populaire japonais (Nihon taishū tō) fut constitué ; KURODA Hisao, devenu permanent, y remplit les fonctions de membre de l’exécutif dn Comité central. Mais bientôt, en opposition avec le groupe de l’ex-parti ouvrier-paysan japonais (Nihon rōnō tō ), au sujet de la question de l’épuration du Parti, qui s’imposait après l’affaire de corruption d’ASŌ Hisashi par le premier ministre TANAKA, KURODA Hisao fut exclu en mai 1929. Il organisa alors avec ses camarades la Fédération unie pour un front contre les scissions (Bunretsu hantai sensen tōitsu dōmei) afin de développer le mouvement contre les exclnsions. A la fin de l’année, il prit part à la formation du Parti prolétarien de Tōkyō (Tōkyō musan tō) dont il fut nommé secrétaire général. Cette organisation fut l’une de celles qui fusionnèrent en 1930 dans le Parti national populaire (Zenkoku taishū tō) et KURODA Hisao fut membre de l’exécutif du Comité central.
Au Ve congrès du Syndicat national des paysans (Zennō ou Zenkoku nōmin kumiai) en 1932, KURODA Hisao, qui en était permanent fut élu au Comité directeur, responsable de la section politique ainsi que président du Comité de l’Union départementale de Chiba. Candidat de la circonscription de son pays natal d’Okayama, il se présenta pour la première fois aux élections générales en février 1936 et il remporta le siège grâce au soutien du Conseil régional des groupes prolétariens d’Okayama (Okayama chihō musan dantai kyōgikai). Il fut réélu l’année suivante, mais arrêté en décembre dans le cadre de la répression contre le mouvement pour un front populaire, il fut exclu du Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō).
L’un des fondateurs du Parti socialiste japonais après la Deuxième Guerre mondiale, KURODA Hisao, devint membre de l’exécutif du Comité central ; il assuma également la responsabilité de la section des femmes et de la section des jeunes. Il contribua à la reconstruction du syndicalisme paysan en publiant, en janvier 1946, « l’Appel de KURODA » qui incitait le front paysan à l’unification. Ainsi joua-t-il un rôle important dans la formation du Syndicat des paysans japonais (Nichinō ou Nihon nōmin kumiai), organisme national unique. Au congrès constitutif de cette organisation, en février, il fut nommé permanent et choisi comme membre de la direction et aussi comme responsable de la section pour la presse éducative. Au IIe Congrès qui eut lieu l’année suivante, il fut élu président du Syndicat.
En juillet 1948, KURODA Hisao fut exclu du .Parti socialiste pour avoir voté, malgré les directives de son parti, contre le projet de budget proposé par le cabinet ASHIDA. Il organisa alors, avec quinze membres également exclus, le groupe des députés de la fraction orthodoxe du Parti socialiste et, à la fin de l’année, créa le Parti des ouvriers et des paysans (Rōnō tō ou Rōdō sha nōmin tō) dont il devint le dirigeant. A l’occasion de la scission du Syndicat des paysans japonais (Nichinō) en avril 1949, il fut porté à la tête de la fraction de l’unité (Tōitsuha). Mais bientôt cette dernière se métamorphosa en un Syndicat des paysans de gauche (Sayoku nōmin kumiai) dominé par le Parti commuuiste. Il démissionna de son poste de président à cause de cette transformation. En janvier 1950, le nouveau syndicat fusionna avec la Fraction principale (Shutaiseiha) du Nichinō qui était liée au Parti socialiste et il fut élu à la tête de cette organisation.
En janvier 1957, le Rōnō tō rejoignit les rangs du Parti socialiste. Dès lors, KURODA Hisao fut alternativement président, directeur et conseiller de l’aile gauche du Parti qui le considérait comme son doyen. Pro-chinois il assume actuellement (1972) la direction des Amitiés sino-japonaises (Nitchū yūkō kyōkai) de la tendance orthodoxe.
ŒUVRE : Nihon nōm in kumiai undō shi (Histoire du mouvement syndicaliste des paysans japonais), 1949, œuvre collective.
TRADUCTION : Paul ELTZBACHER, Museifushugiron (L’anarchisme), traduit en 1921 sous le pseudonyme de WAKAYAMA Kenji.