KUSHIDA Tamizō

Né le 16 novembre 1885, dans le département de Fukushima ; mort le 5 novembre 1934. Pionnier de la science économique marxiste au Japon.

KUSHIDA Tamizō naquit dans une vieille famille paysanne de la localité d’Ogawa, district d’Iwaki, département de Fukushima. Ses parents, très pauvres, ne pouvaient financer ses études, mais il parvint à travailler pour subvenir à ses besoins tout en continuant à aller à l’école. Dans les premières années de ses études secondaires, il dut changer trois fois d’établissement : il fréquenta d’abord le lycée de Sendai dans le département de Miyagi, puis le lycée d’Iwaki et enfin le lycée Kinjō à Tōkyō. Durant cette période, il fut aussi novice au temple de Mito.
KUSHIDA Tamizō réussit, en 1908, l’examen de fin d’études de la Faculté d’allemand de l’École des langues étrangères de Tōkyō, mais il continua à suivre les cours de KAWAKAMI Hajime à la Faculté des sciences politiques de l’Université impériale de Kyōto. Diplômé au bout de quatre ans, il alla rendre visite à TAKANO Iwasaburō qui lui conseilla de poursuivre un troisième cycle à l’Université de Tōkyō. Vacataire à l’Institut des statistiques économiques de cette université, il y travailla en compagnie de ŌUCHI Hyōei, MORITO Tatsuo et d’autres encore destinés à devenir professeurs. Il donna en même temps des cours sur la circulation monétaire aux Universités Chūō et Senshū. En avril 1917, l’Asahi shimbun (Journal Asahi) d’Ōsaka l’engagea comme éditorialiste. A la fin de cette mème année, il épousa la fille de son ancien professeur de l’Ecole des langues étrangères de Tōkyō ; KUSHIDA Fuki, sa femme, milite encore aujourd’hui au premier rang du mouvement des femmes et du mouvement pour la paix.
A la suite d’un différend avec son supérieur hiérarchique, KUSHIDA Tamizō quitta en 1918 l’Asahi shimbun (Journal Asahi) d’Ōsaka ; il devint alors chargé de cours, puis professeur titulaire de l’Université Dōshisha. Promu recteur de la Faculté de droit, il s’occupa de la réforme de l’Université, mais il démissionna dès février 1919 et revint à Tōkyō où il fut, à partir de septembre, chargé de cours à la Faculté d’économie de l’Université de Tōkyō. Il faisait eu outre partie du comité de rédaction de la revue Warera (Nous autres) qui avait été fondée par HASEGAWA Nyozekan, un de ses anciens collègues d’Ōsaka. En avril 1920, il fut engagé comme chercheur auxiliaire à l’Institut Ōhara de recherches · sur les problèmes sociaux (Ōhara shakai mondai kenkyū jo) qui venait d’être créé. Mais il démissionna de son poste à l’Université de Tōkyō, à la suite de l’Affaire MORITO au cours de laquelle un professeur avait été condamné à trois mois d’emprisonnement et fut nommé, en août, chercheur en titre de l’Institut. Sa thèse sur le Manifeste communiste qu’il avait présentée pour entrer à l’Institut était rédigée d’un point de vue marxiste. En octobre de la même année, il partit comme boursier de l’Institut Ōhara en Allemagne où il poursuivit ses recherches sur le marxisme, en même temps qu’il rassemblait des documents concernant la science économique et la théorie socialiste. Rentré au Japon, en août 1922, il publia une série d’articles dans Ōhara shakai mondai kenkyū zasshi (Revue de l’Institut Ōhara de recherches sur les problèmes sociaux) et dans Warera (Nous autres), articles qui traitaient en particulier du matérialisme historique, de la théorie de la valeur, et de la rente foncière. II contribua ainsi puissamment au développement de la science économique marxiste au Japon.
Dans les dernières années de sa vie, KUSHIDA Tamizō se consacra à la recherche sur les problèmes de l’agriculture japonaise et s’opposa alors violemment aux thèses élaborées par l’Ecole marxiste Kōza (Kōzaha). En outre, il entretenait des contacts avec la Fraction scissionniste favorable à la dissolution du Parti communiste (Kaitōha), dirigée par ASANO Akira, ce qui le conduisit à se heurter à KAWAKAMI Hajime, son ancien professeur qui militait dans le Parti communiste.
Alors qu’il travaillait jour et nuit à la rédaction d’un ouvrage intitulé Kome seisanhi ni tsuite (A propos du prix à la production du riz), il fut terrassé, en novembre 1934, par une hémorragie cérébrale et mourut après quatre jours d’agonie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237342, notice KUSHIDA Tamizō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 6 juillet 2021.

ŒUVRE : KUSHIDA Tamizō zenshū (Œuvres complètes de KUSHIDA Tamizō), en cinq volumes, 1935.

SOURCE : Nihon no marukusu keizaigaku (La Science économique marxiste au Japon), tome II, 1968.

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