KUTSUMI Fusako

Née le 18 octobre 1890 à Okayama. Militante communiste et pionnière du mouvement féminin.

Née à Okayama, KUTSUMI Fusako obtint son diplôme d’études supérieures à l’école de jeunes filles de cette ville. Au cours de ses études, admirant profondément FUKUDA Hideko, elle collabora à la revue Shakai fujin (Les Femmes dans la société), devint une fervente lectrice de Hikari (La lumière) et de Chokugen (A vrai dire), et se fit remarquer dans le mouvement socialiste. Après avoir obtenu son diplôme, elle quitta Okayama puis y revint bientôt pour entrer à l’église catholique de cette ville. C’est alors, en 1913, qu’elle fit la connaissance de TAKADA Shūzō, qu’elle épousa et dont elle eut deux enfants (elle divorcera en 1920). TAKADA Shūzō était un libéral professant le pacifisme religieux. Après son divorce, KUTSUMI Fusako alla s’installer à Tōkyō avec ses deux enfants. Elle y mena une vie active, écrivant des nouvelles et participant entre autres à la publication du Manifeste communiste de Marx­-Engels. Son intérêt pour le socialisme se renforçait. Encore sous l’influence de FUKUDA Hideko, pour qui elle avait éprouvé une très grande admiration durant son adolescence, elle affermit sa décision de consacrer sa vie au prolétariat, victime des contradictions de la société, ainsi qu’à la promotion féminine, proche à nouveau du socialisme chrétien. KUTSUMI Fusako vécut alors quelque temps avec HARAZAWA Takenosuke, membre de la Société des hommes de l’aube (Gyōmin kai), mais ce dernier fut bientôt emprisonné à la suite du mouvement de grève des mines d’Ashio. Elle adhéra alors à la Société du mouvement ouvrier (Rōdō undō sha) de ŌSUGI Sakae, puis, en 1920, à la Société de la source rouge (Sekigen kai), dont elle fut l’une des principales militantes. Elle avait fait la connaissance de MITAMURA Shirō ; ils s’étaient mariés et étaient allés vivre à Ōsaka, où ils travaillèrent comme ouvriers imprimeurs et organisèrent le Syndicat des ouvriers de l’imprimerie d’Ōsaka (Ōsaka insatsu rōdō kumiai), qui s’affilia à la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei). KUTSUMI Fusako s’attira par ailleurs le respect général pour ses prises de position en faveur des travailleuses. A Ōsaka, elle faisait partie, au sein de la Sōdōmei d’un petit groupe comprenant également NODA Norihiro, son mari MITAMURA Shiro, ŌYA Shūzō, KOKURYŌ Goichirō et YAMAUCHI Tetsukichi. Surnommés « le groupe des chevaliers errants » (Nobushi-gumi), ils furent, dans la pratique, les premiers à faire figurer le contrôle des naissances au nombre des problèmes du mouvement syndical. Au cours de la même période, KUTSUMI Fusako prit également la direction d’un certain nombre de grèves. Elle devint responsable de la section féminine du Conseil des syndicats japonais (Hyōgikai), fondé après la scission de la Fédération générale du travail (Sōdōmei) en 1925, participant en outre aux grèves des ouvrières de l’imprimerie. KUTSUMI Fusako se rendit en 1927 à Sapporo où elle devint l’un des dirigeants du Parti communiste (Kyōsan tō) dans la région d’Hokkaidō, et fnt arrêtée à ce titre au cours de la vague de répression du 15 mars 1928. Elle fut condamnée à une peine de quatre ans de prison. En 1943, impliquée dans l’Affaire de l’espion soviétique et militant international Richard Sarge, elle fut condamnée à huit années de détention. Elle purgea sa peine à la prison de Wakayama et fut libérée le 8 octobre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237343, notice KUTSUMI Fusako, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 6 juillet 2021.
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