MATSUO Uitta

Né dans le village de Hosui, dans le district de Tamana (actuellement ville de Tamana), département de Kumamoto, MATSUO Uitta poursuivit ses études à l’école secondaire Seisei de Kumamoto. Eu 1904, il s’intéressa au mouvement des Camarades pour la réhabilitation de la terre (Tochi fukken dōshikai) organisé par MIYAZAKI Tamizō. A partir du mois de juin 1907, il lança avec NIIMI Uichirō la revue bimensuelle Kumamoto hyōron (La Critique de Kumamoto) et offrit un emplacement dans cette revue au mouvement pour la réhabilitation de la terre ; en novembre de la même année, il publia dans le numéro 10 un article sur le congrès anarchiste mondial et inséra dans le numéro 11 un texte de KŌTOKU Shūsui : c’est ainsi que sa revue prit peu à peu le caractère d’organe de presse de la fraction de l’action directe ; MATSUO Uitta donna en outre à plusieurs reprises des conférences sur le socialisme dans la ville de Kumamoto. En mai 1908, SAKAMOTO Seima se joignit à l’équipe de rédaction de la revue et après la disparition, le même mois, du Nihon heimin shinbun (Le Journal de l’homme du peuple du Japon), celle-ci fut l’unique plate-forme journalistique des polémistes de la fraction de l’action directe, jusqu’à sa disparition en septembre ; les autorités ne l’avaient laissé paraître que jusqu’au numéro 31. MATSUO Uitta se rendit deux mois plus tard à Tōkyō pour y rencontrer KŌTOKU Shūsui, avec lequel il s’entretint de publication de journaux : c’est ainsi qu’il lança en mars de l’année suivante la revue Heimin hyōron (Journal critique de l’homme du peuple) qui, aussitôt interdite, disparut avec son premier numéro. Pour ses activités dans la première comme dans la deuxième revue, MATSUO Uitta fut maintes fois condamné à des peines d’emprisonnement et à des amendes. Accusé d’avoir ourdi un complot de lèse-majesté visant la personne de l’Empereur lors de sa rencontre avec KŌTOKU Shūsui, MATSUO Uitta fut arrêté en août 1910, inculpé du crime de lèse-majesté et condamné à la peine de mort par la Cour suprême le 18 janvier 1911 ; il fut exécuté dans une prison de Tōkyō en même temps que KŌTOKU Shūsui et d’autres inculpés le 24 janvier 1911.