Né le 10 février 1888 dans le département de Hyōgo ; mort le 18 mai 1916 dans la prison de Nagasaki. Victime de l’Affaire du complot de lèse-majesté.
MIURA Yasutarō naquit à Naruo (actuellement Sannomiya dans la ville de Kōbe), district de Muko, département de Hyōgo. Il interrompit ses études après la deuxième année de l’école primaire supérieure privée située dans le quartier de Kita-nagasa à Kōbe et s’engagea com me ouvrier ferblantier à Ōsaka. Ayant lu, en 1907, l’ouvrage de YAMAJI Aisan, Shakaishugi kanken (Aperçus sur le socialisme), il commença à s’intéresser à cette doctrine ; il rendit visite en juin à MORICHIKA Unpei qui, ayant redonné vie à la Société de l’homme du peuple d’Ōsaka (Ōsaka heimin sha), venait de lancer de nouveau le Ōsaka (Nihon) heimin shinbun (Le Journal de l’homme du peuple d’Ōsaka et du Japon) et il milita dans l’organisation. Peu après le démantèlement de celle-ci, MIURA Yasutarō prit part, en décembre 1908, à la réunion de l’auberge MURAKAMI, au cours de laquelle ŌISHI Seinosuke, de passage à Ōsaka, fit le récit de son voyage à Tōkyō devant plusieurs personnes, dont TAKEDA Kuhei et OKAMOTO Eiichirō. De même, lorsqu’en mai 1909, ICHIYAMA Gudō s’arrêta à Ōsaka, MIURA Yasutarō le rencontra avec TAKEDA et ils écoutèrent ses récits. Pour avoir participé à ces deux rencontres, MIURA Yasutarō fut inculpé, en août 1910, du crime de lèse-majesté ; on découvrit certes dans son journal quelques notes irrévérencieuses, mais aucune ne faisait référence à un complot contre la personne de l’Empereur, même si les noms de TAKEDA et OKAMOTO étaient cités. Le 18 janvier. de l’année suivante, MIURA Yasutarō fut condamné par la Cour suprême à la peine de mort en même temps que KŌTOKU Shūsui et autres ; par grâce spéciale, la sentence fut commuée le lendemain en incarcération à vie. Alors qu’il purgeait sa peine dans la prison d’Isahaya à Nagasaki, désespéré par le caractère illimité de cet emprisonnement, il mourut fou en 1916.
SOURCES : MORINAGA Eisaburō, « Taigyaku ji en to Ōsaka, Kōbe gumi » (L’Affaire du complot de lèse-majesté et les groupes d’Ōsaka et Kōbe), dans Ōsaka chihō rōdō undōshi kenkyū, no 10, décembre 1969. Comité de rédaction des œuvres complètes de KŌTOKU Shūsui, Taigyaku jiken arubamu (Album de l’Affaire du complot de lèse-majesté), 1972.