Né le 17 octobre 1908 dans le département de Yamaguchi ; critique littéraire ; dirigeant communiste.
MIYAMOTO Kenji naquit dans une famille qui tenait un petit commerce de céréales et d’engrais, dans le village de Shimada (actuellement Kamishimada, dans la ville de Hikari), district de Kumake, département de Yamaguchi. Il fit ses études au lycée supérieur de Matsuyama, où il forma un groupe de recherche sur les sciences sociales et créa la revue littéraire de gauche, Hakuaki (Le Crétacé) ; c’est ainsi qu’il se lia d’amitié avec KATAGAMI Shin, critique progressiste et professeur à l’Université Waseda.
Admis à la Faculté d’économie de l’Université impériale de Tōkyō en avril 1928, il participa au Cercle de lecture (R.S. soit Reading society) où on étudiait les classiques du marxisme et diffusa le journal Musansha shinbun (Le Journal du prolétaire). MIYAMOTO Kenji fit son entrée dans le monde des lettres en remportant, en 1929, le premier prix au concours de la revue Kaizō (Reconstruction) avec « Haiboku no bun gaku » (Littérature de la défaite), un essai sur l’œuvre d’AKUTAGAWA Ryūnosuke.
Puis il publia des critiques remarquées telles que Katojidai no dōhyō (L’Indicateur de l’époque du tournant) à propos de KATAGAMI Shin ou bien encore Dōhansha sakka (L’Écrivain compagnon) portant sur HIROTSU Kazuo. Diplômé de l’Université en mars 1931, il adhéra au Parti communiste japonais deux mois plus tard, ainsi qu’à la Fédération japonaise des auteurs prolétariens (N.A.R.P. ou Nihon puroretaria sakka dōmei). Tout en continuant son travail de critique, il collabora à la revue Senki (Drapeau de combat), organe littéraire du Parti communiste. MIYAMOTO Kenji faisait en outre partie du Groupe de recherche sur la science et l’art prolétariens, où il rencontra CHŪJO Yuriko, écrivain communiste, avec qui il se maria en février 1932. Deux mois après, il entra dans la clandestinité en raison de la répression qui s’exerçait contre la Ligue japonaise de la culture prolétarienne (K.O.P.F. ou Nihon puroretaria bunka renmei) ; il se consacra alors à la reconstruction de l’organisation du mouvement culturel prolétarien en dirigeant avec KOBAYASHI Takiji plusieurs groupes liés à la K.O.P.F., et en écrivant, sous un pseudonyme, une série d’études intitulée Seiji to geijutsu (La Politique et l’art), qui traitaient du problème de la priorité de la politique sur l’art.
En février 1933, MIYAMOTO Kenji publia un recueil contenant ses premières critiques littéraires sous le titre Reninshugi bungaku tōsō no michi (Le Chemin de la lutte pour une littérature léniniste).
Devenu en mai, membre du Comité central du Parti, il fut dénoncé par un indicateur de police qui s’était infiltré dans l’organisation et il fut arrêté au mois de décembre. Malgré les tortures qu’il subit au commissariat, il refusa de parler, mais fut tout de même inculpé, à la fin de l’année 1934, sans qu’aucune preuve ait pu être retenue contre lui. Un procès impitoyable, qui devait durer dix ans, s’ouvrit alors. MIYAMOTO Kenji réfuta la thèse selon laquelle les communistes avaient lynché l’indicateur, alors que celui-ci serait mort subitement au cours d’un interrogatoire.
En pleine guerre du Pacifique, en décembre 1944, MIYAMOTO Kenji fut quand même condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il fut transféré à la prison d’Abashiri dans l’île de Hokkaidō, l’appel à la Cour de cassation ayant été rejeté en avril 1945. La correspondance qu’il échangea alors avec sa femme Yuriko fut éditée par la suite sous le titre de Jūninen no tegami (Lettres de douze ans). Malgré la maladie dont il souffrit pendant sa détention, il demeura fidèle à ses idées jusqu’à sa libération en octobre 1945, peu après la défaite. Sitôt sorti de prison, il collabora à la reconstruction du Parti communiste japonais. Réélu membre du Comité central an cours du IVe Congrès de décembre 1945 (il sera désormais mandaté par chaque congrès), il fut chargé du département politique et, en tant que responsable de la section agitation-propagande, s’occupa tout particulièrement de la direction générale des question culturelles.
Après le Ve congrès qui se tint en février 1946, il devint rédacteur en chef de l’organe central du Parti Zen’ei (Avant-garde), fonction qu’il cumula avec celle de président du comité de contrôle au VIe congrés de décembre 1947.
La ligne du Parti communiste japonais fit l’objet d’une condamnation du Cominform en janvier 1950 : il en résulta une scission au sein du Comité central. D’autre part, MIYAMOTO Kenji fut exclu de la fonction publique en application du décret promulgué par le général MacArthur. En conséquence, il fut contraint d’entrer dans la semi clandestinité d’où il dirigea la fraction internationaliste, mais en août 1951, le Cominform donna un coup d’arrêt à ses activités organisationnelles. MIYAMOTO Yuriko venait de mourir et, dans les années qui suivirent, son époux rédigea plusieurs essais littéraires dont une introduction aux écrits de sa femme disparue MIYAMOTO Yuriko zenshū (Œuvres complètes de MIYAMOTO Yuriko), quinze volumes, 1951-1953, qui s’intitulera plus tard MIYAMOTO Yuriko no sekai (Le Monde de MIYAMOTO Yuriko).
A partir de juillet 1955, date de la sixième conférence nationale du Parti communiste où fut réalisée la réunification, MIYAMOTO Kenji consacra à nouveau toute son énergie à l’organisation du Parti. Secrétaire général du Comité central depuis le VIIe congrès de juillet-août 1958, et président du Presidium depuis le XIe congrès de juillet 1970, il a rendu visite aux Partis communistes de nombreux pays, et séjourné dans les différents pays socialistes (1972).
ŒUVRE : Nihon kakumei no tenbō (Panorama de la révolution japonaise), 1961. — Gendai no kadai to nihon kyōsantō (Les Problèmes de notre temps et le Parti communiste japonais), 1966. — MIYAMOTO Kenji bungei hyōron senshū (Morceaux choisis des critiques littéraires de MIYAMOTO Kenji), en quatre volumes, 1966. — Atarashii nihon e no michi (La Voie vers un nouveau Japon), en trois volumes, 1970.