Né en 1873 dans le département d’Okayama ; mort le 8 janvier 1969. Militant du mouvement d’émancipation des « burakumin » (hors-castes japonais).
Les parents de MIYOSHI Iheiji étaient des paysans aisés de Fujino, village de Waki du district du même nom, département d’Okayama. Sensibilisé dès l’époque où il fréquentait l’École primaire par le traitement discriminatoire et les humiliations dont faisaient l’objet de la part de l’instituteur même, les « burakumin » (gens des hameaux non émancipés), MIYOSHI Iheiji constitua, en 1895, un groupe de jeunes, la Société pour la morale (Shūshinsha), qui devait lutter pour l’amélioration de la vie dans les hameaux discriminés et la transformation des mœurs. Afin de propager le mouvement à toutes les communautés ainsi isolées, il s’agissait d’abord de développer les actions à l’échelle du département d’Okayama ; c’est ainsi que fut formée, en 1902, l’Association des gens du peuple de Mimasaka (Mimasaka heiminkai ; Mimasaka est l’ancien nom de la province d’Okayama) dont les mots d’ordre étaient l’élévation des conditions de vie dans les hameaux non émancipés et la destruction des préjugés enracinés dans le public. La faiblesse principale de ce mouvement consistait à rechercher les causes de la discrimination chez les « burakumin » eux-mêmes et à leur en faire porter la responsabilité ; mais dans la mesure où il a incité les habitants des hameaux en cause, à entrer eux-mêmes dans l’action pour abolir les différences, le mouvement a joué un rôle d’une importance incontestable.
C’est ainsi qu’en 1903, se tint la réunion de réconciliation fraternelle du Grand Japon (Dai nihon dōhō yūwakai) au cours de laquelle fut mis au point un projet de coordination de tous les mouvements locaux d’amélioration de la vie dans les hameaux. L’année suivante, MIYOSHI Iheiji participa au Club Iroha d’Okayama (Okayama iroha kurabu ; iroha est l’équivalent de notre A.B.C., les trois premières lettres de l’alphabet), groupe socialiste qui réunissait autour de MORICHIKA Unpei, des lecteurs du Heimin shimbun hebdomadaire (Journal hebdomadaire de l’homme du peuple) ; lorsque fut constitué deux ans plus tard le Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō), MIYOSHI Iheiji y adhéra dans le cadre du département d’Okayama. Il continua d’entretenir des relations amicales avec MORICHIKA Unpei jusqu’à ce qu’il ait résilié, en 1908, son adhésion à la Société de l’homme du peuple d’Ōsaka (Ōsaka heiminsha) ; il témoigna toujours, par ailleurs, d’un vif intérêt pour le socialisme. Après l’Affaire du complot de lèse-majesté de 1910, il milita de nouveau pour améliorer les conditions de vie dans les hameaux discriminés et dans le mouvement de réconciliation fraternelle. A la suite des émeutes du riz, il se consacra plus particulièrement à ce der nier mouvement et fonda en 1920 l’Association de la concorde d’Okayama (Okayama kyōwa kai). Il entra cette même année au ministère de l’Intérieur où il se vit confier la direction officielle du mouvement. Lorsque fut créée, cinq ans plus tard, l’Association centrale de réconciliation (Chūō yūwa jigyō kyōkai), il en fut nommé administrateur permanent. C’est ainsi que son activité dans ce domaine put se déployer à l’échelon national.
Après la guerre du Pacifique, fut organisé en 1946 le Comité national pour l’émancipation des hameaux discriminés (Buraku kaihō zenkoku iinkai) ; MIYOSHI Iheiji devint conseiller de la direction centrale ; son grand âge lui interdit cependant d’assumer des fonctions de premier plan et il se consacra plutôt, jusqu’à sa mort, à des activités de plume.
ŒUVRE : Dōhō kaiwa no michi (Le Chemin de l’harmonie fraternelle), 1923. — Yūwa jigyō gairon (Précis sur les activités de réconciliation), 1928. — Dōwa mondai no rekishiteki kenkyū (Étude historique du problème de l’assimilation), 1943.