MIZUNO Shigeo

Né le 23 novembre 1899 dans le département de Shizuoka ; mort le 4 mai 1972. Militant communiste dans les années 1920-1930 ; homme d’affaires.

Natif du district d’Ogasa, département de Shizuoka, MIZUNO Shigeo entra, en avril 1921, dans la section de Droit français à la Faculté de Droit de l’Université impériale de Tōkyō. Membre de la Société des hommes nouveaux (Shinjinkai), il adhéra aussi au mouvement étudiant. A la suite d’une querelle qui éclata dans la Société des hommes nouveaux (Shinjinkai), il quitta cette dernière et partit travailler en usine avec KINOSHITA Hanji et MURAYAMA Tōshirō. Il obtint cependant son diplôme de l’université, en mars 1924. L’année suivante, MIZUNO Shigeo fit partie du bureau du Parti communiste japonais et collabora à l’Institut d’enquêtes sur le travail industriel (Sangyō rōdō chōsa jo). En outre, de novembre 1926 à janvier 1927, il prit la responsabilité nominale de la rédaction, de l’impression et de la publication de Marukusushugi (Le Marxisme), revue dirigée en réalité par FUKUMOTO Kazuo. Proposé par ce dernier comme candidat au Comité central, il fut élu lors du IIIe congrès du Parti, en décembre 1926. Un an plus tard, il fut nommé secrétaire général au cours du congrès qui se tint après l’écroulement du « fukumotoïsme » consécutif à la critique qui en fut faite dans les Thèses de 1927 du Parti communiste japonais.
Appréhendé dans le cadre des arrestations massives du 15 mars 1928, MIZUNO Shigeo se prononça en prison, en mai 1929, pour la dissolution du Parti communiste. Il produisit devant le procureur un rapport signifiant la rupture des liens avec le Comintern, position qui fut soutenue par ASANO Akira, KADOYA Hiroshi, KAWAI Etsurō, TOYOTA Tadashi et MINAMI Kiichi. Quatre mois plus tard, ils furent tous exclus du Parti communiste en tant que fraction scissionniste favorable à la dissolution du Parti (Kaitōha), Mis en liberté sous caution, MIZUNO Shigeo commença début juin 1930, une intense activité oppositionnelle au Parti communiste, au nom de la « Fraction ouvrière du Parti communiste japonais » (Nihon kyōsantō rōdōsha ha). L’année suivante, il organisa, en mars, un Comité central où il prôna une révolution socialiste nationale qui respecterait le système impérial. Le groupe critiqua violemment le Parti communiste en lui reprochant d’obéir aveuglément au Comintern et de vouloir l’abolition du régime monarchique. Il continua son activité oppositionnelle en publiant par exemple Akahata (Drapeau rouge) ; désapprouvée à l’intérieur comme à l’extérieur du Parti, la fraction finit par se livrer à la police et disparut de la vie publique. MIZUNO Shigeo se consacra dès lors à la traduction de nombreux ouvrages de la littérature française comme Les Dieux ont soif et Thaïs d’Anatole France, Histoire d’Angleterre d’André Maurois, Propos sur l’éducation d’Alain.
MIZUNO Shigeo devint un homme d’affaires, en 1940, date à laquelle fut fondée la Société de récupération et de fabrication de papier du Grand Japon dont il fut nommé vice-président et MINAMI Kiichi, directeur général. II occupa ensuite différents postes de direction dans les compagnies nationales fabriquant de la pâte à papier, et contribua à la formation de l’Association des amis de l’économie (Keizai dōyū kai).
En 1956, MIZUNO Shigeo se mit à travailler dans les mass media et devint président de la station de radio Bunka hōsō ; un an après, il prit la tête de la chaîne de télévision Fuji terebi, puis en 1958, il dirigea le Sankei shimbun (Journal Sankei), dont il devint, sept ans plus tard, le président d’honneur. De 1968 jusqu’à sa mort, il est resté conseiller dans ces différentes entreprises.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237408, notice MIZUNO Shigeo, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 19 juillet 2021.

ŒUVRE : « Kukyō no aji » (Le Gollt de la difficulté), dans le n° 3, année 1952, de Chūō kōron (Tribune centrale).

SOURCES : ASANO Akira, Shugi ni ugoku mono (Ceux qui vivent leur idéologie). — ŌYA Sōichi, Shōwa kaibutsu den (Les Monstres de l’ère Shōwa), 1957.

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