MORICHIKA Unpei (pseudonyme : PEKIGYŪ)

Né le 20 janvier 1881 dans le département d’Okayama ; exécuté le 24 janvier 1911. Ingénieur agricole ; militant socialiste. Victime de l’Affaire du complot de lèse-majesté.

MORICHIKA Unpei naquit dans une famille paysanne de la localité de Kōya (aujourd’hui ville de Ihara), district de Kōzuki, département d’Okayama. Diplômé de l’École départementale d’agriculture en 1900, il travailla alors au laboratoire annexe de San’yo de l’Institut de recherches agronomiques qui dépendait du ministère de l’Agriculture et du Commerce.
En 1902, MORICHIKA Unpei fut engagé comme ingénieur à la préfecture d’Okayama. En avril 1902, il se maria avec YUGE Shige. Il organisa, en 1904, le Club A.B.C. d’Okayama (Okayama iroha kurabu), un cercle de lecture du Heimin shimbun (Journal de l’homme du peuple) tandis qu’il démissionnait de son poste à la préfecture à la fin de l’année. Il forma, en mars·1905, la Société de l’homme du peuple d’Ōsaka (Ōsaka heiminsha) et, huit mois plus tard, il ouvrit à Tōkyō un milkbar appartenant à cette association.
MORICHIKA Unpei participa, en février 1906, à la fondation du Parti socialiste japonais dont il devint à la fois conseiller et responsable. Un an plus tard, il fut nommé directeur du service des ventes du Heimin shimbun (Journal de l’homme du peuple). Après la disparition de ce quotidien, MIYATAKE Gaikotsu le convia à participer au comité de rédaction de la revue Kassatu (Mort ou vif) à Ōsaka, puis ils publièrent ensemble deux fois par mois le journal Ōsaka heimin shimbun (Le Journal de l’homme du peuple d’Ōsaka), qui devint à partir du onzième numéro le Nihon heimin shimbun (Journal de l’homme du peuple du Japon). Ce journal qui était, en fait, l’organe des partisans de l’action directe (Chokusetsu kōdōha), cessa de paraître, après son vingt­ quatrième numéro, en mai 1908. C’est alors que MORICHIKA Unpei rendit visite à KŌTOKU Shūsui à Nakamura, dans le département de Kōchi et ils organisèrent une conférence. MORICHIKA Unpei avait été condamné à plusieurs reprises pour infraction à l’arrêté ministériel sur la presse ; impliqué aussi dans l’Affaire des drapeaux rouges, il se rendit en septembre à Tōkyō et habita quelque temps chez KŌTOKU Shūsui.
MORICHIKA Unpei cessa de militer, en mars 1909. Retourné dans son pays natal d’Okayama, il s’y occupa d’horticulture sous serre. Mais en juin, il fut accusé d’avoir trempé dans l’Affaire du complot contre l’empereur. Condamné à la peine de mort, le 8 janvier 1911, il fut exécuté seize jours plus tard.
MORICHIKA Unpei fut un spécialiste de l’agriculture, défenseur des conceptions et des techniques jugées d’avant-garde par ses contemporains. Il eut le mérite de les vérifier dans la pratique. En tant que socialiste, il se situait sur les positions de la Deuxième Internationale et milita avec SAKAI Toshihiko dans le cadre de la fraction de l’action directe de KŌTOKU Shūsui. Auteur d’un grand nombre d’articles théoriques qui parurent dans des journaux et revues socialistes) en premier lieu dans le Heimin shimbun hebdomadaire (Journal de l’homme du peuple), il lut non seulement un théoricien et un militant du socialisme mais aussi un organisateur du mouvement socialiste japonais.
Les principaux chefs d’accusation retenus contre MORICHIKA Unpei dans l’Affaire du complot de lèse-majesté étaient : 1) qu’il avait préparé la conspiration chez KŌTOKU Shūsui avec ce dernier et ŌISHI Seinosuke, en novembre 1909 ; 2) qu’il avait introduit FURUKAWA Rikisaku auprès de MIYASHITA Takichi, en lévrier 1909.
En janvier 1961, MORICHIKA Eiko, sa sœur cadette, sollicita auprès de la cour d’appel de Tōkyō, la révision du procès de l’Affaire du complot de lèse-majesté mais elle n’obtint pas satisfaction.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237418, notice MORICHIKA Unpei (pseudonyme : PEKIGYŪ), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 20 juillet 2021.

ŒUVRE : Sangyō kumiai tebiki (Manuel des syndicats industriels), 1904. — Shakaishugi kōyō (Principes fondamentaux du socialisme), écrit en collaboration avec SAKAI Toshihiko, 1907. — Jan Hawado genkōroku (Vie et paroles de John Haward), 1910. — Publié sous la direction de KISHIMOTO Eitarō, MORICHIKA Unpei — SAKAI Toshihiko shū (Œuvres de MORICHIKA Unpei et SAKAI Toshihiko), 1955.

SOURCES : YOSHIOKA Kaneichi, MORIGHIKA Unpei, 1961. — AMATSU Katsuko, Chichiue wa ikari tamainu (Le Père se mit en colère), 1972. ŌTA Kokuei, MORIGHIKA Unpei, 1911, dans le premier volume annexe des œuvres complètes de KŌTOKU Shūsui. — Édité par le comité de rédaction des œuvres complètes de KŌTOKU Shūsui, Taigyaku jiken arubamu (L’Album de l’Affaire du complot de lèse-majesté), 1972.

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