NAKAHAMA Tetsu (TOMIOKA Sei, dit)

Né le 1er janvier 1897 dans le département de Fukuoka ; exécuté le 15 avril 1926 à Ōsaka. Militant anarchiste.

NAKAHAMA Tetsu naquit dans la famille d’un pêcheur du village de Tōgō (actuellement situé dans la ville de Kita kyūshū), district de Kiku, département de Fukuoka. Après avoir été diplômé de l’école secondaire départementale de Toyotsu (département de Yamaguchi), il se rendit à Tōkyō car il désirait entrer à l’Université Waseda ; interrompant ses études, il retourna pendant quelque temps dans son pays natal où il fut journaliste puis soldat. II reprit ensuite la route de la capitale où, tout en se consacrant à la création littéraire, il commença à participer au mouvement anarchiste. II prit part, en 1921, aux activités de la Ligue des hommes libres (Jiyūjin renmei) de KATŌ Kazuo mais s’en détacha bientôt pour mener une vie vagabonde entre Tōkyō, la région de Tōhoku, et l’île de Hokkaidō. Au printemps 1922, NAKAHAMA Tetsu fonda avec FURUTA Daijirō un groupe de terroristes, la Société de la guillotine (Girochin sha) dont il fut un des dirigeants. L’un des premiers objectifs de cette formation fut d’assassiner le prince héritier d’Angleterre en visite au Japon et le régent qui assumait les fonctions de l’empereur Taishō ; les deux projets échouèrent. En outre, il tenta d’organiser les ouvriers « libres » en une Fédération (Jiyū rōdōsha dōmei) dont il fut le délégué à l’assemblée constituante de l’Union générale des syndicats (Sōrengō) de septembre 1922. Pour réunir les fonds nécessaires à ces activités, il mit sur pied plusieurs opérations de racket qu’il mena à bien tant à Tōkyō qu’à Ōsaka, grâce à sa très grande audace. Mais celle qu’il avait montée pour rançonner le président des filatures Kanebō, MUTO Yamaji, devait lui être fatale ; il fut arrêté et inculpé de participation aux nombreuses attaques de banque, telle celle de l’Affaire de Kosaka (cf. FURUTA Daijirō), imputée à la Société de la guillotine (Girochin sha). Condamné en première instance à l’emprisonnement à vie, et en deuxième instance à la peine de mort, NAKAHAMA Tetsu refusa comme FURUTA Daijirō de faire appel. La sentence fut exécutée le 15 avril 1926 à Ōsaka. NAKAHAMA Tetsu laissait un grand nombre de poèmes remarquables.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237441, notice NAKAHAMA Tetsu (TOMIOKA Sei, dit), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 19 novembre 2021.

ŒUVRE : Kuropan — NAKAHAMA Tetsu chōsakushu (Pain noir — Recueil des œuvres de NAKAHAMA Tetsu), publié dans un numéro spécial de Sokoku to jiyū (Patrie et liberté), 1925. — Kokuhyō — NAKAHAMA Tetsu ikō (Liste noire — Ecrits posthumes de NAKAHAMA Tetsu), publié dans la revue Shinkō shinnō, numéro 5, 1931.

SOURCES : FURUTA Daijirō, Shi no zange (Confession avant la mort), 1926. — FURUTA Daijirō, Shikeishū no omoide (Souvenirs d’un condamné à mort), 1930. — FUSE Tatsuji, Shikeishū jū ichi wa (Onze entretiens avec un condamné à mort), 1930. — EGUCHI Kiyoshi, Sō waga bungaku hansei ki (Chronique de la moitié de ma vie littéraire), 1958. — AKIYAMA Kiyoshi, Anakisuto no bungaku (Littérature anarchiste), 1970.

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