Né le 7 février 1893 dans le département de Kyōto ; mort le 1er septembre 1958. Écrivain ; militant des partis prolétariens.
NAKANISHI Inosuke naquit à Uji dans Je département de Kyōto. Après avoir exercé divers métiers au cours de son adolescence, il fit son service militaire et partit en 1915 en Corée où, devenu journaliste, il écrivit plusieurs rapports sur l’exploitation dont étaient victimes les mineurs, ce qui lui valut d’être emprisonné. Etant retourné au Japon, il fréquenta l’Université Chūō et approfondit sa formation de journaliste ; il subit alors l’influence de SAKAI Toshihiko. En août 1919, NAKANISHI Inosuke prit part à la fondation du Syndicat des transports du Japon (Nihon kōtsū rōdō kumiai) constitué par les employés de la Compagnie d’électricité de la ville de Tōkyō, et en devint secrétaire général ; c’est à ce titre qu’il dirigea la lutte pour une augmentation des salaires. Arrêté en avril 1920 pour ces activités, il fut emprisonné. Il publia en février 1922 un long roman Akatsuchi ni megumu mono (Ce qui pousse dans l’argile rouge), dont le cadre se situait dans la Corée sous administration japonaise ; par la suite, continuant d’écrire des œuvres littéraires sur des thèmes sociaux, tels Nanjira no haigo yori (De derrière vous tous) (1923), il poursuivit son action simultanément sur deux fronts, celui de la littérature et celui de la politique. C’est ainsi qu’ayant pris part en 1922 à l’organisation du Syndicat des employés de la Compagnie d’électricité d’Ōsaka (Ōsaka shiden jūgyōin kumiai), il joua un rôle actif à sa tête, tout en adhérant d’autre part au Cercle littéraire constitué autour de la revue Tanemaku hito (Le Semeur). Emprisonné une nouvelle fois, il fut alors privé de liberté pendant trois cent quatre-vingt-dix jours. Après sa relaxation, NAKANISHI Inosuke participa, à partir de juin 1924, aux activités du cercle des amis du Bungei sensen (Le Front littéraire) et constitua, en novembre de l’année suivante, la Société autonome des paysans (Nōmin jichikai), organisation à caractère anarcho-syndicaliste. Lorsqu’un an plus tard la Société du front littéraire (Bungei sensen sha) eut été réorganisée en un groupement d’hommes de lettres marxistes, NAKANISHI Inosuke la quitta. Il fonda en juin 1926, une association d’écrivains de tendance anarchiste, la Ligue littéraire prolétarienne du Japon (Nihon musanha bungei renmei) et adhéra l’année suivante, en septembre, au Parti prolétarien populaire (Musan taishū tō). A la suite de la fusion de décembre 1928, il adhéra au Parti populaire japonais (Nihon taishūtō) dont il fut cependant exclu en juin de l’année suivante avec SAKAI Toshihiko en même temps que nombre d’anciens militants de l’école marxiste Rōnō. Il milita alors dans les rangs du Parti prolétarien de Tōkyō (Tōkyō musantō), puis dans ceux du Parti national populaire (Zenkoku taishūtō), et enfin, en 1937, au sein du Parti prolétarien japonais (Nihon musantō), Il resta pendant toute cette période très proche de SAKAI Toshihiko et expliquait volontiers que toute son action d’apparence anarchiste, n’était au fond que le résultat d’une démarche marxiste camouflée. Après la Seconde Guerre mondiale, NAKANISHI Inosuke adhéra au Parti communiste ; il remplit deux mandats à la Chambre des représentants, mais quitta le Parti en 1952 pour marquer son désaccord avec la ligne de ce dernier. Il a laissé de très nombreux écrits.
ŒUVRE : Akatsuchi ni megumu mono (Ce qui pousse dans l’argile rouge), 1922. — Nanjira no haigo yori (De derrière vous tous), 1923. — Nōfu kihei no shi (La Mort de Kihei le cultivateur), 1924. — Fuyu no akai mi (Le Corps rouge de l’hiver), 1936.
SOURCES : MORIYAMA Shigeo, NAKANISHI lnosuke ron (Sur NAKANISHI Inosuke), 1971.