NARAZAKI Itarō

Né le 20 février 1865 dans le département de Fukuoka ; mort le 22 septembre 1932. Fondateur du Syndicat des gens de mer dont il fut le premier président.

NARAZAKI Itarō était le fils puîné d’un paysan du village de Kitazaki, district d’Itoshima, département de Fukuoka. Ayant terminé l’école primaire, il fut pendant quelque temps instituteur suppléant puis clerc d’avocat, avant d’être admis en 1881 à l’école de la marine marchande d’Ōsaka ; comme il n’avait pas d’argent, il bénéficia du régime permettant le remboursement des frais de scolarité après l’entrée dans la vie active. En 1887, il devint pilote de deuxième classe de la Compagnie commerciale Mitsui bussan. Il allait passer dix-huit années en mer. Devenu contrôleur au sol en 1905, il rédigea le Statut des marins de Mitsui qui constitue une véritable Charte du travail de cette branche professionnelle et fut nommé en 1909 à Dairen, en Chine, chef du bureau de l’embarcadère de la Compagnie du chemin de fer de Mandchourie. Il fut élu l’année suivante administrateur-directeur de la Société des gens de mer (Kaiin kyōkai) qui était une association regroupant les marins hautement qualifiés. Lorsque eut lieu en cette même année, sous la direction de l’Organisation internationale du travail (I.L.O.), la première assemblée générale spécialisée dans les problèmes des gens de mer, de nombreuses voix se firent entendre pour insister sur la nécessité de constituer au Japon même des groupements ouvriers de marins. C’est ainsi qu’afin d’envoyer des délégués à la deuxième assemblée générale maritime de 1920, quarante-huit formations spécialisées se manifestèrent. Elles se regroupèrent pour donner naissance en mai 1921 au Syndicat japonais des gens de mer (Nihon kaiin kumiai) dont NARAZAKI Itarō fut élu président. Dans un premier temps, il fit au syndicat, un don personnel de 18 000 yen destinés à financer les activités courantes, puis dans un deuxième temps de 130 000 yen pour l’achat du bâtiment qui devait abriter le siège central de l’organisation. Cette dernière adopta une ligne d’harmonisation des rapports entre le capital et le travail. S’il soutint la lutte engagée en 1923 par les marins de la Compagnie Nihon yūsen contre la réduction de moitié des indemnités en mer, NARAZAKI Itarō n’accepta pas de donner son approbation à la grève de 1926 des marins du port d’Otaru pour l’augmentation de leurs salaires, qu’il jugea trop « à gauche » et démissionna de son poste de président en octobre 1927. Il avait entre-temps collaboré à la constitution de l’Association de coopération maritime (Kaiji kyōdōkai) dont les objectifs étaient de faciliter le recrutement et l’embauche des marins, de susciter les mesures propres à éviter les conflits dans cette branche d’activité et de fournir ses bons offices en cas d’échec. NARAZAKI Itarō fut également très actif dans la lutte contre l’alcoolisme et, ayant fondé l’Association antialcoolique des marins (Sen’in kinshu kai), il mit sur pied dans son pays natal un « village », où l’alcool était prohibé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237451, notice NARAZAKI Itarō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 5 janvier 2022.

SOURCES : YONEKUBO Michizuke, Umi no seijaNARAZAKI Itarō (NARAZAKI Itarō, saint homme de la mer), 1939. — MURAKAMI Gyōji, Kaijō rōdō undō yawa, (Histoires pour la veillée sur le mouvement ouvrier des gens de mer), 1966.

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