Né le 24 janvier 1882 dans le département de Hyōgo ; mort en décembre 1942 au Brésil. Militant syndicaliste.
Issu d’une famille qui tenait un établissement de bains publics dans le village de Kamioka, district d’Ibo, département de Hyōgo, NOGURA Manji devint, après l’école primaire, apprenti mécanicien dans l’usine sidérurgique Kuruda. Il aida quelque temps sa famille, puis, après avoir travaillé temporairement dans une agence maritime et dans une entreprise de bâtiment, NOGURA Manji fut embauché par les chantiers navals Kawasaki de Kōbe. Congédié pour avoir participé aux conflits ouvriers de son entreprise, il ouvrit un magasin de pâte de soja. Puis, il reprit un emploi aux chantiers navals Kawasaki, et, en 1910, il devint ouvrier finisseur dans la section de fabrication de l’usine principale de ces chantiers navals. Tout en travaillant, il fréquenta le cours complémentaire du soir de l’école de commerce de Minatogawa pendant trois ans. NOGURA Manji fut promu, en 1916, chef suppléant d’une équipe de cinq ouvriers. La Chambre de commerce et des journaux récompensèrent l’ouvrier exemplaire qu’il était, en lui décernant des diplômes d’honneur pour son travail remarquable et ses qualités de technicien. Lorsque fut créée, en février 1915, la Section locale d’Aioi dans la ville de Kōbe (future Section de Kōbe) de la Société fraternelle (Yūaikai), NOGURA Manji y participa et en devint vice-président.
Plus tard, il milita et joua un rôle important dans la Section de Kōbe, puis, dans l’Association régionale de Kōbe de la Société fraternelle. En septembre 1919, il prit la tête des grèves perlées des chantiers navals Kawasaki, et négocia, au nom des ouvriers, avec MATSUKATA, président de ces chantiers navals.
Devenu président de l’Association régionale de Kōbe de la Société fraternelle en avril 1921, NOGURA Manji prit la direction-générale du mouvement ouvrier dans cette région. Lors des grandes grèves de juin à août de la même année, des chantiers navals Kawasaki et Mitsubishi de Kōbe, il dirigea les grévistes en établissant le plan de lutte.
En dépit de l’interdiction des manifestations par les autorités, il proposa d’organiser un rassemblement dont le prétexte serait d’aller prier dans un temple shintoïste. Mais, après des bagarres imprévues, les manifestants entrèrent en collision avec la police. Les leaders des grévistes furent tous arrêtés ; NOGURA Manji, premier responsable, fut condamné à deux ans de travaux forcés.
Après sa libération, il reprit ses fonctions de président de l’Association régionale de Kōbe de la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei ou Nihon rōdō sōdōmei). Puis, lors de la fondation, en mai 1925, du Conseil des syndicats ouvriers du Japon (Hyōgikai ou Nihon rōdō kumiai hyōgikai), il y adhéra, entra au Comité central et assuma également la présidence du Conseil régional de Kōbe.
L’année suivante, NOGURA Manji se retira du mouvement ouvrier et travailla dans un élevage de poulets. Plus tard, il émigra au Brésil où il mourut en 1942.
SOURCES : NOGURA Manji wo shinonde (En souvenir de NOGURA Manji), édité par le Cercle des amis de NOGURA Manji pour déplorer sa mort et pour honorer son souvenir (NOGURA Manji kun no tsuitō to omoide wo kataru kai), 1958. — « Procès-verbal de l’instruction du procès de NOGURA Manji », 1921.