FEUILLET Yvette Jeanne

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Née le 25 janvier 1920 à Paris, morte en déportation le 8 juillet 1943 à Auschwitz (Pologne) ; souffleuse de verre dans l’industrie des lampes ; militante communiste et résistante à Paris ; déportée à Auschwitz (Pologne).

Yvette Feuillet
Yvette Feuillet

Fille d’Henri, boulanger et d’une ménagère, orpheline de père à dix ans, elle quitta l’école communale de la rue Geoffroy-l’Asnier à Paris IVe arrondissement non sans avoir le Certificat d’études primaires.
Elle entra à quatorze ans en apprentissage dans une usine de lampes électriques, rue Sedaine près de la Bastille. Souffleuse de lampes, elle travaillait devant les fours, d’où sortait une très forte chaleur, elle ouvrait et fermait les lourdes portes plusieurs fois par jour. En juin 1936, l’usine était en grève, elle a été élue déléguée par ses camarades d’atelier.
En 1937 se créait l’Union des Jeunes Filles de France, elle y adhéra. Elle milita aussi à la CGT à Ivry-sur-Seine (Seine).
Sous l’Occupation, entré très tôt dans la clandestinité, elle devint agent de liaison du comité central. À la suite de l’affaire Pican, elle a été filée par des inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux. Elle a été interpellée le 4 mars 1942 au domicile de Victor Dupend au 15 rue du Moulin de Beurre à Paris (XIVe arr.).
Son logement de la rue de l’Ouest a été perquisitionné, furent saisis de la documentation éditée par le Parti communiste clandestin, le « Bulletin d’information », « Que veulent les communistes », « La politique communiste » et des numéros de l’Humanité clandestine et de l’Université libre, et plusieurs clichés en zinc pour l’impression de tracts.
Elle fut transférée au dépôt puis à la Santé (23 mars 1942), enfin à Romainville (24 août 1942) et déportée dans le convoi du 24 janvier 1943 vers Auschwitz où elle mourut le 8 juillet 1943 du typhus à vingt-trois ans.
Yvette Feuillet a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF), Front national.
Sa sœur Henriette fut arrêtée le 8 octobre 1940 en même temps que Pierre Villon. Selon la préfecture de police « Ginsburger (Pierre Villon) avait pour principale collaboratrice la demoiselle Feuillet chargée de recruter et de rémunérer à raison de 1500 à 2000 francs par mois les agents clandestins du parti. » Elle fut incarcérée à la Santé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23750, notice FEUILLET Yvette Jeanne par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 3 octobre 2022, dernière modification le 3 octobre 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Yvette Feuillet
Yvette Feuillet

SOURCES : Arch. PPo. carton 3, activités communistes, carton 10, activités communistes, septembre 1940-septembre1941, GB 28, 1 W 618-21580. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 222964. – Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 2002. – Pierre Villon, Résistant de la première heure, Éditions sociales, 1983. – site genweb. – Mémo Luttes, bulletin de l’Institut d’histoire sociale du Val-de-Marne, n° 49, octobre 2011. – Photographie de la plaque Daniel Grason.

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