TRESSAUD Raoul

Par Jean-Marie Guillon

Né le 30 août 1908 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; employé ; CGT, militant communiste de Marseille.

Fils de Spartacus Tressaud, décédé des suites de la guerre de 1914-1918, et de Rose Scagiloni, marié et père de deux enfants, Raoul Tressaud était employé au magasin général d’habillement de Marseille. Connu comme militant communiste, vendeur de Rouge-Midi, il était membre de la cellule Saint-Barnabé. Il fut aussi trésorier du syndicat des travailleurs de l’État de 1938 à août 1939. Il fut mobilisé le 27 août 1939 à la 363e demi-brigade en Corse jusqu’au 2 mars 1940, date à laquelle il fut désigné comme affecté spécial à la manufacture d’armes de Saint-Étienne (Loire) en tant qu’ajusteur. Cette affectation alerta la Police spéciale, qui intervint le 16 mars pour le signaler. Il fut alors rappelé, le 14 avril, et transféré à la compagnie de passage spéciale de la 15e région. Démobilisé le 31 juillet 1940, il fut maintenu au centre de séjour surveillé d’Oraison (Alpes-de-Haute-Provence/Basses-Alpes), et, à la dissolution du camp, envoyé dans celui de Sulpice-la-Pointe (Tarn), le 8 février 1941. Le commissaire divisionnaire de Marseille notait, le 16 avril suivant, que les renseignements à son sujet n’étaient pas défavorables et, le 22 novembre, son comportement au camp ne donnait lieu à aucune remarque. Sollicitée à plusieurs reprises, la Police spéciale répondit qu’elle n’avait aucun avis sur sa libération car la proposition d’internement n’émanait pas d’elle. En fait, aucun arrêté préfectoral d’internement administratif n’avait été signé à son sujet… Interrogé par le commissaire du camp de Saint-Sulpice, le 14 janvier 1942, Raoul Tressaud admit avoir adhéré au parti communiste en 1937, nia avoir distribué des tracts ou fait grève. Il n’aurait distribué que le journal Paix et Liberté. Il se disait disposé à signer l’acte de loyalisme au gouvernement. Bien qu’il ne se soit pas solidarisé lors des incidents du 2 avril 1941 (la protestation contre la déportation d’internés en Afrique du Nord), le chef de camp donna un avis favorable à sa libération. En liberté, il participa à la Résistance avec le pseudonyme de Scève.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237506, notice TRESSAUD Raoul par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 27 janvier 2021, dernière modification le 28 janvier 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 5 W 217 (dossier d’internement). — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 577649 (nc).

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