Par Georges Ubbiali
Né le 2 septembre 1954 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 7 janvier 2021 à Oiselay (Haute-Saône) ; enseignant ENSMM (Besançon, école d’ingénieur) ; sympathisant d’extrême gauche, militant anti-impérialiste, responsable associatif et de la solidarité internationale ; syndiqué SUD Éducation.
Natif de Toulouse où il suivit des études d’ingénieur, Jean-Jacques Boy arriva à Besançon en 1974 après son recrutement comme enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure de mécanique et microtechnique, école dans laquelle se déroula toute sa carrière professionnelle jusqu’à sa retraite. Il y poursuivit un riche parcours professionnel, participant à des activités et collaborations internationales. À l’ENSMM, il siégea longtemps au comité technique, élu et réélu par ses collègues. D’abord adhérent du Snesup, il avait rejoint SUD Éducation à la création de cette organisation et assurait d’ailleurs la responsabilité de trésorier.
À Besançon, il rencontra Françoise Jandey, danseuse professionnelle qui dirigea une école de danse à Besançon. Ils eurent une fille, Sarah, en 1987, qui épousa également le métier de danseuse professionnelle.
À partir de la fin des années 1970, Jean-Jacques Boy sympathisa avec l’extrême gauche, en particulier avec l’OCT (Organisation communiste des travailleurs 1976-1979), dont il fut un compagnon de route, sans y adhérer formellement. Il s’engagea dans diverses structures de soutien aux luttes anti-impérialistes (Comité contre la répression au Maroc par exemple). Il fut actif dans le Comité de soutien à l’Irlande, qui défendait la cause de l’indépendance l’Irlande du Nord et le soutien aux prisonniers politiques de l’IRA. Son militantisme reposait sur des structures associatives, tournées vers la solidarité internationale. Il fut un animateur du CISIA (Comité de soutien aux intellectuels algériens) lors de sa création par Pierre Bourdieu en 1993, plus récemment du RESF et, en 1997, du CDDLE (Collectif de défense des droits et libertés des étrangers) ou, à partir de 2008, de l’association Germaine Tillion. Il également été un pilier du soutien à la lutte palestinienne, assurant des responsabilités dans les différentes structures bisontines de solidarité avec la Palestine. Tous les ans, il était présent sur le pont Battant, lieu où était célébré l’anniversaire du massacre des manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961. C’est lui qui prenait la parole pour rappeler cet évènement. Il était encore présent le 17 octobre 2020, mais trop affaibli, il avait laissé le micro pour la traditionnelle prise de parole.
Dès la fin des années 1970, il s’était également engagé dans la lutte pour la reconnaissance des radios libres. En 1977, il participa, avant leur reconnaissance par la gauche en 1981, à la création de Radio 25, radio pirate. Il avait alors assuré des émissions interdites. Il avait poursuivi ses activités radiophoniques au sein de Radio Bip qui lui avait succédé, à partir de 1981. Assurant diverses responsabilités au sein de cette radio associative locale (il en a longtemps été le président), il anima, successivement, plusieurs émissions jusqu’à ce que la malade l’en empêche. En hommage, le nom de Jean-Jacques Boy a été donné au studio d’émission de la radio.
Il mourut le 7 janvier 2021 à Oiselay (Haute-Saône). Son corps a été crématisé le 15 janvier 2021 à Besançon.
Par Georges Ubbiali
SOURCES : Est Républicain, 10 janvier 2001. — Témoignages sur les sites de Radio Bip, France3 Besançon. Informations recueillies auprès de Henri Lombardi, actuel président de Radio Bip, Noëlle Ledeur, Sud Education. — Allocutions lues lors de la cérémonie de crémation.