Né le Ier mars 1893 dans le département de Mie ; mort le 19 janvier 1962. Dirigeant de la Fédération générale japonaise du travail ; membre socialiste à la Chambre des représentants.
ŌYA Shōzō naquit dans le village d’Ugata, district de Shima, département de Mie. Après sa sortie de l’école primaire supérieure, il se rendit à Ōsaka où il fréquenta l’école technique départementale de Nishi-noda, qu’il quitta plus tard diplômé. Il travailla dans plusieurs petites usines à Ōsaka puis, après avoir été employé à l’arsenal d’artillerie d’Ōsaka, il fut embauché à l’usine sidérurgique Sumitomo.
Pendant la Première guerre mondiale, il adhéra à la Société fraternelle (Yūaikai), pour participer ensuite, en 1921, à la fondation du Syndicat des ouvriers mécaniciens d’Ōsaka (Ōsaka kikai rōdō kumiai) qui devait s’affilier à la Fédération générale japonaise du travail (Nihon rōdō sōdōmei) ancienne Société fraternelle. L’année précédente, en 1920, il avait fait partie de la Société du travail et de la liberté (L.L. Kai) cercle d’études d’ouvriers dirigé par ARAHATA Kanson.
En 1921 également, ŌYA Shōzō prit la direction du groupe Nobushi gumi (Groupe des guerriers vagabonds), composé de jeunes militants appartenant à des syndicats ouvriers affiliés à la Fédération générale japonaise du travail. Il joua ensuite un rôle important dans la grève de l’usine sidérurgique Sumitomo, dont il fut congédié. Tout en travaillant dans différentes usines, il continua à militer dans le mouvement ouvrier. Il ne participa pas à la création, en 1922, du Parti communiste japonais (Nihon kyōsantō) mais resta membre du groupe Zen’ei tai (Troupe d’avant-garde, ancien groupe Nobushi gumi) de la Fédération générale japonaise du travail, qui entretint des relations étroites avec ce parti.
Vers cette époque, il apporta son aide à YAMAMOTO Senji et milita dans le mouvement en faveur du contrôle des naissances.
Suivant le conseil de NISHIO Suehiro, un ancien camarade qu’il avait connu à l’époque où il travaillait à l’arsenal d’artillerie d’Ōsaka, ŌYA Shōzō resta à la Fédération générale japonaise du travail après la première scission, en 1925. La même année, il devint secrétaire général du Syndicat ouvrier de la métallurgie d’Ōsaka (Ōsaka kinzoku rōdō kumiai) et occupa ce poste pendant quatre ans. Deux ans plus tard, il exerça également les fonctions de responsable de la section des grèves, puis en 1928, de secrétaire général, de l’Association départementale d’Ōsaka de la Fédération générale japonaise du travail. Un an auparavant, en 1927, il était entré au Comité central de cette Fédération. Aux premières élections municipales d’Ōsaka au suffrage universel de 1929, ŌYA Shōzō se présenta et fut élu conseiller municipal sous l’étiquette du Parti socialiste du peuple (Shakai minshū tō). En septembre de la même année, il critiqua l’opportunisme de la direction de la Fédération générale japonaise du travail, et forma avec, entre autres, YAMAUCHI Tetsukichi, un camarade qu’il avait connu à l’usine sidérurgique Sumitomo, une fraction au sein de l’association départementale d’Ōsaka, ce qui entraîna son exclusion du Comité central de la Fédération générale japonaise du travail. Il organisa les militants exclus et prit l’initiative de la création, en septembre, de la Fédération nationale des syndicats ouvriers (Rōdō kumiai zenkoku dōmei) dont il devint président. ŌYA Shōzō conserva ce poste dans la Fédération des syndicats ouvriers nationaux (Zenkoku rōdō kumiai dōmei) qui fut formée en juin 1930, par la fusion de la Fédération nationale des syndicats ouvriers avec la Fédération des syndicats ouvriers du Japon (Nihon rōdō kumiai dōmei).
Bouleversé par l’Incident de Mandchourie qui marqua en 1931 l’entrée en guerre du Japon, il se déclara, en mars 1932, en faveur du socialisme d’État. Il quitta la Fédération des syndicats ouvriers nationaux pour former la Fédération japonaise du travail (Nihon rōdō dōmei). Mais, en octobre 1934, il rejoignit la Fédération générale japonaise du travail et remplit à nouveau les fonctions de membre de son Comité central jusqu’à la dissolution forcée de cette organisation, en 1940. ŌYA Shōzō joua un rôle de responsable également au sein du Parti socialiste du peuple, du Parti national populaire (Zenkoku taishū tō), du Parti national populaire ouvriers-paysans (Zenkoku rōnō taishū tō) et du Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō).
Après la défaite, avec NISHIO Suehirō et d’autres, il ne tarda pas à reconstituer la Sōdōmei. Il demeura très actif dans le mouvement ouvrier et présida la première fête du Travail de l’après-guerre à Ōsaka.
Devenu membre de l’exécutif du Comité central du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō), ŌYA Shōzō se présenta, en 1946, aux premières élections générales de l’après-guerre et fut élu membre à la Chambre des représentants. Il conservera dès lors ces fonctions durant six mandats consécutifs. Au sein du Parti socialiste japonais, il occupa successivement les postes de directeur du bureau politique et de président du groupe parlementaire socialiste. Il entra au Cabinet ASHIDA en 1948 et y fut vice-ministre parlementaire du Travail. (Tout ministre japonais est assisté de deux vice-ministres, l’un fonctionnaire, l’autre député de la Diète. N.d.T.) En 1960, il participa à la formation du Parti démocrate-socialiste (Minshu shakai tō) dont il fut élu conseiller.
SOURCES : NOGUCHI Yoshiaki, Musan undō sō tōshi den (Biographie complète des militants du mouvement prolétarien), 1931.