CAILLOUET Robert [CAILLOUET Orphée, Robert]

Robert Caillouet, né Variez Orphée Robert, enfant naturel, fut légitimé par le mariage de Caillouet Argée dit Orphée avec Variez Marthe dite Alice, le 22 avril 1893 à Mézières-en-Santerre.

Après de brillantes études, à sa sortie de l’École normale d’instituteurs d’Amiens, instituteur, mobilisé dans l’infanterie avec le grade d’adjudant, il se maria à Bussière-Galant (Haute-Vienne) le 29 mars 1919 avec Augustine, Emma, Marie, Josèphe Chatoux, institutrice, fille d’instituteurs.
Il occupa divers postes d’instituteur, à Villers-Bretonneux, Sainte-Radegonde (commune aujourd’hui rattachée à Péronne), Allery (1920-1923) et Corbie. Directeur d’école à Corbie en 1933-1935, il fut recensé par la direction départementale de la sûreté générale comme un des 531 enseignants grévistes du département (sur 1928) le 12 février 1934, et un des 13 enseignants de Corbie ayant assisté le même jour à la réunion antifasciste de la localité organisé par les syndicats CGT des fonctionnaires. A la rentrée de septembre 1934, Caillouet prit sous son aile René Lamps, alors jeune instituteur sensible aux idées de gauche mais non engagé. Il l’encouragea à assister à des réunions des partis et associations de gauche, de la Ligue des droits de l’Homme et de la Libre pensée notamment, et à se syndiquer au SNI. D’après la biographe de René Lamps, Caillouet joua auprès de lui un rôle de maître à penser.

Membre de la Ligue des droits de l’Homme et de l’Education nouvelle, vice-président de la Société de secours mutuels des instituteurs, vice-président de la commission administrative de la Maison Cozette et secrétaire de l’œuvre des pupilles de l’école publique de la Somme, Robert Caillouet devint secrétaire de la section de la Somme du SNI en 1936, fonction qu’il assuma à nouveau en 1939 et 1940. Son nom était mentionné à ce poste dans le bulletin départemental du SNI en décembre 1939 et au début de l’année 1940. Il succédait à Marcel Quehen, instituteur à Chepy, d’après le numéro de juillet 1939. Il était alors domicilié rue Dom Bouquet, à Amiens, où il avait été nommé en 1937.

Robert Caillouet était un proche de Georges Lapierre, secrétaire général du syndicat des instituteurs, résistant, mort en déportation.

En 1946, il prit sa retraite, alors qu’il était directeur de l’importante école des garçons du faubourg Beauvais. En juin 1950, à la suite à la dissolution du conseil municipal d’Amiens, il fut nommé membre de la délégation spéciale, chargée d’administrer la ville en attendant de nouvelles élections. De 1951 à 1953, il appartenait au bureau départemental du SNI, assurant la gérance de ce bulletin. Alfred Vander Guchten lui succéda en mars 1953.

Décoré de la rosette d’officier de l’Instruction publique, chevalier du Mérite social, Robert Caillouet avait également reçu la Médaille militaire et la Croix de guerre pour sa conduite au front en 1914-1918 dans les rangs du 128e régiment d’infanterie.