FLEURY Arthur, Robert

Par Jean-Pierre Besse

Né le 18 janvier 1901 à Harfleur (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort en déportation le 11 août 1942 à Auschwitz (le 15 octobre selon l’acte de naissance) ; gazier ; syndicaliste CGT et militant communiste de Seine-Inférieure.

Arthur Fleury était le fils de Louise, Palmyre Blondel et de Louis Achille Fleury, tous deux jardiniers. Son père était un syndicaliste ami de Jules Durand. Arthur Fleury se maria le 22 janvier 1921 avec Timée Guest. De ce mariage naquit une fille , Raymonde née en aout 1922 (ils auront deux enfants).
Arthur Fleury fut appelé au service militaire en février 1921, mais obtint un sursis de 15 jours sa femme étant en couches. Il fut incorporé le 1er avril 1921 au 3 ème génie. Alors qu’il faisait son service militaire durant les grèves de 1922, Arthur Fleury fut arrêté Cours de la République, accusé de dépaver la rue avec les manifestants. Traduit en conseil de guerre, il fut condamné à 6 mois de cachot puis libéré pour bonne conduite le 15 mai 1923.
Arthur Fleury adhéra au Parti communiste en1922. Employé au gaz comme terrassier à Gonfreville l’Orcher, il devint Secrétaire du Syndicat CGT du Gaz du Havre. Il fut élu Conseiller municipal de la ville d’Harfleur (Seine-Inférieure) en 1937 puis déchu de son mandat d’élu en 1940.Il était sociétaire du "Réveil Harfleurais ", société de musique.
Mobilisé le 9 septembre 1939 au 35 ème régiment de travailleurs, il fut démobilisé le 7 juillet 1940 à Auros (Gironde) .
Le 21 octobre 1941, deux gendarmes de la brigade d’ Harfleur l’arrêtèrent à son domicile en représailles de sabotages sur la voie ferrée entre Le Havre et Rouen dans le tunnel de Pavilly le 19 octobre 1941. Une centaine de militants communistes ou présumés comme tel furent raflés entre le 21 et le 23 octobre 1941.
Arthur Fleury fut emprisonné au quartier allemand de la prison du Havre puis transféré au camp allemand de Royalieu à Compiègne le 24 décembre 1941. Selon le témoignage de sa fille, il y participa à la construction du tunnel qui permit l’évasion de 19 responsables politiques communistes le 22 juin 1942.
Depuis Compiègne, il fut déporté dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des 45 000, vers Auschwitz où il mourut peu de semaines après, et non pas fusillé comme il a été écrit par erreur. La mention "Mort pour la France" lui fut attribuée le 5 mars 1947.

En 1945, sa famille habitait rue des Barrières à Harfleur (Seine-Inférieure).
Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’ Harfleur. Il fut reconnu comme Déporté Politique.
Une rue d’Harfleur et une rue à Lindow (Allemagne- ex RDA) portent son nom. la ville de Gonfreville-l’Orcher le 18 décembre 1948 nomma "la Cité Arthur Fleury" un ancien camp américain "cigarettes". Une cité puis en 1955 un terrain de sport fut dénommé Arthur Fleury. En 1964, un foyer de jeunes, puis en 1970, une école primaire et une école maternelle, furent inaugurées par André Duroméa Député -Maire du Havre. Enfin le 24 mars 2001, fut inaugurée la salle des fêtes Arthur Fleury à Gonfreville-l’Orcher.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23755, notice FLEURY Arthur, Robert par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 25 novembre 2008, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Arch. UD-CGT de Seine-Maritime. — Claudine Cardon-Hamet, Les 45 000, mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942, Éditions Graphein et Fondation pour la mémoire de la déportation, 1997. — État civil.
Témoignage de Louis Eudier dans son livre Notre combat de classe et de patriotes (1934-1945) .

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