Né en 1892, dans le département de Yamagata ; mort en 1930. Militant communiste.
SANO Fumio était le fils aîné d’un professeur d’école secondaire vivant à Higashi-chō dans la ville de Yonezawa, département de Yamagata. Après des études à l’école supérieure Daiichi, il fut admis en septembre 1913 à la Faculté de Lettres de l’université impériale de Tōkyō où il suivit les cours de la section de philosophie. Après deux années d’études, il abandonna l’Université, enseigna quelque temps à l’Institut privé Kokugakuin du département de Yamaguchi puis devint, en 1918, employé de la bibliothèque dépendant de la section des enquêtes et recherches de la Société du chemin de fer de Mandchourie. Trois ans plus tard, il quittait cet emploi et travailla, à partir du printemps 1922, à la section de l’information du ministère des Affaires étrangères ; il ne devait cependant y rester que deux ans et demi.
Vers 1920, l’essor des mouvements syndicaliste ouvrier et socialiste, avait éveillé son intérêt pour la pensée socialiste et, après avoir lu, en 1922, L’Etat et la révolution, de Lénine, il était devenu un sympathisant actif du léninisme. En avril 1922, il lançait, avec son ami ICHIKAWA Shōichi, la revue Masan kaikyū (Classe prolétarienne) et adhérait en avril-mai 1923 au Parti communiste japonais (Nihon kyōsantō) ; c’est ainsi qu’il prit part à la réunion d’Ōmori de mars 1924 où il devint membre du bureau chargé d’expédier les affaires courantes. Il se rendit en janvier de l’année suivante à Shanghai avec ARAHATA Kanson et TOKUDA Kyūichi et autres ; le bureau d’Extrême-Orient du Comintern les avait convoqués pour mettre au point la reconstitution du Parti communiste japonais ; et il devint membre du bureau pour la reconstruction du Parti Saiken byūrō. Permanent, en juin 1926, il fut élu au Comité central et fut nommé responsable de la section politique ; après l’incarcération à la fin du même mois d’ICHIKAWA Shōichi, il le remplaça au poste de secrétaire général. SANO Fumio avait aussi, pendant toute cette période, participé à l’action légale du Groupe de recherches sur la politique (Seiji kenkyūkai) formé en juin 1924. Lors des délibérations de la commission chargée du programme à propos de l’établissement d’un parti prolétarien, SANO Fumio, s’opposant au projet de type bourgeois-libéral de TAKAHASHI Kamekichi, élabora celui qui porte son nom, en se conformant aux décisions prises par la commission.
Il assuma, en décembre 1926, les fonctions de président des débats lors du IIIe congrès du Parti communiste japonais au cours duquel il fut élu à la présidence du Comité central ; il s’embarqua alors, en mars 1927, pour l’Union soviétique où il prit part aux discussions concernant l’élaboration des Thèses de 1927 du Parti communiste japonais.
Il participa le mois suivant son retour, en novembre, à la réunion d’information qui se tint dans les montagnes proches de Nikkō mais fut contraint de démissionner de son poste au Comité central pour ses sympathies « fukumotoïstes ». Arrêté lors de la vague de répression du 15 mars 1928, il devait mourir deux ans plus tard alors qu’il avait été relâché sous caution. Il a traduit un grand nombre d’ouvrages fondamentaux du marxisme parmi lesquels on compte Tenkei ki no keizaigaku (Économie de la période de transition) de Boukharine et Senso to shakaishugi (Guerre et socialisme) de Lénine.
SOURCES : SAND Fumio yoshin jimon chōsho (Procès verbal de l’instruction pour le procès de SANO Fumio) publié dans le volume 20 de Gendai shi shiryō (Documents d’histoire contemporaine), 1968.