SASAKI Kōzō

Né le 25 mai 1900, dans le département de Miyagi. Figure centrale de l’aile gauche du Parti socialiste.

Troisième fils de SASAKI Yoheiji et SASAKI Yasu, SASAKI Kōzō naquit dans la localité de Yanaizu (actuellement commune de Tsuyama), district de Motoyoshi, département de Miyagi. Enfant, on l’appelait Yazaemon. Dès son plus jeune âge, il aida aux travaux des champs et c’est seulement à l’âge de dix ans qu’il put aller à l’école. Autorisé à entrer directement en quatrième année, il accomplit sa scolarité obligatoire puis gagna sa vie surtout comme charbonnier. La crise de l’agriculture et l’exploitation des paysans par les propriétaires fonciers et les usuriers allaient motiver sa révolte contre l’injustice.
En juin 1924, SASAKI Kōzō se rendit à Tōkyō pour y poursuivre ses études tout en militant. La nouvelle de la formation pour la première fois d’un Cabinet travailliste en Angleterre lui fut un encouragement supplémentaire. Se préparant d’abord par les cours polycopiés de l’université et en suivant ceux de l’école d’anglais de Tōkyō, il put entrer, en avril 1925, à la section de sciences politiques dans la Faculté d’études spécialisées de l’université Nihon. Diplômé trois ans plus tard, il continua cependant à assister aux cours d’économie de ŌMORI Yoshitarō. Et tout en faisant ses études, il travaillait comme salarié à la fabrique de bicyclettes Dainihon jitensha. En décembre 1927, il y créa un syndicat ouvrier, adhéra à la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei ou Nihon rōdō sōdōmei), et fut arrêté lors du premier conflit auquel il participa. Par l’effet conjugué de l’expérience répétée du chômage, de la grève et de la garde à vue, il tomba malade et fut obligé de rentrer à Sendai en 1930.
En 1927, SASAKI Kōzō adhéra au Parti socialiste du peuple (Shakai minshūtō) mais il le quitta bientôt, car il n’approuvait pas pleinement la ligne du comité directeur. Pour organiser et diriger le mouvement paysan, le mouvement ouvrier et le mouvement des partis prolétariens, dans le département de Miyagi, il créa un bureau de coordination à Sendai. En août 1933, il se maria avec Suiko et ouvrit une boutique de livres d’occasion pour subvenir à leurs besoins. Participant à de nombreux mouvements de fermiers qui éclatèrent entre 1930 et 1935, à commencer par celui du village de Nakazono en décembre 1930, il fut surnommé par les propriétaires fonciers « Kōzō le diable ».
A partir de 1931, SASAKI Kōzō organisa dans chaque localité des syndicats ouvriers et en août 1934, il fonda le Syndicat ouvrier général de Miyagi (Miyagi ippan rōdō kumiai). C’est à cette époque qu’il rencontra SUZUKI Mosaburō, OKADA Sōji, YAMAKAWA Hitoshi et qu’il devint membre du Parti populaire ouvriers-paysans (Rōnō taishūtō) puis du Parti national populaire ouvriers-paysans (Zenkoku rōnō taishūtō) ; il entretint par ailleurs des relations étroites avec l’Ecole marxiste Rōnō (Rōnōha) qu’il maintint même après la guerre. Malgré des positions politiques divergentes, il eut, avec ASANUMA Inejirō, qui était centriste, des relations amicales. En avril 1937, il fut élu conseiller municipal de Sendai et, appréhendé dix mois plus tard, dans la vague de répression dirigée contre le mouvement pour un front populaire, il ne fut libéré qu’en novembre 1939. Arrêté à nouveau, immédiatement après le déclenchement des hostilités entre le Japon et les États-Unis, il se tint ensuite à l’écart de la scène publique se contentant de s’occuper d’une affaire de lignite et de sa boutique de livres d’occasion. Il revint à la vie politique après la guerre en participant à la fondation du Parti socialiste japonais (Nihon shakaitō). Elu à la Diète pour la première fois en avril 1947, son mandat lui fut toujours renouvelé par la suite. A l’époque du Cabinet KATAYAMA, il créa le Groupe de mai (Satsuki kai) au sein de l’aile gauche du Parti socialiste où il devint une personnalité marquante et très active. Dans les années 1950, il joua un rôle important dans la lutte pour le pouvoir au sein du Parti socialiste, que remporta l’aile gauche. Entre 1965 et 1967, il assuma les fonctions de président du Parti socialiste japonais.
A l’intérieur du Parti socialiste unifié, SASAKI Kōzō mena la polémique avec NISHIO Suehiro sur le thème : « Parti populaire de classe ou Parti du peuple ? » débat qui apporta des éléments décisifs à NISHIO Suehiro pour former le Parti démocrate-socialiste (Minshu shakaitō ou Minshatō). Il s’opposa aussi violemment, à l’intérieur de l’aile gauche, à EDA Saburō qui défendait la théorie de la réforme des structures. Très habile organisateur, il réussit à réduire à une minorité cette « fraction des réformateurs de structures ». Élément moteur de l’aile gauche, il garde actuellement une influence sous-jacente au sein du Parti socialiste. Son esprit combatif de social-démocrate de gauche lui est venu de son origine paysanne misérable et s’est forgé dans l’expérience du mouvement paysan qui se développa dans la région du Tohoku avant la guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237577, notice SASAKI Kōzō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 23 février 2022.

SOURCES : Journal Nihon keizai, Watakushi no rirekisho (Mon curriculum vitae), 25e volume, 1965.

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