SHIGA Yoshio (pseudonyme : MURATA Shōzo)

Né le 12 janvier 1901 dans le département de Fukuoka. Militant communiste. Membre de la Chambre des représentants.

Né au sein de la famille KAWAMOTO dans la ville de Moji, département de Fukuoka, fils d’un capitaine de navire, SHIGA Yoshio, après sa sortie de l’école primaire, se rendit à Hagi, département de Yamaguchi, où il fut adopté par sa famille maternelle dont il prit le nom. Il entra à l’école secondaire de Hagi. En quatrième année de cette école, il Iut Ichinen yūhan (Un an et demi), de NAKAE Chōmin. SHIGA Yoshio commença à militer en 1918 dès la cinquième année de l’école secondaire, en participant aux émeutes du riz dans sa ville natale. Entré en septembre 1919 à l’école supérieure Daiichi, il y approfondit sa connaissance du socialisme. SHIGA Yoshio fut le premier lycéen à participer à la Société des hommes nouveaux (Shinjinkai). Ayant été admis en 1922 dans la section des sciences sociales de la Faculté des Lettres de l’université de Tōkyō, il organisa, en novembre de la même année, l’Union pan-japonaise des cercles d’études de sciences sociales des étudiants (Gakuren ou Zen nihon gakusei shakai kagaku rengōkai). Après son adhésion à la Fédération des jeunesses communistes (Kyōsanshugi seinen dōmei) fondée en avril 1923, il traduisit un grand nombre de documents concernant les mouvements de jeunes. SHIGA Yoshio adhéra, en novembre de la même année, au Parti communiste. II donna, en 1924, des cours sur Kokka to kakumei (L’Etat et la révolution) dans des Écoles d’ouvriers. Dès qu’il fut sorti de l’Université de Tōkyō, en mars 1925, il entra à l’Institut d’enquêtes sur le travail industriel (Sangyō rōdō chōsajo) et épousa WATANABE Taeko. Entré la même année au bureau chargé de la reconstitution du Parti communiste sur la recommandation de. [TOKUDA Kyūichi_>237673], SHIGA Yoshio publia en juin son premier traité Kagakuteki nihonshugino riron (Théorie de la doctrine du « japonisme » scientifique) dans la revue Marukusushugi (Marxisme) et y critiqua les théories d’AKAMATSU Katsumaro. Après avoir fait son service militaire en 1925-1926, il déploya une grande activité de théoricien et de propagandiste comme rédacteur en chef de Marukusushugi (Marxisme) et conseiller de la maison d’édition Kibōkaku. SHIGA Yoshio devint membre permanent du Comité central intérimaire du Parti communiste japonais en l’absence de la plupart de ses membres qui participaient au congrès du Comintern ; il fut chargé de la section politique. II publia en février 1927 sous le nom de MURATA Shōzō, Seiji têze (Thèses politiques) concernant le programme adopté par le IIIe congrès du Parti communiste japonais en décembre 1926. SHIGA Yoshio participa à cette époque au congrès réuni pour étudier les résolutions du Comintern, qui se tint à Nikko. II prit par la suite une part active à la propagande du Parti. Appréhendé en 1928 au cours des arrestations massives du 15 mars, il devint membre du Comité de recours en justice formé en prison par les anciens membres du Comité central du Parti communiste. En dépit des reniements en 1933 de la plupart des membres communistes dont SANO Manabu et NABEYAMA Sadachika, SHIGA Yoshio refusa énergiquement de se soumettre et mena une lutte inébranlable pendant ses dix-huit ans d’incarcération. Libéré en octobre 1945, il publia avec [TOKUDA Kyūichi_>237673], Jinmin ni uttau (Appel au peuple). SHIGA Yoshio s’efforça par ailleurs de reconstituer le Parti communiste en tant que membre du Comité ad hoc. II fut élu à la fois membre du Comité central et membre du Bureau politique aux IVe, Ve et VIe congrès. Lors des premières élections législatives après la guerre, en avril 1946, SHIGA Yoshio, candidat du Parti communiste dans la région d’Ōsaka, fut élu membre de la Chambre des représentants et réélu six fois par la suite. II s’affilia à la Fraction internationaliste (Kokusaiha) au moment de la scission provoquée en janvier 1950 par la critique du Cominform contre le Parti communiste japonais. En juin de cette année-là, il perdit son siège à la Chambre des représentants en application du Décret d’éviction de la fonction publique promulgué par MacArthur (cf. Historique). Il fut toutefois réélu aux élections législatives de février 1955. Il fut par ailleurs élu membre du Comité central ainsi que membre du Praesidium au VIIe congrès (juillet-août 1958) et au VIIIe (juillet 1961). Entre-temps, il avait visité la Chine et l’Union soviétique. SHIGA Yoshio fut exclu du Parti en raison de son inobservance de la décision du Parti communiste japonais qui s’opposait à la ratification du Traité de suspension partielle des expériences nucléaires lors du vote de la Chambre des représentants, en mai 1964. Il forma la Société des camarades pour la voix du Japon (Nihon no koe dōshikai) avec SUZUKI Ichizō, au mois de juillet 1964, pour soutenir le Parti communiste soviétique. SHIGA Yoshio est actuellement (1972) président du Comité national de la voix du Japon (Nihon no koe).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237593, notice SHIGA Yoshio (pseudonyme : MURATA Shōzo), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 28 février 2022.

ŒUVRE : Gokuchū jūhachinen (Dix-huit ans de prison), 1946. — Nihon kakumei undōshi no hitobito (Les Gens dans l’histoire du mouvement révolutionnaire japonais), 1948. — Sekai to nihon (Le Monde et le Japon), 1948. — Kokkaron (Théorie de l’État), 1949.

SOURCES : Œuvre collective de NAKAMURA Takahide, ITŌ Takashi et HARA Akira, Gendaishi wo tsukuru hitobito, 1931-1938 (Ceux qui ont fait l’histoire contemporaine, 1931-1938), 1970-1971.

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