Né le 22 octobre 1897, dans le département de Shizuoka ; date de mort inconnue. Militant communiste, dans les années 1920 1930.
SUGIURA Keiichi naquit à Kanaya, district de Haibara, départe ment de Shizuoka, au sein d’une famille paysanne. Après avoir terminé l’École primaire, il aida pendant quelque temps ses parents aux travaux des champs, puis partit en 1912 pour Tōkyō où il s’engagea comme ouvrier dans une usine métallurgique et commença à s’intéresser au mouvement ouvrier. Au printemps 1919, ayant organisé avec TAKAYAMA Kyūzō le Syndicat des techniciens des machines (Kikai gikō kumiai), il s’engagea dans le mouvement. Cependant, après l’échec total d’une grève qu’il avait dirigée en 1920, il conclut que le syndicalisme seul n’était pas suffisant et il s’engagea alors dans le mouvement socialiste. Ayant pris part à la cérémonie inaugurale de la Fédération socialiste du Japon (Nihon shakai shugi dōmei) en décembre de cette même année, il fut arrêté avec de nombreux autres ; pour avoir tenté de résister lors qu’il fut emmené à la maison d’arrêt, il fut inculpé et emprisonné. Relaxé, SUGIURA Keiichi constitua, en 1921, sous la direction de YAMAKAWA Hitoshi et avec l’aide notamment de TADOKORO Teruaki, l’Association des ouvriers rouges (Sekirōkai) ; c’est alors qu’il devint un militant communiste. Ayant collaboré à l’organisation de l’Union des syndicats des ouvriers mécaniciens (Kikai rōdō kumiai rengō), il adhéra au Parti communiste japonais (Nihon kyōsantō) dès la constitution de celui-ci, en juillet 1922 et devint membre de la section des syndicats ouvriers. Il participa également à la formation, en octobre, de la Société des ouvriers de Minami-katsushika (Nankatsu rōdōkai). SUGIURA Keiichi s’était, le mois précédent, prononcé en faveur de la doctrine de la centralisation telle qu’elle avait été formulée lors du congrès de l’Union générale des syndicats (Sorengō) ; cette attitude lui valut d’être l’objet de nombreuses critiques au sein de l’Union des syndicats des ouvriers mécaniciens qui prononça bientôt son exclusion. II organisa alors, en décembre, le Syndicat des ouvriers mécaniciens du Kantō (Kantō kikai kō kumiai) ; il fut, au IIe congrès du Parti communiste, en février de l’année suivante, promu responsable de la section des syndicats ouvriers, et l’un des organisateurs du congrès constitutif du Groupe Left qui se tint le mois suivant ; cette formation avait pour objectif la constitution d’une centrale syndicale japonaise pouvant s’affilier au Profintern ; SUGIURA Keiichi fut d’ailleurs nommé responsable de son organe de presse Rōdōkumiai (Syndicats ouvriers) lancé deux mois plus tard. Arrêté au cours de la première vague de répression anticommuniste du mois de juin 1923, il fut condamné à une peine d’emprisonnement de dix mois. Après l’affiliation en février de l’année suivante du Syndicat des ouvriers mécaniciens du Kantō (Kantō kikaikō kumiai) à la Fédération générale du travail (Sōdōmei), ce premier organisme fut absorbé par le Syndicat des ouvriers métallurgistes du Kantō (Kantō tekkō kumiai) ; cette fusion entraîna, en mars 1925, des luttes pour le pouvoir au sein du Syndicat des ouvriers métallurgistes du Kantō qui entraînèrent une vive controverse dans les rangs du Comité central de la Sōdōmei ; l’un des résultats fut l’exclusion des dirigeants de gauche tels WATANABE Masanosuke et SUGIURA Keiichi. Ce dernier collabora alors à la constitution, en avril, du Conseil des syndicats ouvriers japonais (Hyōgikai ou Nihon rōdō kumiai hyōgikai) ; il devint membre permanent du Conseil régional du Kantō (Kantō chihō hyōgikai) et fut également permanent au siège central de l’organisation. Il participa par ailleurs, en août 1925, aux activités du Bureau chargé de la reconstitution du Parti communiste et fut élu membre suppléant du Comité central lors du IIIe congrès du Parti communiste japonais ; il devint finalement membre titulaire au congrès de Nikko, en décembre 1927.
SUGIURA Keiichi posa, sans succès, sa candidature lors des élections générales de février 1928, les premières à être organisées après la promulgation de la Loi sur le suffrage universel ; il s’était présenté dans la première circonscription du département de Shizuoka sur la liste du Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmintō). Appréhendé au cours de la vague de répression du 15 mars suivant, il devint membre du Comité pour un procès unique en audience publique des accusés des affaires concernant le Parti communiste (15 mars 1928 et 16 avril 1929) ; il fit, à l’occasion des audiences qui commencèrent en 1931, un exposé remarqué sur « La ligne et la direction de la politique à suivre vis-à-vis des syndicats ouvriers » (Rōdō kumiai ni taisuru hōshin oyobi shidō). Mais lorsque SANO Manabu et NABEYAMA Sadachika proclamèrent l’abjuration de leurs convictions communistes, SUGIURA Keiichi les suivant, se détacha du mouvement communiste ; la suite de ses activités n’est pas connue.
SOURCE : « SUGIURA Keiichi yoshin jinmon chōsho » (Procès verbal de l’interrogatoire de SUGIURA Keiichi), publié dans Gendai shi shiryō (Documents d’histoire contemporaine), volume 19, 1967.