SUNAGA Kō

Né en 1894 dans le département de Gunma ; mort le 11 septembre 1946 à Tōkyō. Dirigeant du mouvement paysan.

SUNAGA Kō naquit à Narizuka dans le village de Gōdo, district de Nitta, département de Gunma. Son père, paysan assez aisé, cultivait deux hectares lui appartenant et gérait en même temps un moulin. Cela n’empêcha pas SUNAGA Kō de se consacrer au mouvement paysan à partir de 1920. Il organisa à Narizuka, en octobre 1921, une réunion pour revendiquer une réduction du prix des fermages. Un mois plus tard, ses efforts pour donner des structures organisationnelles au mouvement aboutirent à la création du Syndicat des fermiers de Gōdo dont il fut élu président. Le conflit de Gōdo qui débuta alors se poursuivit effectivement jusqu’en 1938, date à laquelle la loi d’ajustement des loyers des terrains cultivés entra en vigueur et où les droits agricoles des fermiers furent reconnus. En 1922, SUNAGA Kō, assista au congrès constitutif du Syndicat des paysans japonais (Nihon nōmin kumiai ou Nichinō) ; il y fut élu administrateur, représentant du Kantō (région de Tōkyō). Un an plus tard, il se porta candidat aux élections générales des délégués des assemblées locales de paysans (Nōkai) ; par sa campagne où il déclarait se fixer pour objectif l’élection des petits fermiers eux-mêmes au sein de telles assemblées (Nōkai), il sut gagner la majorité des voix. Lors du congrès constitutif de l’Union départementale de Gunma du Syndicat des paysans japonais (Nihon nōmin kumiai ou Nichinō), en janvier 1924, SUNAGA Kō fut porté à la présidence. Aux élections du conseil municipal de Gōdo qui eurent lieu la même année, huit postes sur douze furent gagnés par des petits fermiers.
En 1926, SUNAGA Kō soutint avec succès la candidature d’un membre du Syndicat à la fonction de maire. Puis il travailla pendant neuf ans à l’édification de « villages prolétariens » (villages « autogérés » par les paysans) malgré l’opposition violente que lui manifestèrent les associations de propriétaires fonciers.
Très actif dans le monde politique, SUNAGA Kō fut membre de l’exécutif du Comité central tout d’abord du Parti des paysans et des ouvriers (Nōmin rōdō tō) qui fut interdit le jour même de sa fondation, en 1925, puis, trois mois plus tard, du Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmintō), et enfin de celui du Parti japonais ouvriers-paysans (Nihon rōnōtō) auquel il adhéra lors de sa formation, en décembre de la même année. C’est à cette époque que la révolte des petits fermiers de Kizaki, dans le département de Niigata, s’amplifia et SUNAGA Kō alla apporter son soutien aux manifestants en mai 1926. Huit mois plus tard, il fonda la Fédération de la Fraction de la fermeté (Kenjitsuha dōmei) au sein du Syndicat des paysans japonais (Nichinō) et, en mars 1927, lors de la scission du Syndicat, il créa avec SUGIYAMA Motojirō, le Syndicat pan-japonais des paysans (Zen nihon nōmin kumiai ou Zennichinō). Il déploya ensuite son activité au sein du Comité di­ recteur du Syndicat national des paysans (Zenkoku nōminkumiai ou Zennō) quand celui-ci fut formé en 1928 par la fusion du Syndicat des paysans japonais (Nichinō) et du Syndicat pan-japonais des paysans (Zen nichinō).
SUNAGA Kō était un réaliste : ne se fixant jamais d’objectifs illusoires, il sut s’adapter aux situations nouvelles et changer d’appartenance lors de la réorganisation du Parti national populaire (Zenkoku taishū tō) et du Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō). Ainsi fit-­il toujours la meilleure utilisation de la légalité. C’est dans cet esprit qu’il se livra à une étude extrêmement détaillée des règlements et de la loi qui lui permit de manœuvrer avec une grande habileté et de n’être impliqué qu’une seule fois en justice malgré ses nombreuses arrestations lors des conflits de petits fermiers.
Au printemps 1929, lorsque les propriétaires fonciers exigèrent des membres du Syndicat la restitution des champs cultivés, ceux-ci plantèrent des panneaux interdisant aux propriétaires l’accès des terres qu’ils utilisaient eu commun pour l’élevage du ver à soie. Cet acte fut considéré comme une manifestation de violence et les membres du Syndicat furent condamnés à une amende de trente yen.
SUNAGA Kō, outre qu’il obtint le pouvoir politique dans le « village prolétarien », créa à Gōdo une coopérative de crédit (Shin’yo Kōbai riyō kumiai) pour améliorer la vie des paysans et accroître leur bien-être. Pendant dix ans, il occupa les fonctions d’administrateur de l’association et l’honnêteté de sa gestion lui valut une réputation de grande vertu.
Dès que le régime militariste fut en place, le mouvement paysan se trouva asphyxié et la politique municipale retomba dans les mains des propriétaires fonciers. En 1939, SUNAGA Kō créa avec ses camarades la Fédération pour la réforme du système agraire (Nōchiseidō kaikaku dōmei) travaillant sans relâche à la poursuite du mouvement des petits fermiers. Mais cette organisation fut dissoute au bout de trois ans.
Après la guerre, SUNAGA Kō, candidat du Parti socialiste, fut élu à la Chambre des représentants eu avril 1946. Mais il allait bientôt mourir à Kameari, à Tōkyō, après avoir été terrassé par une crise cardiaque lors d’une intervention à la Diète.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237618, notice SUNAGA Kō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 25 avril 2022.

ŒUVRE : SUNAGA Kō nikki (Journal de SUNAGA Kō), 1968.

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