Né le 20 mai 1900 dans le département d’Ehime ; mort le 8 décembre 1940. Militant syndicaliste.
Né à Kadono, village du district d’Arai dans le département d’Ehime, SUZUKI Etsujirō était le second fils d’un petit fermier (kosaku) ; à la sortie de l’école primaire, il entra à l’usine de Besshi appartenant à la société minière Sumitomo où il fit connaissance de YAMAUCHI Tetsukichi. Il travailla ensuite à l’usine d’Innoshima, des forges Ōsaka, puis trouva, en 1917, un emploi de finisseur dans l’aciérie Sumitomo, où il rencontra ŌYA Shōzō et retrouva YAMAUCHI Tetsukichi. Licencié avec ŌYA Shōzō en 1921 à la suite des conflits qui survinrent dans l’usine, il participa à des luttes, qui se déroulèrent dans la Société des forges Ōsaka en 1922, et en 1926 dans les mines de cuivre de Besshi et il fut emprisonné à chaque conflit. En juin 1924, élu de la première section locale de l’Association des cœurs de fer (Tesshin), formée par les ouvriers de la fabrique de matériel électrique Kurosaki, SUZUKI Etsujirō devint membre de la direction du Syndicat de la métallurgie d’Ōsaka (Ōsaka kinzoku rōdō kumiai), affilié à la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei ou Nihon rōdō sōdōmei). Il s’efforça de développer l’Union des sections locales des Cœurs de fer (Tesshin) sous la direction de YAMAUCHI Tetsukichi. SUZUKI Etsujirō épousa en 1925 Yuriko qui lui avait été présentée par KUTSUMI Fusako. Au congrès de la Sōdōmei d’octobre 1928 il fut élu membre du Comité central sous l’étiquette de la Fraction d’opposition aux dirigeants (Han kambu ha), avec YAMAUCHI Tetsukichi et MOTOYAMA Shigesada ; en février 1929, il regroupa certains membres pour créer la Société du Lundi (Getsuyô kai). En août de la même année une réunion extraordinaire du Comité central de la Sōdōmei fut convoquée, et décida la dissolution de la Société du lundi (Getsuyō kai) malgré les interventions de SUZUKI Etsujirō et MOTOYAMA Shigesada, et la réorganisation de l’Union des sections locales des Cœurs de fer (Tesshin) ; les deux opposants furent expulsés à la suite de ces décisions ; en outre SUZUKI Etsujirō et KUWAJIMA Namio durent quitter le Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō), pour se conformer aux décisions prises en novembre 1929 par le Comité central de ce parti. En septembre 1929, SUZUKI Etsujirō participa à la fondation de la Fédération nationale des syndicats ouvriers (Rōdō kumiai zenkoku dōmei), et, en juillet 1930, à la création du Parti national populaire (Zenkoku taishū tō).
Dès la naissance de la Fédération des syndicats ouvriers nationaux (Zenrō ou Zenkoku rōdō kumiai dōmei), formée par la fusion de la Fédération des syndicats ouvriers du Japon (Nihon rōdō kumiai dōmei), et de la Fédération nationale des syndicats ouvriers (Rōdō kumiai zenkoku dōmei), SUZUKI Etsujirō fut nommé responsable de l’Union d’Ōsaka de la Zenrō, puis responsable du Syndicat de la métallurgie d’Ōsaka (Ōsaka kinzoku rōdō kumiai) affilié à la Zenrō. Il rompit avec MOTOYAMA Shigesada qui adhérait à la fois à la Zenrō et à l’Association nationale des syndicats ouvriers japonais (Zenkyō ou Nihon rōdō kumiai kyōgikai). SUZUKI Etsujirō s’opposa lors du congrès de l’Union d’Ōsaka au projet de constitution d’une Association de lutte contre le nazisme et le fascisme (Han nachisu fassho funsai tōsō kyōgikai) élaborée par le Conseil général des syndicats ouvriers (Rōdō kumiai sōhyōgikai). Comme il ne prit pas de part active à la constitution de l’Association pour le développement combiné de la Zenrō et de la Sōdōmei dans la région de Kōnan en avril 1935, SUZUKI Etsujirō fut démis de ses pouvoirs politiques dans l’Union locale de Kōnan, l’organisation la plus importante du Syndicat de la métallurgie d’Ōsaka (Ōsaka kinzoku rōdō kumiai), par WADA Shisashi, secrétaire général. Devenu, en octobre 1936, responsable de l’Union d’Ōsaka de la Fédération générale pan-japonaise du travail (Zensō ou Zen nihon rōdō sōdōmei), il quitta en décembre 1938 cette Fédération avec ses camarades, anciens membres de la Zenrō. SUZUKI Etsujirō se prononça pour la dissolution immédiate des syndicats ouvriers et leur intégration dans la Société patriotique industrielle (Sangyō hōkoku kai). Il fut président de la cérémonie de dissolution de l’ancienne Union d’Ōsaka de la Zenrō et mit son projet à exécution en l’intégrant dans la Société patriotique industrielle (Sangyō hōkoku kai). SUZUKI Etsujirō mourut de fièvre typhoïde en 1940.
SOURCES : Ōsaka hyakunenshi (Histoire d’un siècle de la ville d’Ôsaka), 1968. — KUWAJIMA Namio, Senzen no sumitomo rōdō undōshi (Histoire des mouvements ouvriers chez Sumitomo avant la guerre), 1972.