TADOKORO Teruaki

Né le 3 novembre 1900 en Hokkaidō ; mort en novembre 1934. Militant socialiste, puis communiste.

Fils d’un médecin militaire du troisième degré, TADOKORO Teruaki naquit à Kotaru dans l’île de Hokkaidō. Dès son plus jeune âge, il fit preuve de grandes capacités et, au cours de ses études secondaires à l’école de Kotaru, il fut toujours le premier de sa classe. A l’âge de onze ans, il perdit sa mère, et son père introduisit une concubine dans la maison familiale. Après s’être heurté avec lui sur ce sujet, Teruaki le quitta pour vivre seul, tout en continuant à étudier malgré des difficultés matérielles. Par bonheur, il fut bientôt recueilli par le directeur d’une compagnie commerciale qui souhaitait faire de lui son fils adoptif. Après avoir obtenu le diplôme de l’école secondaire de Kotaru, TADOKORO Teruaki se rendit à Tōkyō dans le but de passer l’examen d’entrée à l’école supérieure Daiichi. A cette occasion, il assista à une conférence donnée par la Société de l’aube (Reimei kai). Il se rendit alors compte du caractère bureaucratique de l’école supérieure et échoua volontairement à l’examen d’entrée. Au mois de septembre 1918, une vacance lui permit de s’inscrire en sciences politiques à l’université Waseda, que l’on nommait alors « le campus de la liberté ».
Il y adhéra à la Fédération des bâtisseurs (Kensetsusha dōmei), association socialiste qui regroupait des étudiants de l’Université. En 1920, TADOKORO Teruaki prit part à la cérémonie d’inauguration de la Fédération socialiste du Japon (Nihon shakaishugi dōmei). Après avoir reçu l’ordre de se séparer, les participants se heurtèrent violemment aux forces de l’ordre et lui-même se trouva parmi les personnes appréhendées : il fut emmené à la maison d’arrêt de Tōkyō, mais relâché faute de preuves. A l’issue de cet incident, la direction de l’Université le con­ damna à redoubler et sa famille adoptive le chassa. TADOKORO Teruaki préféra alors abandonner ses études (il était en deuxième année) et fréquenta le leader socialiste YAMAKAWA Hitoshi, qu’il aida à fonder la Société du mercredi (Suiyō kai), l’assistant en outre dans la rédaction de la revue Shakaishugi kenkyū (Etudes sur le socialisme). TADOKORO Teruaki fut par ailleurs rédacteur en chef à la revue Zen’ei (Avant-garde) dès sa fondation, en décembre 1921, mais il renonça à cette activité dès le quatrième numéro, en faveur d’UEDA Shigeki. TADOKORO Teruaki, qui vivait à Ōi en compagnie de deux ouvriers, SUGIURA Keiichi et KANEKO Kentarō, travailla également avec eux à organiser les travailleurs japonais. Ayant adhéré au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) au mois de juillet 1922, il fut arrêté à l’occasion de la première vague d’arrestations visant le Parti communiste, le 5 juin 1923, détenu huit mois avant jugement, pour être enfin condamné à dix mois de prison ferme. On raconte qu’au long des huit mois qui précédèrent l’audience, il n’ouvrit pas une seule fois la bouche pendant les interrogatoires. En 1926, TADOKORO Teruaki marqua son opposition an « fuknmotoïsme » (doctrine prônée par FUKUMOTO Kazuo), qui insistait sur la nécessité d’une épuration du Parti ; et qui fut un temps prépondérant an sein du Parti communiste japonais en apportant sa contribution, contrairement aux autres disciples de YAMAKAWA Hitoshi, à la création du Parti ouvriers-paysans japonais (Nihon rōnō tō). Dès les débuts de ce parti, il fut l’un des militants les plus actifs de la direction en tant que secrétaire général suppléant. C’est à cette période de la vie de TADOKORO Teruaki que se situe l’épisode assez curieux de son mariage avec SUWA Yaeko. Cette dernière le vit pour la première fois au cours d’une conférence sur les problèmes socialistes qui se tint en 1923 à Nagoya. Désireuse d’épouser TADOKORO Teruaki, SUWA Yaeko eut recours aux bons offices de HAYAMA Yoshiki, mais, n’obtenant pas de réponse, elle pressa TADOKORO par télégramme de donner son accord, ce qu’il fit, par télégramme également, et ce n’est qu’alors qu’elle quitta sa famille pour aller le rejoindre à Tōkyō. Par la suite, TADOKORO Teruaki appartint au Parti national populaire (Zenkoku taishū tō), au Parti national populaire ouvriers-paysans (Zenkoku rōnō taishū tō), et, en 1932, an Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō), et fut membre permanent du Comité exécutif de tous les trois successivement. A ce titre, il rédigea un grand nombre de discours. TADOKORO Teruaki fut également un excellent organisateur ainsi qu’un militant actif et de grand talent. Il mourut de maladie au mois de novembre 1934. Son épouse, Yaeko, appartint après la guerre à la Chambre des conseillers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237628, notice TADOKORO Teruaki, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 avril 2022.

ŒUVRE : Puroretaria keizaigaku (L’Économie prolétarienne), 1925, en collaboration avec YAMAKAWA Hitoshi. — Oshū shakai undō shi (Histoire des mouvements sociaux européens), 1925. — Seiji undō no ABC (L’ABC du mouvement politique), 1925. — Dai ichi musansha dokuhon (Le Premier manuel du prolétaire), 1925. — Musan seita no kenkyū shiryō (Documents pour une étude des partis prolétariens), 1925. — Traduction de Zinoviev, RENIN no shōgai to gakusetsu (La Vie et la doctrine de Lénine), 1925. — Intanashonaru (L’Internationale), 1927. — Shakai undō jiten (Dictionnaire du mouvement socialiste), 1928. — Shakai kagaku jiten (Dictionnaire des sciences sociales), 1931. — Musan to jūjigai (Au carrefour des partis prolétariens), 1932.

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