TAKAGI Kenmyō (nom de jeunesse : YAMADA Tsumasaburō)

Né le 24 juin 1864 ; mort le 24 juin 1914 dans la prison d’Akita. Victime de l’Affaire du complot de lèse-majesté.

TAKAGI Kenmyō naquit dans le village d’Odai à Owari ; avant d’avoir été adopté en 1893 par TAKAGI Yoshii qui désirait en faire son héritier, il s’appelait YAMADA Tsumasaburō. Il fréquenta entre 1885 et 1886, l’école de la secte bouddhiste Shinshu à Nagoya et devint en 1897, le supérieur du temple J TAKAGI senji de Shingū. Après avoir rédigé sept ans plus tard un court essai intitulé Yo ga shakashugi (Mon socialisme), TAKAGI Kenmyō s’intéressa de plus en plus à la lecture de journaux et revues socialistes et rencontra finalement en 1907, ŌISHI Seinosuke, par l’entremise duquel il entra en relation avec le Groupe des socialistes de Shingū (Shingū Gurupu) dont ce dernier était l’animateur ; il offrit son temple pour abriter les réunions du groupe et alla même parfois jusqu’à faire lui-même de brefs exposés sur le socialisme. Quand KŌTOKU Shūsui vint, en juillet 1909, rendre visite à ŌISHI Seinosuke, c’est dans le (temple) Jōsenji qu’eut lieu leur entretien. TAKAGI Kenmyō était par ailleurs très proche de cette catégorie particulière des fidèles du temple que constituaient les « burakumin » (« gens des hameaux » ou hors-caste japonais souffrant de discrimination sociale en raison de leur lieu de naissance) ; ils étaient nombreux à le fréquenter, car il ne les traitait jamais de manière différente de celle avec laquelle il accueillait les autres fidèles ; c’est en ce sens qu’on a pu le considérer comme un des pionniers du mouvement de nivellement (qui se développera plus tard afin de supprimer les discriminations sociales). Pour avoir participé avec NARIISHI Heishirō, MINEO Setsudō et SAKIKUBO Seiichi à la réunion du ter janvier 1909 au cours de laquelle ŌISHI Seinosuke raconta l’histoire que lui avait confiée KŌTOKU Shūsui à Tōkyō, TAKAGI Kenmyō fut impliqué dans l’Affaire du complot de lèse-majesté, et arrêté en juillet 1910 pour crime de haute trahison ; il fut condamné le 18 janvier de l’année suivante à la peine de mort en même temps que KŌTOKU Shūsui par la Cour suprême, mais cette peine fut commuée le jour suivant en incarcération à vie. Il se suicida trois ans plus tard alors qu’il purgeait sa peine à la prison d’Akita.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237632, notice TAKAGI Kenmyō (nom de jeunesse : YAMADA Tsumasaburō), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 avril 2022.

SOURCES : SHIOTA Shiōbei, WATANABE Junzō, Hiroku taigyaku jiken (Documents secrets sur l’Affaire du complot de lèse-majesté), 1959. — YOSHIDA Hisaichi, Nihon kindai bukyō shi kenkyū (Recherches sur l’histoire moderne du bouddhisme au Japon), 1959. — Comité de rédaction des œuvres complètes de KŌTOKU Shūsui, Taigyaku iiken arubamu (Album de l’Affaire du complot de lèse-majesté), 1972.

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