TAKAMURE Itsue

Née le 18 janvier 1894 dans le département de Kumamoto ; morte le 7 juin 1964. Journaliste et femme de lettres ; militante féministe anarchiste.

TAKAMURE Itsue était la fille aînée de TAKAMURE Katsutarō, enseignant à Toyokawa, dans le district de Shimo-Mashiki, département de Kumamoto (Toyokawa appartient aujourd’hui à la commune de Matsuhashi). Après avoir fréquenté les cours préparatoires de l’école féminine Kotō de Kumamoto, elle s’inscrivit en 1909 à l’Ecole normale du département de Kumamoto. Souffrant gravement du béribéri, elle dut cependant interrompre ses études an mois de décembre de l’année suivante, pour ne les reprendre qu’en 1912, après sa guérison, et cette fois à l’école supérieure privée pour jeunes filles de Kumamoto, où elle entra en quatrième année. Devant soutenir financièrement sa famille, alors en difficulté, elle abandonna à nouveau ses études, définitivement cette fois, à la fin de sa quatrième année (1913), pour travailler comme employée de bureau à l’usine Kanebō de Kumamoto. Elle abandonna cependant ce travail dès le mois d’avril de l’année suivante, pour devenir institutrice suppléante à l’École primaire de Tomochi. Elle restera dans l’enseignement jusqu’en 1917, date à laquelle elle démissionnera, avec l’intention de devenir journaliste. C’est à partir de ce moment qu’elle écrivit de la poésie, des chroniques et des articles de journaux. Elle épousa bientôt HASHIMOTO Kenzō (1919) et, après avoir vécu alternativement à Kumamoto et à Tōkyō, elle se fixa définitivement dans la capitale en mars 1922. TAKAMURE Itsue se consacra alors plus particulièrement à des recherches sur les sciences et la pensée sociales, puis à l’histoire de la condition féminine. Ces recherches l’amenèrent à fonder en janvier 1930, avec IFUKUBE Keiko, HIRATSUKA Raichō, SUMII Sue, MOCHIZUKI Momoko, la Ligue artistique des femmes prolétariennes (Musan fujin geijutsu renmei). Elle s’orienta alors vers l’anarchisme qu’elle étudia d’un point de vue féministe, et lança l’organe de la Ligue, Fujin sensen (Le Front féminin), qui ne parut que jusqu’au seizième numéro daté juin 1931. Vers la même époque, TAKAMURE Itsue acquit une certaine notoriété par ses articles, publiés dans des revues anarchisantes. Elle cessa cependant presque aussitôt de militer en première ligne du mouvement, et, clouée à nouveau au lit par la maladie, elle revint en 1933 au journalisme et à la recherche. Elle a laissé en particulier de nombreux ouvrages sur l’histoire de la condition féminine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237635, notice TAKAMURE Itsue, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 avril 2022.

ŒUVRE : Watakushi no seikatsu to geijutsu (Ma vie et l’art), 1922. — Tōkyō wa net­ subyō ni kakatte iru (Tōkyō en proie à la fièvre), 1925. — Kuroi onna (La Femme noire), 1930. — Fujin seikatsu sensen (Le Front de lutte de la vie féminine), 1931. — Bokeisei no kenkyū (Recherches sur le système matriarcal), 1938. — Shōseikonsei no kenkyū (Recherches sur le matriarcat agnatique). — Hi no kuni no onna no nikki (Journal d’une femme du pays du feu), 1965. — TAKAMURE ltsue zenshū (Œuvres complètes de TAKAMURE Itsue), 10 vol., 1966-1967.

SOURCES : Fu jin sensen (Le Front féminin), 1930 à 1931.

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