TAKANO Minoru

Né le 27 janvier 1901 à Tōkyō. Militant syndicaliste ; dirigeant de la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei), puis du Conseil général des syndicats ouvriers japonais (Sōhyō).

Né à Tōkyō le 27 janvier 1901, TAKANO Minoru entra à la section d’études physiques et techniques de l’université Waseda, après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires à l’école d’Azabu (1920). Après avoir adhéré, en mai 1920, à la Société des hommes de l’aube (Gyōmin kai) fondée par des étudiants de Waseda, il participa en 1922 au Mouvement d’aide aux victimes de la famine en Union soviétique. Devenu, dès sa fondation en novembre 1922, président du bureau de l’Union des étudiants (Gakusei rengōkai), il fut ainsi amené à prendre la tête de l’ensemble du mouvement étudiant japonais. En avril de l’année suivante, TAKANO Minoru organisa avec ŌYAMA lkuo et SANO Manabu la Fédération culturelle de l’université Waseda (Sōdai bunka dōmei), au sein de laquelle il assuma également la présidence du bureau. En 1924, il prit la direction d’un mouvement d’opposition à la constitution d’un groupe d’études militaires dans l’Université. Il participa également, toujours en 1924, au mouvement dirigé contre les lois de répression du mouvement socialiste. Peu de temps après, il interrompit ses études universitaires pour se consacrer entièrement au mouvement socialiste. Il y assuma diverses responsabilités, dont celle de membre du secrétariat central du Groupe de recherches sur la politique (Seiji kenkyū kai), fondé en juin 1924, puis celle de dirigeant du Conseil des syndicats ouvriers japonais (Hyōgikai) pour la région nord, district de Tōkyō, en 1926. Dès lors, il se consacra principalement au mouvement ouvrier. Fondateur en 1928 du Syndicat des ouvriers de l’édition de Tōkyō (Tōkyō shuppan rōdō kumiai), il en fut le secrétaire général. De même, après avoir pris une part active à sa création, il devint secrétaire général du Congrès national pan-industriel des syndicats ouvriers (Zensangyō rōdō kumiai zenkoku kaigi), en juillet 1929. Il fut à l’origine de l’affiliation du Syndicat des ouvriers de l’édition de Tōkyō à la Fédération des syndicats ouvriers nationaux (Zenrō), fondée en 1930, et devint, dès la même année, membre du comité exécutif de ce dernier organisme pour l’Union régionale de Tōkyō. En septembre 1931, TAKANO Minoru réunit autour de lui les opposants à l’adhésion au Club japonais du travail (Nihon rōdō kurabu) pour fonder la Fédération pour le rejet du club japonais du travail (Nihon rōdō kurabu haigeki dōmei), où il assuma les fonctions de secrétaire général. L’année suivante cependant, une partie des membres de la Fédération rejoignit le Club japonais du travail. TAKANO Minoru réorganisa alors la Fédération sous le nom de Congrès national unifié de la Zenrō ou Fédération des syndicats ouvriers nationaux (Zenrō tōitsu zenkoku kaigi), dont il fut également le secrétaire général. En 1933 et 1934, TAKANO Minoru assuma par ailleurs les responsabilités de secrétaire permanent de la fraction d’opposition à l’Association nationale des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai zenkoku kyōgikai, ou Zenkyō). Au mois de novembre 1934, il participa à la constitution du Conseil national des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai zenkoku hyōgikai) où il occupa également les fonctions de secrétaire permanent. Jusqu’en 1940, TAKANO Minoru s’efforça de renforcer et de faire progresser la tendance légaliste du mouvement ouvrier de gauche. Puis, à partir de la dissolution des organisations ouvrières et jusqu’à la défaite, il travailla à la compagnie d’appareils électriques de chauffage Shōwa. Dès la fin de la guerre, il se consacra à la renaissance des syndicats ouvriers et devint à sa fondation, en janvier 1946, secrétaire général du Syndicat des ouvriers de la métallurgie de la région du Kantō (Kantō zenkin rōdō kumiai). En août de la même année, il fut désigné au poste de secrétaire général adjoint de la Fédération générale des syndicats ouvriers du Japon (Sōdōmei) à l’occasion du 1er congrès. Il y cumula également les fonctions de responsable de la section des études et responsable de la section de réorganisation des activités. Au mois de septembre de la même année, TAKANO Minoru fut désigné comme secrétaire général du Syndicat national des ouvriers de la métallurgie (Zenkoku zenkin). Elu secrétaire général de la Fédération générale des syndicats ouvriers japonais (Sōdōmei) lors du congrès de 1948, TAKANO Minoru s’imposa comme leader de l’aile gauche de la Fédération et s’efforça d’affermir sa position. A partir de 1949, il travailla à l’organisation du Conseil général des syndicats ouvriers japonais (Sōhyō), fondé en juillet 1950 pour remplacer la Sōdōmei qui venait d’être dissoute (TAKANO Minoru lui-même avait favorisé cette dissolution). Parvenu, en mars 1951, au poste de président du bureau du Conseil général (Sōhyō), il se consacra, et ce, jusqu’à sa démission en juillet 1955, à la promotion des « trois principes fondamentaux de la paix » (paix universelle, respect de la neutralité, non-prolifération des bases militaires), tout en s’opposant à l’adhésion du Conseil à la Confédération internationale des syndicats ouvriers libres (Kokusai jiyū roren ou I.C.F.T.U.). Il prit en même temps la direction de nombreuses grèves, en particulier à l’usine d’Akabane des aciéries Nihon seitetsu,·à l’usine sidérurgique Amagasaki et aux filatures de soie Konoe, contribuant à transformer le Conseil général (Sōhyō) en une véritable organisation de lutte, à tel point que l’on put parler de « l’époque TAKANO ». Devenu en 1956 vice-président du comité du Syndicat national des ouvriers de la métallurgie (Zenkoku zenkin), TAKANO Minoru le demeura jusqu’en 1970, se limitant ensuite au rôle de conseiller.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237638, notice TAKANO Minoru, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 avril 2022.

ŒUVRE : Nihon no rōdō undō (Le Mouvement ouvrier au Japon), 1958, etc.

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