Né le 1er décembre 1895 à Tōkyō. Militant syndicaliste.
Né à Tōkyō, TAKAYAMA Kyūzō fit ses études primaires avant de travailler en usine. Ses fréquents changements d’emploi lui permirent d’acquérir une expérience étendue de la condition ouvrière ; il participa en outre à des mouvements de grève et fut licencié. A partir de l’année 1919, il se consacra au développement du mouvement ouvrier sous tous ses aspects, à l’organisation ou encore au soutien de grèves. C’est à partir de l’usine où il travaillait à l’époque qu’il rassembla, vers la fin de 1919, des ouvriers mécaniciens de la capitale pour fonder, avec SUGIURA Keiichi, le Syndicat des techniciens des machines du Grand Japon (Dai Nihon kikai gikō kumiai), Ce syndicat s’intitula par la suite Syndicat japonais des techniciens des machines (Nihon kikai gikō kumiai) puis simplement de Syndicat des techniciens des machines (Kikai gikō kumiai). Il s’efforça ensuite d’étendre son organisation aux ouvriers de l’usine métallurgique lkegai puis des chantiers navals Ishikawajima, ainsi que de consolider la section de sa propre usine. En 1920, TAKAYAMA entra lui-même à l’usine Ikegai, où la section du Syndicat des techniciens des machines (Kikai gikō kumiai) lui servit de point de départ pour constituer le Syndicat des ouvriers de Motoshiba (Motoshiba rōdō kumiai). Il lança en même temps la revue Kanabuchi (Le Fouet métallique), organe commun des deux syndicats qu’il avait fondés. En juin 1922, il apporta sa contribution à la création de l’Union des syndicats ouvriers de la mécanique (Kikai rōdō kumiai rengōkai) en y entraînant à sa suite les travailleurs affiliés au Syndicat des ouvriers de Motoshiba (Motoshiba rōdō kumiai) et ceux du Syndicat des techniciens des machines (Kikai gikō kumiai), TAKAYAMA s’affirma également comme l’un des principaux personnages à avoir montré la voie aux syndicats importants de la tendance Jiyū rengō (Union indépendante) opposée à la tendance Sōdōmei (Fédération générale des syndicats ouvriers japonais). Vers la même époque, il milita activement pour l’organisation syndicale et les mouvements de grève des ouvriers de la métropole, et cela aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de son propre syndicat. Durant l’été 1923, en particulier, il s’employa à promouvoir le mouvement de grève des ouvriers de l’usine métallurgique Ikegai. Au mois de mars 1924, au cours de l’époque troublée qui vit de nombreux changements d’orientation au sein du mouvement ouvrier, à la suite du Grand tremblement de terre du Kantō, TAKAYAMA Kyūzō s’employa à faire sortir l’Union des syndicats ouvriers de la mécanique (Kikai rōdō kumiai rengōkai) de la tendance « Jiyū rengō » pour la faire évoluer vers une position plus réaliste. Deux années plus tard, face à une grave diminution d’influence de l’Union des syndicats ouvriers de la mécanique (Kikai rōdō kumiai rengōkai), TAKAYAMA Kyūzō choisit la solution de la fusion avec l’Union japonaise des syndicats ouvriers (Nihon rōdō kumiai rengōkai) de SAKAMOTO Kōzaburō (janvier 1926). L’organisme ainsi formé prit le nom d’Union générale des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai sōrengō). Ce fut pour lui l’occasion, en tant que l’une des personnalités centrales de l’Union de Tōkyō de la Sorengō (Union générale des syndicats ouvriers japonais), d’orienter cette dernière vers un « syndicalisme ouvrier réaliste ». Parallèlement à ces activités, TAKAYAMA Kyūzō milita également sur le plan politique, et fut successivement en rapport avec le Parti ouvrier-paysan japonais (Nihon rōnō tō) et le Parti national populaire (Zenkoku Taishū tō).
L’aggravation de la situation intérieure incita l’Union générale des syndicats ouvriers japonais (Sōrengō) à se ranger graduellement à droite, en adhérant d’abord au Club japonais du travail (Nihon rōdō kurabu) en 1931, puis au Congrès japonais des syndicats ouvriers (Nihon rōdō kumiai kaigi). TAKAYAMA Kyūzō s’engagea lui-même dans cette voie, surtout après que l’Union générale et les anciens membres du Parti ouvrier-paysan japonais (Nichirō tō) l’eurent précédé dans cette voie. II fut peu à peu conduit, de cette manière, à coopérer à la production nationale et à l’effort de guerre. C’est ainsi qu’il adhéra à la Fédération du peuple du nouveau Japon (Shin nihon kokumin dōmei) de SHIMONAKA Yazaburō, puis à l’Association ouvrière pour l’aide financière à la défense nationale (Kokuhō kenkin rōdō kyōgikai) de KAMINO Shin’ichi. TAKAYAMA Kyūzō alla même jusqu’à militer activement pour le Groupe national de discussion des syndicats ouvriers patriotiques (Aikoku rōdō kumiai zenkoku kondankai) et pour le mouvement patriotique de production, négations même des syndicats ouvriers indépendants pour lesquels il s’était battu auparavant.
ŒUVRE : Nihon no rōdōsha no dōkō ni tsuite (Sur les tendances des ouvriers japonais), 1934, etc.
SOURCES : MATSUO Hiroshi et OKOCHI Kazuo, Nilwn rōdō kumiai monogatari (Le Roman des syndicats ouvriers japonais), partie consacrée à la période Shōwa, 1965.