Né le 20 février 1875, dans le département de Kagawa ; mort le 29 novembre 1932. Victime de l’Affaire du complot de lèse-majesté.
Après sa sortie de l’école primaire Jinja, TAKEDA Kuhei, qui était né à Asano, district de Kagawa, dans le département du même nom, devint ouvrier et changea fréquemment de lieu de travail : Ōsaka, Nagoya, Tōkyō puis Ōsaka de nouveau. Alors qu’il était à Nagoya, il fut témoin des mauvais traitements infligés aux ouvrières et se rendit compte que les syndicats ouvriers étaient nécessaires. S’étant rendu à Tōkyō, il adhéra, en 1898, à l’Association pour la formation de syndicats ouvriers (Rōdōkumiai kiseikai) de KATAYAMA Sen. Trois ans plus tard, il retourna à Ōsaka où il constitua une association du même type avec l’espoir qu’elle servirait d’exemple, mais cette entreprise échoua et il devint alors ouvrier ciseleur.
A la suite de sa rencontre, en juin 1907, avec MORICHIKA Unpei qui avait redonné vie à la Société de l’homme du peuple d’Ōsaka (Ōsaka heimin sha) et qui s’apprêtait à relancer l’Ōsaka (Nihon) heimin shimbun (Le Journal de l’homme du peuple d’Ōsaka et du Japon), TAKEDA Kuhei décida de participer aux activités de cette organisation et il fut bientôt considéré par MORICHIKA Unpei lui-même, comme l’un des militants les plus actifs. Quelque temps après le démantèlement de la Société de l’homme du peuple, en décembre 1908, TAKEDA Kuhei participa avec OKAMOTO Eiichirō et MIURA Yasutarō à la réunion de l’auberge MURAKAMI à Ōsaka au cours de laquelle ŌISHI Seinosuke, de retour de Tōkyō, fit le récit de son voyage dans la capitale. En mai de l’année suivante, il entendit également avec MIURA Yasutarō, le discours « séditieux » d’UCHIYAMA Gudō, de passage à Ōsaka sur le chemin de retour au (temple) Heiheiji, qui parlait de supprimer le prince héritier. Pour avoir assisté à ces deux séances, TAKEDA Kuhei fut arrêté en août 1910 pour crime de lèse-majesté ; il passa en jugement avec KŌTOKU Shūsui et autres devant la Cour suprême le 18 janvier de l’année suivante et fut condamné à la peine de mort ; la sentence fut commuée le lendemain, par grâce spéciale, en emprisonnement à vie ; il purgea sa peine dans la prison d’Isahaya à Nagasaki et fut mis en liberté surveillée le 29 avril 1929. Il mourut trois ans plus tard, victime d’un accident de la circulation.
SOURCES : MORINAGA Eizaburō, « Taigyaku jiken to Ōsaka, Kōbe gumi » (L’Affaire du complot de lèse-majesté et les groupes d’Ōsaka et de Kōbe), dans Ōsaka chihō rōdō undō shi kenkyū, n° 10, décembre 1969. — Comité de rédaction des œuvres complètes de KŌTOKU Shūsui, Taigyaku jiken arubamu (Album de l’Affaire du complot de lèse-majesté), 1972.