Né le 27 juillet 1883 dans le département de Niigata ; mort en décembre 1959. Avocat progressiste ; dirigeant du mouvement paysan.
TAMAI Junji était le fils cadet de TAMAI Sadatarō, grand propriétaire foncier de la localité de Kameda, district de Nagakanbara, département de Niigata. Diplômé en 1910 de la section de droit allemand de l’université de Tōkyō, il devint avocat. Confronté à la révolte paysanne de Kizaki, il voulut soutenir les petits fermiers, mais il fut contesté par les militants qui lui disaient : « Nous avons décidé, dès le départ, de mener la lutte, seuls, entre paysans. » Il fut ensuite lui-même agriculteur pendant trois ans à Aizu dans le département de Fukuoka, et fut alors convaincu de la nécessité de la baisse de l’impôt annuel en riz.
En 1924, TAMAI Junji ouvrit un cabinet d’avocat à Niigata, et tout en participant au mouvement social, il contribua à l’élargissement de la lutte juridique pour défendre les victimes des arrestations massives du 15 mars 1928 et 16 avril 1929. Il s’opposa, en 1929, en portant l’affairé en justice, à ce que son cousin, qui était propriétaire foncier, impose aux fermiers une augmentation du loyer des terres et, de ce fait, il ne put assister aux derniers moments de son père. C’est à partir de cette époque, dit-on, qu’il fut surnommé le « père des paysans » et il conserva leur confiance. En mai 1928, il avait pris en main la direction de la Fédération des paysans du nord du Japon (Kitanihon nōmin dōmei) ; puis en septembre 1929, fut créé le Parti du peuple du nord du Japon (Kitanihon minshūtō) et il en présida le comité exécutif. En 1932, il fut l’artisan de la fusion de la Fédération des paysans du nord du Japon (Kitanihon nōmin dōmei) avec l’Union départementale de Niigata de la Fraction du congrès national du Syndicat national des paysans (Zennō zenkoku kaigiha ou Zen’aiha) ; devenu membre du conseil général du département de Niigata, puis du conseil municipal de Niigata à partir de 1937, il fut toujours à l’avant-garde de la lutte pour la sauvegarde des intérêts des paysans de la région.
Victime de la répression dirigée contre le mouvement de Front populaire en décembre 1937, TAMAI Junji fut cependant mis en liberté sous caution en mai 1940. Mais à sa sortie de prison, il porta plainte contre la police qui avait falsifié son dossier et, à la suite de cette plainte, fut réincarcéré en décembre 1941. Sa peine fut suspendue pour bonne conduite deux ans plus tard, mais il était désormais privé du droit d’exercer le métier d’avocat.
Après la guerre, TAMAI Junji put reprendre ses activités de juriste et, en avril 1946, candidat du Parti socialiste (Shakaitō), il fut élu à la Chambre des représentants. II mourut à l’âge de soixante-quatorze ans.