Née le 3 novembre 1902 dans le département de Fukushima. Compagne de WATANABE Masanosuke ; dirigeante communiste.
Troisième fille d’un charpentier, TANNO Setsu naquit à Onahama dans le département de Fukushima. Son père ayant trouvé un emploi aux houillères de Hitachi, elle le suivit dans cette ville en 1913. Diplômée de l’école primaire supérieure Miyata des houillères en 1917, elle travailla d’abord comme serveuse à la cantine de la mine de Hitachi, puis comme garde-malade à l’hôpital de Motoyama, village avoisinant. C’est en lisant la revue Fujin kōron (La Tribune des femmes) qu’elle commença à manifester un grand intérêt pour le mouvement de participation des femmes à la politique. Après avoir fait la connaissance de SŌMA Ichirō, KAWAI Yoshitora et KITAJIMA Kichizō, elle fut indignée par la manière dont les autorités des entreprises de Hitachi opprimaient les membres de la section locale de la Société fraternelle (Yūai kai) parmi lesquels figuraient ses nouveaux amis. Entre 1921 et 1923, TANNO Setsu quitta trois fois la maison paternelle pour se rendre dans la capitale. Elle en profita pour apporter sa participation à la Société des hommes de l’aube (Gyōmin kai), à la Société, féministe, des vagues rouges (Sekiran kai), ainsi qu’à la Société du huit (Yōka kai). Au cours de l’année 1923, elle adhéra à la Société des ouvriers de Minami-Katsushika (Nankatsu ou Minami-Katsushika rōdō kai) et à la Fédération japonaise des jeunesses communistes (Nihon kyōsan seinen dōmei). TANNO Setsu échappa de justesse à l’Affaire de Kameido, en septembre 1923, au cours de laquelle neuf militants ouvriers furent poignardés par des soldats du régiment de cavalerie de Narashino, simplement pour avoir entonné des chants révolutionnaires (Le Grand tremblement de terre du Kantō, en septembre 1923, avait été suivi d’un vaste mouvement de répression, les militants de gauche ayant été accusés par des patriotes fanatiques d’avoir aidé à propager de terrible incendie consécutif au séisme). Au mois de février de l’année suivante, TANNO Setsu fonda avec WATANABE Masanosuke, avec lequel elle décida de vivre en mars, le Syndicat unifié des ouvriers de la région est de Tōkyō (Tōkyō tōbu gōdō rōdō kumiai). Après avoir participé, avec WATANABE Masanosuke, à l’organisation du Conseil des syndicats ouvriers japonais (Hyōgikai), en mai 1925, au lendemain de la scission de la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei), elle y occupa le poste de responsable de la section féminine, avant d’assumer les mêmes responsabilités au sein du Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) auquel elle avait adhéré en 1926. Elle fut également, à partir de 1927, membre permanent de la Fédération des femmes du Kantō (Kantō fujin dōmei). Étant parvenue à échapper à l’arrestation générale ou 15 mars 1928, dirigée contre les membres du Parti communiste et ses sympathisants, TANNO Setsu milita dans la clandestinité. La police réussit toutefois à l’arrêter au mois d’octobre, mais elle bénéficia en novembre 1929 d’une remise de peine pour raison de santé. Revenue à ses activités clandestines dès le début de l’année 1930, TANNO Setsu fut à nouveau arrêtée le 15 août. Condamnée à sept ans de détention en octobre 1932, elle fut incarcérée à la prison de Miyagi, d’où elle ne sortit qu’en 1938, après avoir purgé la totalité de sa peine et sans avoir jamais renié ses idées. Afin d’échapper à la surveillance de la police, elle épousa en janvier 1939 un ami de son oncle, mais ils divorcèrent presque aussitôt, après qu’elle l’ait suivi en Chine, à Qingdao. De retour au Japon, TANNO Setsu gagna sa vie comme garde-malade et infirmière dans une usine. Après la Deuxième guerre mondiale, elle travailla à la Société de secours populaire (Kokumin kyūen kai), au Syndicat pan-japonais des employés des forces d’occupation (Zen nihon shinchūgun yōin rōdō kumiai), à l’hôpital Jiyū et à l’hôpital Azusawa. Fondatrice en 1956 de la clinique de Yotsugi (arrondissement de Katsushika), elle est depuis 1972 directrice de l’hôpital de Yotsugi.
SOURCES : YAMASHIRO Tomoe et MAKISE Kikue, TANNO Setsu, 1969.