TOBIMATSU Yojirō

TOBIMATSU Yojirō naquit dans le village de Hiromi, district de Kamoto, département de Kumamoto. Après avoir effectué ses études primaires à l’école de son village natal, il y enseignait comme instituteur non titularisé lorsqu’il décida de travailler à la revue de MATSUO Uitta, Heimin hyōron (Le Journal critique de l’homme du peuple), lancée en mars 1909 ; il collabora donc à la rédaction et à l’édition de cette publication qu’il considérait avant tout comme un journal littéraire. Le premier numéro fut cependant interdit à la vente et à l’impression et TOBIMATSU Yojirō fut, de ce fait, condamné par la cour d’appel de Nagasaki à une peine d’emprisonnement de huit mois assortie d’une amende.
MATSUO Uitta s’était rendu en novembre 1908 à Tōkyō où il avait rencontré KŌTOKU Shūsui. C’est sur ses conseils que TOBIMATSU Yojirō et SASAKI Dogen entreprirent d’entrer en contact avec les lecteurs de Kumamoto hyōron (La Critique de Kumamoto), dont la liste leur fut confiée, afin d’étudier les possibilités de lancement d’une nouvelle publication à la suite de la saisie de Heimin hyōron. Cette activité fut considérée comme une participation au complot de lèse-majesté et, alors qu’il purgeait son temps de travaux forcés pour la condamnation précédente, TOBIMATSU Yojirō fut accusé en août 1910 du crime de lèse-majesté et condamné à la peine de mort par la Cour suprême le 18 janvier 1911, en même temps que KŌTOKU Shūsui et ses coaccusés ; il fut gracié le lendemain et sa peine fut commuée en détention à perpétuité. Incarcéré dans la prison d’Akita, il fut le premier des inculpés survivants de cette Affaire du complot de lèse-majesté à être mis en liberté provisoire, le 10 mai 1925. Le 6 juin 1948, il bénéficia d’une amnistie et ses droits civiques lui furent restitués ; alors qu’il allait entreprendre de faire réviser son procès, il mourut de maladie dans la ville de Yamaga.