TOKUNAGA Sunao

Né le 20 janvier 1899 dans le département de Kumamoto ; mort le 15 février 1958. Écrivain prolétarien ; militant communiste.

TOKUNAGA Sunao naquit à Hanazono, dans le district de Hōtaku, département de Kumamoto (Hanazono est aujourd’hui inclus dans la ville de Kumamoto). Après y avoir étudié jusqu’à la sixième année, il quitta l’école primaire et entra comme apprenti dans une imprimerie. C’est vers sa vingtième année qu’il commença à s’intéresser à la pensée socialiste. Après s’être rendu à Tōkyō au mois de septembre 1922, il travailla comme linotypiste à l’imprimerie Hirobumi. Il adhéra alors au Syndicat des employés de l’édition (Shuppan jūgyō in kumiai) et devint responsable de la section de son entreprise. De janvier à mars 1926, il fut l’un des dirigeants syndicaux de la grande grève de l’imprimerie Kyōdō (nouvelle appellation de l’imprimerie Hirobumi). Cette grève fut un échec et se solda pour TOKUNAGA Sunao par la perte de son emploi. Il en raconta l’histoire dans Taiyō no nai machi (Ville sans soleil), roman qui parut par épisodes dans la revue Senki (Drapeau de combat), organe de la Ligue pan-japonaise d’art prolétarien (N.A.P.F.). Ecrivain vigoureux, issu du milieu ouvrier, TOKUNAGA Sunao s’affirma alors au sein du mouvement littéraire prolétarien lié à la N.A.P.F. Il adhéra ensuite à la Fédération japonaise des auteurs prolétariens (Nihon puroretaria sakka dōmei) mais, en désaccord avec la ligne directrice de cette organisation, il s’en retira en 1933. En collaboration avec WATANABE Junzō, il lança, au mois de mars 1934, la revue Bungaku hyōron (La Critique littéraire). La Fédération japonaise des auteurs prolétariens (Nihon puroretaria sakka dōmei) ayant disparu au mois de février, TOKUNAGA Sunao souhaitait réinstaller le mouvement littéraire contestataire sur des bases solides. C’est à cette fin qu’il publia un certain nombre de romans, qui se voulaient le plus proche possible de la vie du peuple. Sous la pression des autorités policières, cependant, il dut annoncer publiquement, au mois d’octobre 1937, la mise hors circulation de son roman Taiyō no nai machi (Ville sans soleil). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, TOKUNAGA Sunao prit part à la création de la Société littéraire du Japon nouveau (Shin nihon bungaku kai). Ayant adhéré au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) en janvier 1946, il fit publiquement, au mois de février, l’autocritique de reniement d’octobre 1937. Parmi les ouvrages les plus remarquables de TOKUNAGA Sunao pour la période d’après-guerre, on peut citer Tsuma yo nemure (Dors, ma femme) écrit de 1946 à 1948, dans lequel l’auteur évoque son épouse Toshiko, décédée six mois avant la fin de la guerre ; Shizuka naru yamayama (Les Montagnes tranquilles), écrit de 1949 à 1954, dont le sujet est la grève des usines Toshiba et Kawasaki ; Nihonjin SATŌ (Le Japonais SATŌ), dont le héros est SATŌ Michio, qui avait rejoint les partisans soviétiques pour lutter contre les généraux blancs. TOKUNAGA Sudao a laissé encore de nombreuses œuvres, dont certaines, y compris pour la période d’avant­ guerre, sont traduites dans presque toutes les langues. De novembre 1954 à mars 1955, il a effectué un voyage en Union soviétique et en République populaire de Chine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237675, notice TOKUNAGA Sunao, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 25 mai 2022.

ŒUVRE : Taiyō no nat machi (Ville sans soleil), 1929. — Hachinen sei (Le Système des huit années), 1937. — Hikari wo kakaguru hilobito (Les Hommes qui brandissent la lumière), 1943. — Tsuma yo nemure (Dors, ma femme), 1948. — Nihonjin Satō (Le Japonais Satō), 1950. — Shizuka naru yamayama (Les Montagnes tranquilles), paru de 1952 à 1955.

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