TOYOHARA Gorō

Né le 13 avril 1903 dans le département de Shimane ; mort le 15 juin 1932 à Kokura. Militant communiste.

Fils cadet d’un médecin du nom de TOYOHARA Kan’ichiro, TOYOHARA Gorō naquit à Wada (aujourd’hui sur la commune d’Asahi), dans le district de Naga, département de Shimane. Diplômé de l’école secondaire de Hamada en 1922, il travailla comme instituteur suppléant à l’école primaire de cette même ville, de septembre 1922 à mai 1923. Au cours de cette période, il publia avec des camarades un recueil de de poésies intitulé Utsusemi (cette existence terrestre). Après avoir quitté en mai, l’école primaire de Hamada, TOYOHARA Gorō se rendit à Tōkyō en compagnie de HATTORI Korefusa, un historien originaire de Wada. Il y travailla quelque temps comme ouvrier « libre » (jigū zōdōsha), avant de revenir dans son pays à la suite du Grand tremblement de terre du Kantō. Au mois de décembre 1923, il s’engagea comme volontaire pour une année dans le régiment de Hamada, après quoi il se rendit une nouvelle fois à Tōkyō, où il entra à l’École ouvrière de la Fondation de l’université impériale en juin 1924, pour en sortir diplômé de la première promotion. TOYOHARA Gorō avait adhéré au Syndicat unifié des ouvriers de Tōkyō (Tōkyō gōdō rōdō kumiai), au sein duquel il avait milité sous la direction de WATANABE Masatarō. Arrêté à l’occasion de la grève de l’usine de Kameido des filatures Nisshin, en juin 1926, il fut soumis par les policiers du poste de Kameido à un traitement si dur qu’il dut aller en convalescence dans son pays natal. Il en profita pour prendre la direction du mouvement paysan dans le département de Shimane et pour fonder l’Union départementale du Syndicat des paysans japonais (Nichinō). Il s’employa ensuite à organiser le mouvement paysan de la région d’Iwami ; grâce à lui, la section d’Iwami du Syndicat des paysans japonais s’enrichit d’une section de jeunes, d’une section féminine et d’une section des enfants ; il dirigea également une grève à l’occasion du 1er mai, et mit enfin sur pied les structures locales du Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmintō ou Rōnō tō). De santé délicate, il devait accomplir tous ses déplacements en chaise à porteur. Son activité fut cependant déterminante pour le mouvement paysan de la région d’Iwami. De plus en plus malade, il revint en mai 1927 à Tōkyō, où il milita en qualité de responsable de la section d’organisation du Syndicat unifié des ouvriers de Tōkyō (Tōkyō gōdō rōdō kumiai), avant de devenir, vers le mois de septembre, premier secrétaire du Parti des ouvriers et des paysans (Rōnō tō). Parrainé par WATANABE Masatarō, il adhéra au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) en décembre de la même année. Après avoir épousé TANAKA Utako en janvier 1928 ; il milita dans la clandestinité sous la direction de WATANABE Masatarō. A l’occasion des premières élections générales au suffrage universel, qui se tinrent en février, il se rendit à Fukuoka pour y faire campagne en faveur de TOKUDA Kyūichi, candidat dans la quatrième circonscription de ce département. Il revint ensuite à Tōkyō pour y rendre compte du déroulement des élections. Le Parti communiste le délégua alors à Kokura (aujourd’hui sur la municipalité de Kita-Kyūshū) pour organiser le mouvement communiste dans l’île de Kyūshū. Immédiatement après, il fut arrêté à Fukuoka, le 24 mars 1928, à la suite de l’Affaire du 15 mars, il s’agissait d’une vague de répression dirigée contre les militants syndicalistes et communistes. Condamné à six ans de prison ferme, TOYOHARA Gorō fit appel et se vit confirmer sa peine. Il fut incarcéré successivement dans les prisons de Fukuoka, Nagasaki et Kagoshima. C’est dans cette dernière qu’il tomba gravement malade, si bien qu’il bénéficia d’une suspension de peine, le 7 juin 1932 ; il mourut à Kokura le 15 juin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237677, notice TOYOHARA Gorō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 25 mai 2022.

ŒUVRE : TOYOHARA Gorō gokuchū kara no tegami (Lettres de prison de TOYOHARA Gorō), 1964.

SOURCES : Nihon nōmin undō shi (Histoire du mouvement paysan japonais), publié par le Groupe d’études sur l’histoire du mouvement paysan, 1961. — HATTORI Korefusa, Nihonjin no rekishi (Histoire des Japonais), 1971.

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