Né le 22 octobre 1886 dans le département de Saitama ; mort le 10 juin 1967. Ouvrier de l’industrie du cuivre ; dirigeant de l’aile droite de la Fédération générale du travail.
UCHIDA Tōshichi était le quatrième fils d’un marchand de thé du village de Koshiya, district de Minami-saitama, département de Saitama. Désireux de devenir commerçant, il abandonna l’école primaire supérieure de son village natal en deuxième année pour se rendre dans la capitale où il travailla comme apprenti chez un marchand de riz du quartier d’Asakusa ; mais il changea d’avis et décida d’être ouvrier-artisan. C’est ainsi qu’ayant été embauché en août 1908 dans la manufacture d’armes pour la marine de Mita à Tōkyō, il compléta sa formation professionnelle en fréquentant l’école technique de Tsukiji dont il sortit diplômé en 1910. Ayant adhéré en 1915, à la Société fraternelle (Yūaikai) il quitta l’année suivante la manufacture d’armes de Mita et fut embauché comme ouvrier qualifié dans la technique du cuivre par la Société d’électricité Nihon denki ; il y dirigea les grèves de 1918 et 1919 pour l’augmentation des salaires. Ayant participé à la fondation de l’Union régionale du Jōnan de la Société fraternelle (Yūaikai jōnan rengōkai) et se conformant aux résolutions adoptées par le congrès de 1920 de la Société fraternelle qui recommandaient l’organisation syndicale par branche industrielle ou par profession, UCHIDA Tōshichi fonda, en avril 1920, le Syndicat des ouvriers électriciens et mécaniciens de Tōkyō (Tōkyō denki oyobi kikai kō kumiai) ; les premiers effectifs furent constitués par cinq cents ouvriers des Sociétés électriques Nihon denki, Denkōsha, Oki Denki et de l’usine de Hamamatsuchō de la Compagnie d’électricité de la ville de Tōkyō ; les objectifs étaient « la mise en avant par des moyens légaux des revendications pour l’amélioration des conditions de travail des syndiqué » ; UCHIDA Tōshichi en devint le premier président. Quand cette formation fusionna en janvier 1923 avec le Syndicat des ouvriers métallurgistes de Tōkyō (Tōkyō tekkō kumiai) et le Syndicat des ouvriers des chantiers navals de Yokohama (Yokohama zōsenkō kumiai) pour constituer le Syndicat des ouvriers métallurgistes du Kantō (Kantō tekkō kumiai) UCHIDA Tōshichi en fut élu responsable général. Lorsque les dissensions entre la droite et la gauche s’aggravèrent au sein de la Fédération générale du travail (Sōdōmei), il fut élu président de son syndicat lors du congrès qui se tint en avril 1924 ; mais le poste de secrétaire général fut l’objet d’une lutte serrée entre le candidat de l’aile droite DOl Naosaku et celui de l’aile gauche, KAWATA Kenji qui finalement l’emporta : cet incident fut l’un des éléments qui déclencha la première scission de la Sōdōmei. UCHIDA Tōshichi occupa en octobre de la même année les fonctions de président de séance au congrès de la Confédération du travail du Kantō (Kantō rōdō dōmei kai) affiliée à la Sōdōmei ; sa manière de mener les débats fut désapprouvée par vingt-sept délégués qui quittèrent la salle sous la direction de WATANABE Masanosuke du Syndicat unifié de l’Est de Tōkyō (Tōkyō tōbu gōdō rōdō kumiai) ; les autres protestataires étaient notamment les représentants du Syndicat de l’imprimerie du Kantō (Kantō insatsu) du Syndicat unifié de Yokohama (Yokohama gōdō) et du Syndicat des ouvriers horlogers (Tōkeikō kumiai) ; cet épisode allait se situer à l’origine de l’organisation du Conseil régional du Kantō (Kantō chihō hyōgikai). Au cours de la réunion du comité directeur du Syndicat des ouvriers métallurgistes du Kantō (Kantō tekkō kumiai) qui eut lieu immédiatement après ce congrès, une violente discussion s’engagea entre les dirigeants de droite et des assistants mobilisés par l’aile gauche de l’organisation à propos du retrait des participants au congrès ; on en vint aux mains et UCHIDA Tōshichi, frappé à plusieurs reprises par un membre de gauche du syndicat fut blessé ; les partisans de l’aile droite quittèrent alors la formation pour constituer le Syndicat des ouvriers métallurgistes de Tōkyō (Tōkyō tekkō kumiai) dont UCHIDA Tōshichi fut nommé président. Ce dernier avait quitté cette année-là son emploi à la Société d’électricité Nihon denki pour fonder une fabrique de plaques de métal avec un atelier dans le quartier de Kanda à Tōkyō. Cette activité ne l’empêcha cependant pas de poursuivre son activité au sein du mouvement ouvrier. Après avoir été élu, en 1924, membre du Comité central de la Confédération du travail du Kantō (Kantō rōdō dōmei kai), il assuma entre 1929 et 1933 la vice-présidence de cette organisation ; il continua par ailleurs, jusqu’en 1934, à remplir les fonctions de président du Syndicat des ouvriers métallurgistes de Tōkyō (Tōkyō tekkō kumiai), tout en militant au Comité central du Parti socialiste du peuple (Shakai minshūtō). Ayant déménagé en 1939, il alla installer son usine et son domicile à Komukai dans la ville de Kawasaki et se consacra désormais à la gestion de son entreprise. ·
ŒUVRE : Jinsei gojūgonen (Une Vie de cinquante et quelques années), 1961.
SOURCES : Comité de rédaction, Sōdōmei gojūnenshi (Histoire des cinquante ans de la Sōdōmei, premier et deuxième volume, 1964-1966.