Né le 17 mai 1874 dans le département de Niigata ; mort le 24 janvier 1911. Victime de l’Affaire du complot de lèse·majesté. Militant anarchiste.
Né au numéro 267 d’Ojiya-machi (actuellement la ville d’Ojiya) dans le district de Kitauonuma, département de Niigata, UCHIYAMA devint, en 1897, bonze de la secte zen du (temple) Hōzōji, village de Koayu dans le district d’Aikō, département de Kanagawa et fut appelé depuis lors Gudō au lieu de son prénom d’enfance, Keikichi. II fit ses études entre 1898 et 1899 à l’école secondaire Daijūni appartenant à l’école bouddhiste Soda et devint en 1904 supérieur du (temple) Rinsenji d’Ōhiradai à Hakone. Devenu socialiste à cette époque et s’intéressant à l’anarchisme, il prit contact avec SAKAI Toshihiko, KŌTOKU Shūsui, ISHIKAWA Sanshirō et, MORICHIKA Unpei. KŌTOKU lui rendit visite en 1908 lorsqu’il se rendit à Tōkyō venant de Nakamura, son village natal. UCHIYAMA Gudō acheta du matériel afin d’imprimer secrètement dans le temple et de distribuer Museifushugi dōtoku hininron (Essai sur le démenti de la morale anarchiste), Teikoku gunjin zayūno mei (Devise pour les militaires impériaux) et Nyūgokukinen museifu kyōsan (Communisme anarchiste en mémoire d’un emprisonnement, de sorte qu’il fut condamné en 1909 à deux ans d’incarcération sous l’inculpation de violation de la Loi, sur les publications. II fut également condamné à dix ans de travaux forcés commués en cinq ans en appel, pour avoir possédé de la dynamite qu’un mineur avait laissée chez lui. Dans son ouvrage Nyūgokukinen museifu kyōsan (Communisme anarchiste en mémoire d’un emprisonnement), figurent des passages pouvant être considérés comme un crime de lèse-majesté : « Pourquoi es-tu pauvre ? Je te dirai, si tu ne le savais pas, que c’est parce que l’empereur, riche et grand propriétaire terrien, est une vermine qui absorbe le sang du peuple »· II envoya en novembre 1908 cet ouvrage en quelques dizaines d’exemplaires à ses camarades dans tout le pays. MIYASHITA Takichi, qui s’occupait de les distribuer à la gare d’Ōfu, département d’Aichi, prit la décision de participer à ce qu’il est convenu d’appeler le complot de lèse-majesté. En mai de l’année suivante UCHIYAMA Gudō se rendit chez ses amis au cours d’un pèlerinage au (temple) Eiheiji dans le département de Fukui ; c’est ainsi qu’il rencontra successivement ISHIMAKI Yoshio à Nagano, TAKEDA Kuhei et MIURA Yasutarō à Ōsaka, OKABAYASHI Toramatsu et KOMATSU Ushiji à Kobe. A ces occasions il commit l’imprudence d’affirmer qu’il vaudrait mieux tuer le prince héritier plutôt que l’empereur puisque celui-ci mourrait certainement de la perte de son fils. Ils furent tous accusés sauf ISHIMAKI Yoshio de tentative d’assassinat du prince héritier. En revanche, les membres de la Société dU point du jour (Akebonokai) de Yokohama, également interrogés par les services de police furent relaxés. UCHIYAMA Gudō fut en octobre 1910, le dernier des vingt-six accusés de l’Affaire du complot de lèse-majesté ; condamné à mort le 18 janvier 1911 il fut exécuté le 24.
SOURCES : YOSHIDA Kyūichi, Nihon kindaibukkyōshi kenkyū. (Recherches sur l’histoire du bouddhisme moderne du Japon), 1959. — KANZAKI Kiyoshi, Gokuchū shuki (Mémoires dans la prison), 1950. — KANZAKI Kiyoshi, Kakumei densetsu (Légende de la révolution), en quatre volumes, 1960-1969. — Comité de rédaction des œuvres complètes de KŌTOKU Shūsui, Taigyaku jiken arubamu (Album de l’Affaire du complot de lèse-majesté), 1972.