UEDA Shigeki

Né le 27 juillet 1900 en Hokkaidō ; mort en 1932. Militant communiste.

Né dans la ville de Sapporo en Hokkaidō, UEDA Shigeki, après un bref séjour en Corée, fréquenta pendant un an l’école secondaire d’Oita, dont était originaire sa famille enregistrée dans le village de Nakatsu de ce département. Ayant décidé d’abandonner ses études, il partit pour Tōkyō où il entra, en 1919, comme employé de bureau à la compagnie pharmaceutique Hoshi seiyaku. Il participa l’année suivante aux activités de la Fédération socialiste du Japon (Nihon shakai shugi dōmei) et, après la dissolution de celle-ci, aux réunions de la Société M.L. (M.L. kai ; M.L. pour Marx et Lénine) de SAKAI Toshihiko ; c’est sur la recommandation de ce dernier qu’il collabora à la rédaction de l’organe de presse de l’association Zen’ei (Avant-garde) dont il devint rédacteur en chef en remplacement de TADOKORO Teruaki à partir du numéro d’avril 1922.
Ayant pris une part active à la constitution du Parti communiste japonais, en juillet 1922, UEDA Shigeki devint membre de la commission de contrôle du IIe congrès qui se tint le 4 février 1923, il fut élu au Comité central et plus particulièrement chargé des publications du Parti : c’est ainsi qu’il assuma la responsabilité de la revue théorique du Parti Sekki (Drapeau rouge), qui était elle-même issue de la fusion de trois revues Zen’ei (Avant-garde), Musan kaikyū (Classe prolétarienne) et Shakai shugi kenkyū (Etudes sur le socialisme) ; quand le nom de cette publication eut été changé en Kaikyū sen (Lutte de classes), il en devint rédacteur en chef. Impliqué dans la première Affaire de répression contre le Parti communiste du 5 juin 1923, UEDA Shigeki fut arrêté, emprisonné et le demeura jusqu’au mois de décembre. Dès qu’il eut été relaxé, il prit une part active au lancement de la nouvelle revue du Parti, Marukusushugi (Marxisme). En septembre 1925, il devint membre de la rédaction du Musansha shimbun (Journal du prolétaire). Mais, quelques jours auparavant, la sentence concernant la Première Affaire de répression anticommuniste avait été prononcée et il avait été condamné à une peine de dix mois d’emprisonnement. C’est ainsi qu’il fut incarcéré à nouveau de septembre 1926 à janvier 1927. Dès sa libération, il reprit son travail au Musansha shimbun (Journal du prolétaire) et milita au sein de la cellule de l’imprimerie du journal. Appréhendé au cours de la vague de répression du 15 mars 1928, UEDA Shigeki fut incarcéré une nouvelle fois. Refusant de se prêter aux interrogatoires du juge d’instruction, il finit cependant par ne reconnaître que les faits déjà relatés par d’autres membres du Parti communiste ; le seul élément d’information venant de lui fut qu’« à la suite d’une visite qui lui avait été rendue en octobre 1927 par NAGAE Jinsei, il avait appartenu jusqu’en novembre à la cellule dont ce dernier était le responsable » ; sur la suite de ses activités entre cette date et son arrestation, il resta totalement silencieux. Il se montra tout aussi fermé au cours de son incarcération et mena la lutte contre les partisans de la dissolution du Parti communiste. Au début de l’année 1930, victime de tuberculose pulmonaire, il fut transféré à l’infirmerie de la prison d’Ichigaya à Tōkyō ; devenu le leader d’un groupe d’une trentaine de codétenus, il se battit énergiquement pour l’amélioration de la condition pénitentiaire, pour l’unité et pour que leur procès se déroule en audience publique.
L’apogée de sa lutte se situe le 29 août 1931 ; c’était le jour anniversaire de l’annexion de la Corée par le Japon et, pour protester contre les manifestations prévues, UEDA Shigeki prônant pour les militants en liberté le recours à la violence en signe de désaveu, organisa de son côté une grève de la faim ; il s’agissait d’obtenir la suppression des mesures disciplinaires visant les accusés coréens ayant manifesté à cette occasion et d’élargir le mouvement de l’infirmerie à l’ensemble de la prison. Devant la résolution affichée par les grévistes de la faim, les autorités pénitentiaires ne purent que leur donner satisfaction. A la suite de cette action, UEDA Shigeki commença à cracher le sang et son état devint critique. C’est ainsi qu’il bénéficia d’une suspension de peine et sortit de prison en octobre 1931.
Il entra aussitôt dans la clandestinité pour reprendre ses activités militantes ; devenu membre de la direction centrale du Parti, il y joua un rôle prépondérant, lorsqu’il fut arrêté dans la rue, le 2 avril 1932, alors qu’il effectuait une mission de liaison. On reste par la suite totalement privé d’informations le concernant. L’hypothèse la plus fréquemment avancée fut qu’il avait été assassiné dans les locaux de la police.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237698, notice UEDA Shigeki, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 9 juin 2022.

ŒUVRE : Musan kaikyū no sekaishi (Histoire mondiale de la classe prolétarienne), 1925. — Sekai rekishi (Histoire mondiale), 1927.
TRADUCTIONS : Pavlovitch, Teikoku shugi no keizai teki kisō (Bases économiques de l’impérialisme), 1924. — En collaboration avec SAKAI Toshihiko, Ravlovitch, Rōnō rosha no shigen oyobi bōeki (Matières premières et commerce extérieur de la Russie des ouvriers et des paysans), 1925. — Salomon A. Lozovski, RENIN to rōdō kumiai (Lénine et les syndicats ouvriers), 1927.

SOURCES : Sekki (Drapeau rouge), numéro du 10 septembre 1932. — INOGUCHI Masao, « UEDA Shigeki dōshi wo shinobu » (En souvenir du camarade UEDA Shigeki), publié dans Zen’ei (Avant-garde), numéro de juillet 1956. — ICHIKAWA Yoshio, « UEDA Shigeki » (UEDA Shigeki) dans Tō wo kizuita hito bito (Ceux qui ont édifié le Parti [communiste]), 1962.

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