Né le 6 août 1903, dans le département de Nara ; mort le 1er juillet 1959. Militant anarchiste.
UEMURA Tai naquit à Ōmura, dans le district de Shiki, département de Nara. Ayant abandonné ses études en cinquième année de l’école secondaire de Kaisō dans le département de Wakayama, il devint instituteur suppléant à l’école primaire ordinaire du village de Ryūmon, district de Yoshino, département de Nara. Désireux de devenir bonze, il suivit parallèlement les cours de l’école de formation bouddhiste et, quand il en eut été reconnu capable au bout de deux ans, fut nommé principal du (temple) Anrakuji de Ryūmon. En 1927, renonçant à l’enseignement et à la pratique religieuse, UEMURA Tai s’embarqua pour la Corée où il travailla comme journaliste à la rédaction de revues ou de journaux comme le Keijō nippō (Le Quotidien de Séoul) ; il avait pour violon d’Ingres la poésie et publia ses œuvres dans des périodiques de tendance anarchiste telles Mujun (Contradictions) et Dandō (Trajectoire). Étant retourné en mai 1930 au Japon, il gagna sa vie en étant journalier, tout en participant au mouvement anarchiste. Il constitua deux ans plus tard, avec AKIYAMA Kiyoshi, la Ligue pour une culture de libération (Kaiho bunka renmei) qui était, en fait, un groupement culturel anarchiste et publia l’organe de celle-ci, Kaih6 bunka (Culture de libération). Il fut également responsable de la rédaction du nouveau Dando (Trajectoire) dont la parution reprit en septembre 1932. Afin de refondre et d’élargir un mouvement culturel uni au mouvement ou vrier de tendance anarchiste, UEMURA Tai réorganisa en 1933 avec AKIYAMA Kiyoshi, ONO Tozaburō et OKAMOTO Jun entre autres, la Ligue pour une culture de libération (Kaihō bunka renmei) au niveau national ; ils lancèrent une nouvelle publication Bungaku tsüshin (Nouvelles littéraires) dont UEMURA Tai assuma la responsabilité rédactionnelle. En décembre de cette même année, alors que le fascisme gagnait tout le pays, mais que le mouvement anarchiste connaissait un regain d’influence UEMURA Tai fonda avec l’aide d’AIZAWA Hisao et de FUTAMI Toshio, la Ligue japonaise des anarcho-communistes (Nihon museifu kyōsanshugisha renmei) qui fut rebaptisée le mois suivant, Parti anarcho-communiste japonais (Nihon museifu Kyōsantō) ; à cette occasion, UEMURA Tai fut élu président de l’exécutif.
A la suite des attaques de banques qu’ils revendiquèrent et de l’échec des actions illégales qu’ils entreprirent, les militants et les sympathisants anarchistes firent l’objet d’une répression sévère à partir du mois d’octobre 1935. Condamné en 1939 à une peine d’emprisonnement de six ans, UEMURA Tai fut incarcéré dans la prison de Toyotama à Tōkyō puis mis en liberté provisoire en 1943.
Après la Seconde guerre mondiale, il adhéra, d’une part, à la Ligue anarchiste (Anakisuto renmei), et d’autre part, à la Société littéraire du Nouveau Japon (Shin nihon bungaku kai). Publiant romans ou essais, UEMURA Tai poursuivit jusqu’à sa mort son action sur les deux plans, celui de la littérature et celui du mouvement anarchiste.
ŒUVRE : Ihō jin (L’Étranger) 1932, interdit. — Ai to nikushimi no naka de (Au cœur de l’amour et de la haine), 1947. — Shi fo anakizumu, (Poésie et anarchisme), 1958.
SOURCES : Heimin shimbun (Journal de l’homme du peuple) fac-similé, 1946. — Kuro hala (Drapeau noir) fac-similé, 1956. — KOMATSU Ryūji, Nihon anakizumu undōshi (Histoire du mouvement anarchiste japonais), 1972.