Né le 25 juin 1892 à Kyōto ; mort le 6 décembre 1970. Militant anarchiste.
Descendant de YAMAGA Sokō, YAMAGA Taiji était le douzième fils de Zenbei, un des pionniers de l’imprimerie de la ville de Kyōto. Ayant abandonné en 1907 ses études en première année de l’école secondaire départementale, il se rendit à Tōkyō, où il devint employé de la maison d’édition Yūrakusha. Il commença bientôt à s’intéresser vivement à l’espéranto et au christianisme et participa aux activités de l’Association espérantiste du Japon (Nihon esuperanto kyōkai) d’une part, et à celles de l’Armée du salut (Kyūseigun), d’autre part. En 1910, il s’en alla travailler pour un atelier de typographie situé à Tsukiji, où il se spécialisa dans la composition des textes en caractères romains. C’est là qu’il rencontra HARADA Shintarō, grâce auquel il fit notamment la connaissance d’ŌSUGI Sakae. Deux ans plus tard, soumis à une stricte surveillance par la police, il ne put poursuivre son action militante et partit pour la Mandchourie où il fut embauché à la centrale électrique de Dairen de la Société du Chemin de fer de Mandchourie. En 1914, sur la recommandation d’ŌSUGI Sakae, YAMAGA Taiji se rendit à Shanghai pour y rencontrer des anarchistes chinois dont SHI Fu en particulier, et porter assistance au mouvement de la Société de la voix du peuple (Minseisha). De retour au Japon en septembre, il milita dans le cadre du mouvement animé par ŌSUGI Sakae et aussi avec les espérantistes ; c’est à cette époque qu’il habita chez KUROITA Katsumi et chez KITA Ikki. Après avoir pris une part active dans les émeutes du riz de Kyōto, en août 1918, il fut arrêté l’année suivante pour avoir collaboré à l’édition clandestine de textes anarchistes et condamné à une peine de trois années d’emprisonnement. En 1922, il participa à l’organisation du départ secret d’ŌSUGI Sakae pour l’Europe. Après le Grand tremblement de terre qui dévasta la région du Kantō en septembre 1923, YAMAGA Taiji devint membre actif de la rédaction du périodique Rōdō undō (Mouvement ouvrier) quatrième version (1923) et cinquième version (1927), ainsi que de la revue espérantiste Ra anakisuto, 1929 ; il fut également l’un des organisateurs principaux de la VIe fête du Travail (1925) et assuma, en 1927, une charge de conférences d’espéranto auprès de l’Université nationale des travailleurs de Shanghai. Après la Deuxième guerre mondiale, ayant adhéré à la Ligue anarchiste du Japon (Nihon anakisuto renmai) YAMAGA Taiji poursuivit son action militante tant dans le cadre du mouvement anarchiste que dans celui des études espérantistes.
ŒUVRE : en collaboration avec KOSAKA Kenji, Esuperanto no kagi (La Clé de l’espéranto), 1919. — Nich-esu-shi-ei kaiwa to jisho (Conversation et dictionnaire nippo-espéranto-sino-anglais), 1925. Sekaigo rōshi (Lao Tseu en espéranto), 1939. — Nippi jiten (Dictionnaire nippa-philippin), 1943. — Esuperanto dokuhon (Manuel d’espéranto), 1951. — Toki no fukuin (L’Evangile du moment), 1935. — Rōshi chokkai (Lao Tseu commenté), 1962.
TRADUCTION : Paul Berthelot, Heimin no kane — Museifu no fukuin (La Cloche de l’homme du peuple, l’évangile anarchiste), 1929.
SOURCES : KONDŌ Kenji, Watakushi no mita nihon anakizumu undō shi (L’Histoire de l’anarchisme japonais, tel que je l’ai vu), 1969. — MUKAI Takashi, YAMAGA Taiji, hijo to sono shōgai (YAMAGA Taiji, l’homme et sa vie), 1974.