YAMAGISHI Jitsuji

Né en 1903 dans le département de Nagano ; mort à Kameido le 4 septembre 1923. Militant ouvrier ; l’une des victimes de l’Affaire de Kameido.

YAMAGISHI Jitsuji naquit à Omuro dans le district le Chiisagata, département de Nagano. Alors qu’il était encore enfant, il alla vivre avec ses parents à Tōkyō. Sa famille étant d’une extrême pauvreté, il ne put étudier que jusqu’à la deuxième année de l’école primaire, et il lui fallut travailler dès l’âge de onze ans : il fut ainsi, entre autres, apprenti chez un récupérateur de papier et garçon de courses dans le quartier réservé de Zūsaki. Enfin, il entra en 1917 comme apprenti tourneur dans une usine métallurgique. Il fut ensuite employé de bureau à l’usine des roues Teikoku, située à Kameido dans le district de Minami-Katsushika, et où il fit, au printemps 1922, la connaissance de son collègue KAWAI Yoshitora, sous l’influence duquel il fut amené à fréquenter le Groupe d’études sur le socialisme dirigé par WATANABE Masanosuke. Ce fut pour lui un tournant. Cofondateur de l’Association des ouvriers de Minami-Katsushika (Minami-Katsushika rōdō kyōkai) le 25 octobre 1922, il engagea la totalité de ses vêtements de soie afin de pouvoir apporter sa contribution financière. YAMAGISHI Jitsuji fut ultérieurement élu responsable de la première section de Kameido, ainsi que responsable des publications de l’Association, qui avait entre-temps pris le nom de Société des ouvriers de Minami-Katsushika (Nankatsu ou Minami-Katsushika rōdō kai). Au mois de mars 1923, il participa à l’organisation de la Fédération japonaise des Jeunesses communistes (Nihon kyōsan seinen dōmei). Quand survint le Grand tremblement de terre du Kantō, le 1er septembre, YAMAGISHI Jitsuji aidait KAWAI Yoshitora à la rédaction du journal Rōdō kumiai (Syndicats ouvriers), dont les locaux étaient situés à Shinbori dans le quartier d’Azabu (Tōkyō). (Le Grand tremblement de terre fut une catastrophe épouvantable, suivie par une importante vague de banditisme. Les autorités en profitèrent pour poursuivre les militants socialistes, que des patriotes fanatiques accusaient d’avoir propagé les incendies consécutifs au séisme.) YAMAGISHI Jitsuji fut l’une des victimes de cette vague de répression. Après être rentré à Kameido, en aidant sur son chemin les sinistrés à se constituer des abris de fortune, et alors qu’il rentrait d’une garde de nuit organisée à la hâte par les membres de la Société des ouvriers de Minami-Katsushika, il fut arrêté le 3 septembre à dix heures du soir et emmené au commissariat de Kameido, où il fut poignardé le lendemain par des soldats du régiment de cavalerie de Narashino, en même temps que huit autres militants ouvriers qui s’étaient simplement rendus coupables d’avoir entonné des chants révolutionnaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237732, notice YAMAGISHI Jitsuji, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 23 juin 2022.

SOURCES : Kameido jiken no kiroku (Documents sur l’Affaire de Kameido), publié par le comité pour l’érection d’un monument aux victimes de l’Affaire de Kameido, 1971.

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