YAMAGUCHI Koken YAMAGUCHI Koken (connu également sous son vrai prénom : Gizō ; ancien nom : FUKUDA).

Né en 1883 dans le département de Yamaguchi ; mort en 1920. Un des premiers socialistes.

Né à Shimonoseki, dans le département de Yamaguchi, YAMAGUCHI Koken étudia à l’École des sciences politiques de Tōkyō. Durant l’hiver de 1900, alors qu’il était étudiant, il lut un reportage de MATSUBARA Iwagorō sur les quartiers misérables Saiankoku no Tōkyō (Tōkyō, misère noire), et il alla visiter ces quartiers aux alentours de Mannen et de Samegabashi. Il s’intéressa dès lors aux problèmes sociaux. Dans sa jeunesse, il s’était converti au christianisme et avait été baptisé ; cependant, après son initiation au socialisme, il prit ses distances par rapport à la religion. A la veille de la guerre russo-japonaise, il publia, à vingt ans, aux éditions Tetsuben, sa première œuvre Ha teikokushugi ron (Pour abattre l’impérialisme) ; elle attira l’attention de KATAYAMA Sen qui la préfaça. Versé à la fois dans l’art de la poésie et de la discussion, il participa pour la première fois à une réunion socialiste organisée le 23 décembre de la même année sur le problème des tireurs de pousse-pousse de Shiba et y rencontra KINOSHITA Naoe. Par la suite, il prit la parole dans de nombreuses conférences. Il écrivit aussi dans le Shūkan heimin shimbun (Le Journal hebdomadaire de l’homme du peuple), et le Chokugen (A vrai dire), non seulement des articles sur le socialisme, mais aussi des « tanka » (poème japonais de trente et une syllabes). Ses activités furent très variées : il entreprit en octobre 1904 un voyage de quatre mois le long de la Tōkaidō (route reliant Tōkyō à Kyōto) et de la San’yōdō (prolongement vers le sud de l’itinéraire précédent), comme colporteur et propagandiste avec ODA Tomozō. En juillet 1905, il écrivit Shakaishugi to fujin (Le Socialisme et les femmes) pour la collection de l’homme du peuple. La publication en fut interdite, mais une partie parut dans le Chokugen. En octobre de la même année, le Chokugen (A vrai dire) cessant de paraître et la Société de l’homme du peuple (Heiminsha) étant dissoute, il publia avec NISHIKAWA Mitsujirō un journal bimensuel Hikari (Lumière) pour y défendre les thèses socialistes. C’est alors qu’il rompit avec la religion chrétienne qu’il attaqua violemment, y voyant un « hypnotique » et un « opium ». Après une tournée effectuée aux mines de cuivre d’Ashio en février 1906, il devint conseiller du Parti socialiste (Nihon shakaitō) lors de sa fondation. En mars de la même année, le Parti socialiste mena une campagne contre la hausse du prix des tramways à Tōkyō, et au cours de la deuxième manifestation des citadins, dix-huit participants furent arrêtés ; parmi eux il y avait dix socialistes dont YAMAGUCHI Koken et NISHIKAWA Mitsujirō qui furent inculpés pour incitation à l’émeute : ce fut l’Affaire des tramways. En septembre, accusé d’infraction à la Loi sur la presse en tant qu’éditeur et rédacteur de l’édition spéciale « La Bataille des pauvres » du journal Hikari, YAMAGUCHI Koken fut cependant acquitté. Après que son ouvrage Kakumeika no omokage (Image du révolutionnaire) ait été interdit, il fut emprisonné à cause d’un éditorial « Chichihaha wo kere » (Donne des coups de pied à tes parents) paru dans le numéro 59 de janvier 1907 du Heimin shimbun (Journal de l’homme du peuple).
En juin 1908, il rentra à Tōkyō, après avoir passé un an et deux mois à la prison de Sendai. La dissolution forcée du Parti socialiste avait été prononcée et les socialistes se divisaient entre intransigeants et modérés. Le 22 juin, la réception organisée au Kinkikan de Kanda pour fêter sa libération dégénéra en Affaire du drapeau rouge : la police arrêta un grand nombre de participants sous prétexte que des drapeaux rouges avaient été déployés dans la salle. La politique de répression du gouvernement se renforça à cette occasion ; et YAMAGUCHI Koken qui avait été acquitté en appel lors du procès de l’Affaire des tramways, fut remis en prison avec une condamnation d’un an et demi de prison ferme. Après l’Affaire du complot de lèse-majesté, il travailla comme journaliste dans diverses publications dont la revue Shin shakai (Nouvelle société) de SAKAI Toshihiko. Il mourut en 1920 à l’âge de trente-sept ans dans l’île d’Uwa, le pays de sa femme, laissant une œuvre posthume : Kaikyū tōsō shi ron (Traité historique sur la lutte des classes), 1919.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237736, notice YAMAGUCHI Koken YAMAGUCHI Koken (connu également sous son vrai prénom : Gizō ; ancien nom : FUKUDA)., version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 27 juin 2022.

ŒUVRE : Ha teikoku shugi ro (Pour abattre l’impérialisme), 1903. — Shakaishugi ta fujin (Le Socialisme et les femmes), Meiji shakaishugi shiryō sōsho 6 (Documents sur le socialisme de Meiji, série 6), 1905. — Heimin bunko chosaku shū (Recueil des œuvres parues dans la collection de l’homme du peuple), 2e volume. — Kakumeika no omokage (Image du révolutionnaire), 1906. —  Kaikyū tōsō Shiron (Traité historique sur la lutte des classes), Ier volume, 1919.

SOURCES : Shūkan heimin shimbun (Le Journal hebdomadaire de l’homme du peuple). — Chokugen (A vrai dire). — Hikari (Lumière). — Nikkan heimin shimbun (Le Journal quotidien de l’homme du peuple), etc. — Sous la direction d’ARAHATA Kanson, commentaire HIRATA Jun, Shakaishugi dendō gyōshō nikki (Mémoires des propagateurs et colporteurs du socialisme), 1971.

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