YAMAUCHI Mina

Née le 8 novembre 1900, dans le département de Miyagi. Militante syndicaliste.

YAMAUCHI Mina naquit dans le village d’Utatsu (devenu depuis un quartier) dans le district de Motoyoshi, département de Miyagi ; son père était un paysan indépendant. En 1913, elle termina ses études à l’École primaire et, en septembre de la même année, lors de l’embauche d’ouvriers par l’usine d’Azuma de la fabrique de mousseline Tōkyō, elle entra dans cette usine avec un contrat de dix yen payables d’avance pour une période de trois ans et trois mois. En juin 1914, il y eut un mouvement de protestation contre le licenciement de mille ouvriers, dû à une réduction de la production à cause de la conjoncture défavorable. Après avoir obtenu gain de cause avec l’aide de la Société fraternelle (Yūaikai), YAMAUCHI Mina participa aux activités de la section de Honjo qui fut fondée en février 1915. En janvier 1919, elle prononça un discours de félicitations pour l’inauguration de la section de Nihon­bashi (on dit aussi la section de Uogashi) de la Société fraternelle, et obtint un vif succès. En août, au congrès du septième anniversaire de la Société fraternelle, elle fut la première femme à être élue au conseil de direction en même temps que NOMURA Tsuchino, de la même section de Honjo. Deux mois plus tard, elle fut choisie pour faire partie de la délégation dirigée par TANAKA Takako, conseillère, au premier congrès de l’Organisation internationale du travail (I.L.O.). Mais, la Société fraternelle ayant décidé de boycotter ce congrès, YAMAUCHI Mina refusa d’y participer, et fut, par conséquent, licenciée. Après son renvoi, elle passa environ trois mois chez MATSUOKA Komakichi dans l’intention de se consacrer au mouvement ouvrier, mais ne réussissant pas à s’habituer au style de vie de son hôte et de SUZUKI Bunji, elle s’installa chez ICHIKAWA Fusae. Tout en suivant des cours comme auditrice libre à l’école secondaire Seisoku à Kanda, elle participa en 1920 à la fondation de l’Association des femmes nouvelles (Shiu fujin kyōkai) et collabora à la rédaction de l’organe Josei dōmei (Fédération des femmes). Continuant à participer également aux activités de la Société fraternelle, elle apporta, en juillet de la même année, son soutien au conflit de l’usine d’Oshiage des filatures Fuji et à celui de la Régie nationale des tabacs et alcools. Au début de 1921, elle quitta l’Association des femmes nouvelles (Shin fu jin kyōkai) à cause de son opposition avec HIRATSUKA Raichō et alla habiter chez TAMETO Gorō et chez YAMAKAWA Hitoshi. L’année suivante, elle entra à la rédaction du Rōdō shūhō (Bulletin hebdomadaire du travail) publié par la maison d’édition Heibon (Heibonsha) dont elle fut la correspondante à Ōsaka à partir de 1923 ; mais le bulletin cessant de paraitre en 1924, elle se retrouva sans travail. Elle adhéra alors à la section des femmes de l’Union d’Ōsaka de la Fédération générale (Sōdōmei) et participa à la direction des luttes dans les usines des filatures. Mais elle opta pour le Conseil des syndicats ouvriers japonais (Hyōgikai ou Nihon rōdō kumiai hyōgikai), dès sa constitution en mai 1925. En août de l’année suivante, elle travailla comme rapporteur pour NABEYAMA Sadachika, MITAMURA Shirō, KOKURYO Goichirō et d’autres cadres du Hyōgikai qui dirigeaient le conflit de l’usine de Sangen’ya des filatures Tōyō. Un mandat d’arrêt ayant été lancé contre elle et trente-sept autres personnes, elle se réfugia à Tōkyō. En juillet 1927, elle participa à la fondation de la Fédération des femmes du Kantō (Kantō fujin dōmei). L’automne de la même année, elle prit une part active comme conférencière, lors des premières élections cantonales au suffrage universel à la campagne d’un candidat du Parti des ouvriers et des paysans (Rōnōtō ou Rōdōnōmintō). A la suite de la vague de répression du 15 mars 1928, la Fédération des femmes du Kantō (Kantō fujin dōmei) fut dissoute. Dès lors, YAMAUCHI Mina ne fréquenta plus les milieux militants et se consacra à son foyer. Après la Deuxième Guerre, tout en dirigeant un magasin de couture, elle participa aux activités du Club des femmes démocrates (Fujin minshu kurabu) et de l’Union des groupes féminins (Fujin dantai rengōkai).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237750, notice YAMAUCHI Mina, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 30 juin 2022.

SOURCES : YAMAUCHI Mina, « Tatakai no ato » (Après la lutte), articles parus dans les numéros 39 et 40 de la revue Rekishi hyōron (La Critique historique), 1952.

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