YAMAUCHI Tetsukichi

Né le 15 janvier 1898 dans le département d’Ehime ; mort le 29 mars 1932. Dirigeant de droite du mouvement syndicaliste ouvrier.

YAMAUCHI Tetsukichi naquit dans le village de Kaneko, district de Nii, dans le département d’Ehime. Après avoir terminé ses études à l’école primaire supérieure, il fit son apprentissage de tourneur dans les mines des houillères Sumitomo à Besshi. Trois ans plus tard, il se rendit à Ōsaka où il travailla dans diverses entreprises dont les chantiers navals Ono. Pour avoir dirigé en 1920 le conflit des chantiers navals Mihara, il fut licencié, et entra l’année suivante aux aciéries Sumitomo. Lorsqu’en juin 1926, à la suite des grèves de l’usine de fils électriques de Sumitomo, un directeur général du groupe Sumitomo YAMASHITA Yoshiatrō, craignant que le conflit ne s’étende à d’autres secteurs, fit un discours aux employés pour leur demander de se modérer, YAMAUCHI Tetsukichi s’empara d’une expression qu’il venait d’utiliser « zukan sokunetsu » (garder la tête au frais et les pieds au chaud, c’est le secret de la santé) et paraphrasa alors ce discours démagogique en proclamant que si les capitalistes avaient, certes, la tête bien au chaud grâce à leurs combinaisons infâmes, les ouvriers, eux, se gelaient les pieds ; il fut renvoyé le jour même. Cet épisode marqua le début de l’extension du conflit qui se termina par la création d’un comité d’usine (Kōjō kyōgikai). La même année, il fonda avec des militants de l’Union d’Ōsaka de la Fédération générale du travail (Sōdōmei), un cercle d’études, la Société du mardi (Kayôkai) qu’il plaça sous la direction d’ARAHATA Kanson et de KOIWAI Kiyoshi ; aux cours des réunions, il lui arriva fréquemment de s’opposer aux conceptions de NISHIO Suehiro. Après avoir participé, en octobre 1922, au congrès de la Fédération générale du travail (Sōdōmei) en tant que délégué du Syndicat ouvrier de la mécanique d’Ōsaka (Ōsaka kikai rōdō kumiai), il devint membre de l’exécutif du Groupe d’avant-garde de la Sōdōmei (Sōdōmei zen eitai) né d’une réorganisation du Groupe des guerriers errants (Nobushi gumi). YAMAUCHI Tetsukichi adhéra en mars 1923 au Groupe Left qui avait été formé au sein de la Fédération générale (Sōdōmei) afin de créer une section japonaise du Profintern. Quatre mois plus tard, il fondait une section des « Cœurs de fer » (Tesshin) du Syndicat des ouvriers mécaniciens d’Ōsaka dans l’entreprise industrielle Imahashi et s’efforça dès lors de mettre sur pied de nombreuses sections similaires soumises à son influence directe, qu’il regroupa en avril 1925 dans l’Union des sections des « Cœurs de fer » (Tesshin shibu rengōkai) ; il fut d’ailleurs l’auteur du rapport moral de l’association lors du congrès constitutif. C’est avec cet actif d’organisateur spécialisé dans les entreprises moyennes, petites ou artisanales, qu’il fut élu, au printemps 1924, responsable de la section des conflits du Syndicat ouvrier de la mécanique d’Ōsaka (Ōsaka kikai rōdō kumiai). A l’occasion de la grève des tramways d’Ōsaka du mois de juillet suivant, YAMAUCHI Tetsukichi prit, sans en référer aux dirigeants de gauche de la Fédération générale (Sōdōmei) la décision de dissoudre, pour des raisons tactiques, la Fédération des transports de l’Ouest d’Ōsaka (Seibu kōtsū rōdō dōmei), de constituer le Syndicat des employés de la compagnie d’électricité d’Ōsaka (Ōsaka shiden jūgyōin kumiai) et d’affilier cette nouvelle formation à la Sōdōmei ; il fit accepter ces mesures au cours d’une réunion générale du comité de grève. Lors du congrès de mars de l’année suivante de la Sōdōmei, YAMAUCHI Tetsukichi, délégué du Syndicat ouvrier de la mécanique d’Ōsaka (Ōsaka kikai rōdō kumiai) présenta avec TSUKAMOTO Jūzō une motion d’urgence visant à faire exclure six militants dont YAMAMOTO Kenzō mais ils ne furent pas suivis par les congressistes. Il poursuivit jusqu’à la réunion Comité central qui se tint le même mois, ses tentatives pour faire exclure l’aile gauche de la Fédération générale ; n’ayant pas davantage réussi, il se prononça en faveur de la démission du président de l’Union d’Ōsaka (Ōsaka rengō kai). Présidant les débats du congrès de cette formation en mai, il dépouilla de leurs droits de délégués les représentants du Syndicat des chantiers navals d’Ōsaka (Ōsaka zōsen rōdō kumiai) et prononça J’exclusion du Syndicat de l’électricité d’Ōsaka (Ōsaka denki rōdō) ainsi que celle du Syndicat de l’imprimerie d’Ōsaka (Ōsaka insatsu rōdō kumiai). Après avoir fait partie en 1928 de la délégation ouvrière japonaise à l’Asseniblée générale de l’Organisation internationale du travail (I.L.O.) YAMAUCHI Tetsukichi fut élu, en juin de l’année suivante, conseiller municipal de la ville d’Ōsaka sur la liste du Parti socialiste du peuple (Shakai minshūtō). Il avait deux mois auparavant été élu président de l’Union d’Ōsaka (Ōsaka rengō kai), en remplacement de NISHIO Suehiro, grâce à l’appui de la fraction anti-cadres. En août, le Comité central de la Sōdōmei lui demanda des explications concernant sa responsabilité en tant que membre de l’appareil central, dans le mouvement anti-cadres et prononça son exclusion le mois suivant. YAMAUCHI Tetsukichi forma alors la Fédération nationale des syndicats ouvriers (Rōdō kumiai zenkoku dōmei) et fut élu, en janvier 1930, membre de l’exécutif lors du congrès constitutif du Parti national du peuple (Zenkoku minshūtō). Travaillant à la coordination des activités avec la Fédération des syndicats (Kumiai dōmei ou Zenrō ou Zenkoku rōdōkumiai dōmei) qui avait succédé à la Fédération nationale (Zenkoku dōmei), YAMAUCHI Tetsukichi devint, en juin 1930, secrétaire général de l’Union d’Ōsaka de la Fédération des syndicats (Zenrō Ōsaka rengōkai). Candidat présenté par le Parti national ouvriers-paysans (Zenkoku rōnōtō), YAMAUCHI Tetsukichi devint membre du Conseil général du département d’Ōsaka en septembre 1931. Il mourut l’année suivante de la typhoïde.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237751, notice YAMAUCHI Tetsukichi , version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 4 juillet 2022.

SOURCES : FUKUDA Kōichirō « Nobushi gumi ni tsuite » « Sur le groupe des guerriers errants), dans la revue Rekishi to Kōbe (Kōbe et l’histoire), avril 1970. — FUKUDA Kōichirō « Ōsaka kikai rōdō kumiai to sôdōmei daiichi ji bunretsu » (Le Syndicat ouvrier de la mécanique d’Ōsaka et la première scission de la Fédération générale du travail), dans la revue Nihon shi kenkyū (Recherches sur l’histoire japonaise), mars 1971. — lWAMURA Toshio « Sōdōmei Ōsaka rengōkai to rōdō iinkai »,(L’Union d’Ōsaka de la Fédération générale du travail et les comités du travail) publié dans Ōsaka hyakunenshi kiyō (Cent ans d’histoire d’Ōsaka), mars et octobre 1966. — KUWAJIMA Nankaishi, Senzen no sumitomo rōdō undō shi (Histoire du mouvement ouvrier dans le groupe Sumitomo avant la guerre), 1972.

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